Plus d’un an après que le président de la République, Alassane Ouattara en a promu l’idée, la création des postes de secrétaires généraux de ministère tarde à se concrétiser.
La bonne gouvernance a encore du chemin à parcourir. Depuis plus d’un an, Alassane Ouattara a émis l’idée de créer dans les cabinets ministériels, un poste de secrétaire général, censé être la mémoire desdits cabinets. Une idée réaffirmée, solennellement lors du tout premier séminaire gouvernemental, tenu les 5 et 6 juillet 2011. Si de bonnes sources, cette réforme a fait son petit bonhomme de chemin dans les arcanes de l’exécutif, la lenteur avec laquelle, elle progresse, démontre combien ceux qui doivent la mettre en musique, sont réfractaires à son application dans les termes voulus par Alassane Ouattara. Il s’agissait de soustraire la gestion des cabinets ministériels des contingences politiques. « Avant, le directeur de cabinet représentait, en général des administrateurs sortis de l’Ena (Ecole nationale d’administration, ndlr) la mémoire des cabinets ministériels. Les ministres passaient mais, eux étaient là. Cela permettait de ne jamais rompre la continuité de l’action gouvernementale. Seuls les chefs de cabinet pouvaient être des bras droits du ministre qui arrive », renseigne Lanciné Koné, ancien fonctionnaire au ministère de la Communication, qui salue l’idée du nouveau chef de l’exécutif, de redonner sa place à un tel personnage dans les cabinets ministériels.
Retour aux bonnes pratiques
C’est ainsi que le président Ouattara, selon nos sources, a souhaité que le secrétaire général, nommé par décret présidentiel, soit un administrateur de grade exceptionnel. Une sorte d’homme fort qui plus est, devrait être inamovible. « Depuis lors, trois moutures définissant les attributions et les compétences de ce secrétaire général ont été élaborées mais, résolument, rien n’avance. Des ministres ne seraient pas favorables à l’idée que le secrétaire général soit nommé comme eux par décret. Ils voudraient avoir leur mot à dire en cas de conflit de compétences, face à quelqu’un qui n’est pas de leur sillage. D’autres redoutent tout simplement d’avoir affaire à quelqu’un qui viendra se poser comme un super policier, chargé de contrôler tout le monde dans le cabinet, y compris le ministre lui-même », explique un haut fonctionnaire au ministère de la Construction. Mais, il n’y a pas que les ministres qui font la mine grise dans cette affaire. « Certains chefs et directeurs de cabinet sont carrément contre la création d’un poste de secrétaire général dans les cabinets ministériels, car ils vivent l’arrivée de ces personnages comme un vrai cauchemar. Ils pensent, sur la base des attributions du secrétaire général qu’on veut vider leur fonction de leur substance », renchérit un autre fonctionnaire en poste aux Affaires étrangères. Du coup, un comité de ministres opposés à la mesure s’est-il constitué.
A la manœuvre, ils tentent d’édulcorer les textes instituant le poste de secrétaire général dans les cabinets ministériels. « En lieu et place du décret, ils proposent que les préposés à ces postes soient nommés par arrêtés. Ce qui a l’avantage, selon eux, de prévenir tous conflits de compétences entre les chefs et les directeurs de cabinet, déjà chargés de l’animation de la petite administration ministérielle », poursuit le fonctionnaire du ministère des Affaires étrangère, joint hier. « Il faut absolument que nous revenions à ces bonnes vieilles habitudes, parce que tout le monde, dans le cabinet du ministre, ne peut pas être un acteur politique. Il faut que le président prenne ses responsabilités, parce que les ministres ne peuvent pas s’imposer à lui. C’est le contraire qui est la règle. Les Ivoiriens attendent impatiemment les gestes qui vont dans le sens de la bonne gouvernance », ajoute Lanciné Koné. Selon nos informations, le chef du gouvernement, le secrétaire général de la présidence de la République, le secrétaire général du gouvernement et les ministres devraient incessamment se rencontrer pour régler la question. Dans quel sens iront-ils ? On attend de voir.
Marc Dossa
La bonne gouvernance a encore du chemin à parcourir. Depuis plus d’un an, Alassane Ouattara a émis l’idée de créer dans les cabinets ministériels, un poste de secrétaire général, censé être la mémoire desdits cabinets. Une idée réaffirmée, solennellement lors du tout premier séminaire gouvernemental, tenu les 5 et 6 juillet 2011. Si de bonnes sources, cette réforme a fait son petit bonhomme de chemin dans les arcanes de l’exécutif, la lenteur avec laquelle, elle progresse, démontre combien ceux qui doivent la mettre en musique, sont réfractaires à son application dans les termes voulus par Alassane Ouattara. Il s’agissait de soustraire la gestion des cabinets ministériels des contingences politiques. « Avant, le directeur de cabinet représentait, en général des administrateurs sortis de l’Ena (Ecole nationale d’administration, ndlr) la mémoire des cabinets ministériels. Les ministres passaient mais, eux étaient là. Cela permettait de ne jamais rompre la continuité de l’action gouvernementale. Seuls les chefs de cabinet pouvaient être des bras droits du ministre qui arrive », renseigne Lanciné Koné, ancien fonctionnaire au ministère de la Communication, qui salue l’idée du nouveau chef de l’exécutif, de redonner sa place à un tel personnage dans les cabinets ministériels.
Retour aux bonnes pratiques
C’est ainsi que le président Ouattara, selon nos sources, a souhaité que le secrétaire général, nommé par décret présidentiel, soit un administrateur de grade exceptionnel. Une sorte d’homme fort qui plus est, devrait être inamovible. « Depuis lors, trois moutures définissant les attributions et les compétences de ce secrétaire général ont été élaborées mais, résolument, rien n’avance. Des ministres ne seraient pas favorables à l’idée que le secrétaire général soit nommé comme eux par décret. Ils voudraient avoir leur mot à dire en cas de conflit de compétences, face à quelqu’un qui n’est pas de leur sillage. D’autres redoutent tout simplement d’avoir affaire à quelqu’un qui viendra se poser comme un super policier, chargé de contrôler tout le monde dans le cabinet, y compris le ministre lui-même », explique un haut fonctionnaire au ministère de la Construction. Mais, il n’y a pas que les ministres qui font la mine grise dans cette affaire. « Certains chefs et directeurs de cabinet sont carrément contre la création d’un poste de secrétaire général dans les cabinets ministériels, car ils vivent l’arrivée de ces personnages comme un vrai cauchemar. Ils pensent, sur la base des attributions du secrétaire général qu’on veut vider leur fonction de leur substance », renchérit un autre fonctionnaire en poste aux Affaires étrangères. Du coup, un comité de ministres opposés à la mesure s’est-il constitué.
A la manœuvre, ils tentent d’édulcorer les textes instituant le poste de secrétaire général dans les cabinets ministériels. « En lieu et place du décret, ils proposent que les préposés à ces postes soient nommés par arrêtés. Ce qui a l’avantage, selon eux, de prévenir tous conflits de compétences entre les chefs et les directeurs de cabinet, déjà chargés de l’animation de la petite administration ministérielle », poursuit le fonctionnaire du ministère des Affaires étrangère, joint hier. « Il faut absolument que nous revenions à ces bonnes vieilles habitudes, parce que tout le monde, dans le cabinet du ministre, ne peut pas être un acteur politique. Il faut que le président prenne ses responsabilités, parce que les ministres ne peuvent pas s’imposer à lui. C’est le contraire qui est la règle. Les Ivoiriens attendent impatiemment les gestes qui vont dans le sens de la bonne gouvernance », ajoute Lanciné Koné. Selon nos informations, le chef du gouvernement, le secrétaire général de la présidence de la République, le secrétaire général du gouvernement et les ministres devraient incessamment se rencontrer pour régler la question. Dans quel sens iront-ils ? On attend de voir.
Marc Dossa