Le bras de fer engagé par les fonctionnaires ivoiriens contre l’Etat, n’est pas encore terminé. Dans la mesure où les deux forces en présence (Etat et fonctionnaires) s’activent, chacun de son côté, pour soit réussir à faire tomber le mercure, soit le relever par une autre action collective. En effet, le Conseil des ministres de mercredi (23 janvier 2013 : ndlr) a mis en place un comité interministériel, composé des quatorze (14) ministères touchés. A l’effet de réfléchir et proposer des solutions aux revendications des grévistes. « Pour nous, c’est une avancée. Nous mettons donc en veilleuse l’assemblée générale qui était prévue pour se tenir, juste après les 72heures de grève afin de décider de la suite à donner au mouvement. Nous attendons que le fruit des réflexions dudit comité aillent dans le sens de ce que nous souhaitons et qui a occasionné la grève », a confié le président de la Confédération syndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Cosyfoci), Tapé Djédjé Apollinaire. Pour qui, l’essentiel est de trouver des solutions à leurs préoccupations. Elles se résument aux points suivants : déblocage des salaires ; revalorisation de l’indice salarial à hauteur de 150 points, soit 35 000f Cfa sur le salaire de base ; revalorisation de l’indemnité de résidence à 70 000f Cfa pour le plus petit fonctionnaire ; paiement intégral des indemnités et primes, payées à moitié depuis 2009 ; du passage de l’allocation familiale de 2 500 à 10 000f Cfa et de l’indemnité de transport de 7 500f à 25 000f Cfa. Ces requêtes ont d’ailleurs fait l’objet d’un préavis de grève déposé le 11 janvier 2013, au cabinet du ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative par Cosyfoci, dont les membres n’ont pas fait faux bond à leurs responsables syndicaux. Prévue pour 72h, du 21 au 23 janvier 2013, « la grève a été suivie à plus de 80% sur l`ensemble du territoire», selon M. Ouattara Ibrahim, Sg de la Cosyfoci, joint au téléphone. Cependant, il dit avoir demandé à ses camarades (grévistes) de continuer à se mobiliser pour la suite. Car, « les résultats de la rencontre interministérielle qui ont suivi la grève seront examinés et nous aviserons ». Et ce, malgré le rappel des modalités de grève dans les services publics par le ministre de la Fonction publique et de la Reforme administrative, Gnamien Konan, perçues par les mécontents comme une menace. Alors qu’elles sont prescrites par la loi n° 92-571 du 11 septembre 1992, et par le décret n° 95-690 du 11 septembre 1995, portant modalités particulières d’exécution du service minimum. Dispositions dont le non respect entraîne une réduction proportionnelle du traitement ou salaire et ses compléments (article 8 de la loi n° 92- 57111 septembre 1992). Exposant également les contrevenants à des sanctions disciplinaires, sans préjudice des poursuites pénales (article 32 du décret n° 95-690 de 11 septembre 1995).
Yohann Rachel C.
Yohann Rachel C.