La crise qui oppose les 500 planteurs et ayants droit de Société africaine pour la promotion hévéhicole et l’industrialisation de caoutchouc (Saphic) à la société Tropical Rubber Côte d’Ivoire (Trci) née de la privatisation de la Saph Anguédédou va vraisemblablement prendre une tournure plus grave demain mardi 29 janvier 2023. Les producteurs d’hévéa mécontents vont marcher sur la primature, pour se retrouver à la Présidence en vue de faire entendre leur voix. Ils réclament des ristournes dont le montant s’élève aujourd’hui à plus 20 milliards de Fcfa. Excédés par les fausses promesses des gouvernements successifs sous Ouattara, ils ont cette fois décidé d’attaquer de front le Premier ministre Daniel Kablan Duncan qui, ironie du sort, se trouve être au cœur du problème. Il a été ouvertement mis en cause par les porte-parole des planteurs d’hévéa des zones de Dabou, Songon, Bingerville Jacqueville, Grand-Lahou, Anyama… qui affirment que leur problème a été causé par le locataire actuel de la Primature. «L’actuel Premier ministre de Ouattara est le vrai responsable du blocage qui a perduré et il sera responsable de tout ce qui pourrait arriver à compter d’aujourd’hui», se plaignent-ils. «Duncan était Premier ministre au moment de la signature du protocole d’accord du 24 février 1995 et du décret n°95 377 du 30 mars 1995 portant privatisation de la Saph-Anguédédou. Avec la signature de Gnamien N’Goran, alors ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie et des Finances. Les deux étaient chargés de faire en sorte que les droits des planteurs soient respectés. Mais en raison des gros enjeux financiers, ils se sont alliés à la direction de Trci pour gruger les producteurs», s’est affligé, dans une interview, Esmel Sié Salomon, porte-parole des planteurs d’hévéa de la Saphic-Dabou qui a mis le pied dans le plat. «Nous pensons que le premier responsable de Tric, Joseph Désiré-Biley, a du mépris pour les planteurs d’hévéa. Depuis 1996, il a mis en place un vaste réseau de corruption avec notre propre argent, l’argent de la production des planteurs, pour nous léser, avec la complicité de plusieurs personnalités, dont des ministres à divers niveaux. C’est pourquoi nous allons nous tourner vers le Président Alassane Ouattara lui-même en personne, pour lui demander de prendre le dossier en main, pour régler, une bonne fois pour toutes, ce problème. Après plusieurs reports, nous marcherons effectivement sur la Primature et ferons un sit-in devant la présidence le 29 janvier 2013», a dit-il dit. Quant à l’administrateur et représentant de la Saphic, Djokou Mobio Paul que nous avons joint au téléphone, il nous a indiqué que les veuves, les orphelins et ayants-droit des planteurs décédés seront de la marche, pour demander réparation. Il faut noter que depuis 1996, l’actuel Pca de la Saphic, Gabriel Yacé, se bat pour que les planteurs d’hévéa soient rétablis dans leurs droits. Le gouvernement entendra –il enfin le cri de cœur des producteurs d’hévéa ? Ou alors les autorités actuel vont-t-elles continuer à les mener en bateau. La journée de demain nous situera.
K. Kouassi Maurice
K. Kouassi Maurice