A quelques semaines de l’audience de confirmation des charges contre lui, Laurent Gbagbo est dans une mauvaise passe. Les nouvelles charges retenues contre l’ancien président en rajoutent à ses malheurs.
Dans l’attente de l’audience de confirmation des charges prévue pour le 19 février, la Cour pénale internationale (Cpi) a une fois de plus chargé l’ancien président. Mme le Procureur de la Cour, dans un document de 58 pages, a ajouté une nuance aux accusations, poursuivant Laurent Gbagbo pour sa responsabilité directe dans la mise à exécution des crimes. Fatou Bensouda entend augmenter ses chances d’obtenir l’accusation de l’ex-chef de l’Etat. Selon le successeur de Luis Moreno Ocampo, l’ancien président a été l’alpha et l’oméga dans cette crise postélectorale ivoirienne. Mais déjà, des pro-Gbagbo s’élèvent pour parler de machination ou de complot contre leur mentor. Pourtant, à la vérité, le procureur n’a rien inventé. Elle relate ce qui s’est réellement passé ici en Côte d’Ivoire, entre le premier tour de l’élection présidentielle de 2010 et les jours qui ont suivi l’arrestation de l’ancien chef de l’Etat. Il faut faire preuve de cécité intellectuelle ou de mauvaise foi pour oser nier de telles évidences. L’on prétend, chez les pro-Gbagbo, que le général Mangou n’a jamais été remplacé par le général Dogbo Blé Bruno. Qui ne se souvient de ce jour où, en pleine crise, sous la pression des sécurocrates de Gbagbo, Philippe Mangou avait dû se réfugier à la résidence de l’ambassadeur d’Afrique du Sud, avant d’être contraint de revenir dans le cercle de l’ancien président qui, dès lors, avaient perdu toute confiance à ce général. Ceux qui contestent les preuves de Bensouda feignent-ils d’oublier que des colonnes de chars fonçaient chaque soir sur la commune martyre d’Abobo et que sans le patron de l’Onuci Yung Jin Choi et ses soldats, le quartier PK 18 aurait été rasé cette nuit-là ? Ces incrédules ( ?) savent-ils, comme l’a attesté Fatou Bensouda, qu’à chaque fois que les chars des pro-Gbagbo quittaient le camp commando d’Abobo pour s’approvisionner, comme lorsqu’ils y retournaient, ils tiraient tuant des innocents sur sa route ? On peut comprendre que dès les premiers coups de feu, ceux qui ont pris la poudre d’escampette pour se rendre au Ghana, soient si prompts à nier ces faits parce qu’ils n’ont pas vécu ces faits. Les images et les films des humains en flammes sont encore là pour témoigner de la laideur des actes de Laurent Gbagbo et de ses proches. Avec des propos comme « Je me battrai jusqu’au bout », ou « J’y suis, j’y reste », la responsabilité directe de l’ancien président ne peut qu’être engagée dans cette crise. Fatou Bensouda, avec ses preuves en béton, vient d’anéantir les derniers espoirs de Gbagbo et de ses proches.
Ouattara Abdoul Karim
Dans l’attente de l’audience de confirmation des charges prévue pour le 19 février, la Cour pénale internationale (Cpi) a une fois de plus chargé l’ancien président. Mme le Procureur de la Cour, dans un document de 58 pages, a ajouté une nuance aux accusations, poursuivant Laurent Gbagbo pour sa responsabilité directe dans la mise à exécution des crimes. Fatou Bensouda entend augmenter ses chances d’obtenir l’accusation de l’ex-chef de l’Etat. Selon le successeur de Luis Moreno Ocampo, l’ancien président a été l’alpha et l’oméga dans cette crise postélectorale ivoirienne. Mais déjà, des pro-Gbagbo s’élèvent pour parler de machination ou de complot contre leur mentor. Pourtant, à la vérité, le procureur n’a rien inventé. Elle relate ce qui s’est réellement passé ici en Côte d’Ivoire, entre le premier tour de l’élection présidentielle de 2010 et les jours qui ont suivi l’arrestation de l’ancien chef de l’Etat. Il faut faire preuve de cécité intellectuelle ou de mauvaise foi pour oser nier de telles évidences. L’on prétend, chez les pro-Gbagbo, que le général Mangou n’a jamais été remplacé par le général Dogbo Blé Bruno. Qui ne se souvient de ce jour où, en pleine crise, sous la pression des sécurocrates de Gbagbo, Philippe Mangou avait dû se réfugier à la résidence de l’ambassadeur d’Afrique du Sud, avant d’être contraint de revenir dans le cercle de l’ancien président qui, dès lors, avaient perdu toute confiance à ce général. Ceux qui contestent les preuves de Bensouda feignent-ils d’oublier que des colonnes de chars fonçaient chaque soir sur la commune martyre d’Abobo et que sans le patron de l’Onuci Yung Jin Choi et ses soldats, le quartier PK 18 aurait été rasé cette nuit-là ? Ces incrédules ( ?) savent-ils, comme l’a attesté Fatou Bensouda, qu’à chaque fois que les chars des pro-Gbagbo quittaient le camp commando d’Abobo pour s’approvisionner, comme lorsqu’ils y retournaient, ils tiraient tuant des innocents sur sa route ? On peut comprendre que dès les premiers coups de feu, ceux qui ont pris la poudre d’escampette pour se rendre au Ghana, soient si prompts à nier ces faits parce qu’ils n’ont pas vécu ces faits. Les images et les films des humains en flammes sont encore là pour témoigner de la laideur des actes de Laurent Gbagbo et de ses proches. Avec des propos comme « Je me battrai jusqu’au bout », ou « J’y suis, j’y reste », la responsabilité directe de l’ancien président ne peut qu’être engagée dans cette crise. Fatou Bensouda, avec ses preuves en béton, vient d’anéantir les derniers espoirs de Gbagbo et de ses proches.
Ouattara Abdoul Karim