Un convoi de plusieurs cars de jeunes patriotes s’est rendu, ce week-end, à la résidence de Charles Konan Banny. Objectif : lui demander de jouer de tout son poids dans la libération de Charles Blé Goudé
«Libérez Gbapè ! » Environ 500 jeunes se réclamant du Congrès panafricain pour la Justice et l’Egalité des Peuples (Cojep) ont exigé, samedi dernier, au domicile de Charles Konan Banny, président la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, à la Riviera 3, la libération de leur président, Charles Blé Goudé, extradé le 17 janvier dernier du Ghana et détenu «en résidence protégée» à Abidjan. La rencontre entre l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo et les jeunes avait à la fois des allures de sit-in, de meeting et d’audience. Arrivés à bord de plusieurs cars, les jeunes du Cojep ont eu accès à l’enceinte de la résidence du président de la Cdvr. En dehors d’une sono, aucun autre dispositif d’accueil n’était prévu. Même pas de chaise. Chaque manifestant s’est alors installé à qui mieux-mieux dans la cour de Banny. Pendant ce temps, une délégation conduite par le président par intérim du Cojep, Joël Poté rencontrait le maître des lieux. A la fin de la rencontre, le Cojep a distribué à la presse les copies du discours que son représentant a lu devant Banny. Il ressort du texte que Joël Poté a donné les nouvelles au patron de la Cdvr. « Les nouvelles ne sont pas bonnes pour le Cojep. Son président Charles Blé Goudé a été enlevé du Ghana le jeudi 23 janvier et extradé…», peut-on lire. Dans son discours, Joël Poté fait remarquer que le Cojep est, « à ce jour, sans nouvelle de son président… ». Avant d’exprimer son indignation, protester vigoureusement et condamner cette attitude du pouvoir. Car, pour lui, le Cojep et Charles Blé Goudé n’ont jamais caché leur volonté et leur détermination à s’engager dans la voie de la réconciliation... Comme preuve de cette volonté du Cojep de participer au retour à la normale, Poté a cité, entre autres démarches : un appel lancé par Blé pour que le pouvoir engage un dialogue politique républicain avec l’opposition plurielle ; une lettre adressée par Blé au président de la Cdvr pour engager le Cojep sur la voie de la réconciliation ; deux rencontres entre Banny et le Cojep pour réitérer cet engagement… Dans la même déclaration lue au cours de l’audience, le président par intérim du Cojep a proposé la solution politique en vue de la résolution de la crise. Notamment la suspension de toutes les procédures judiciaires en cours et le vote d’une loi amnistie, parce que, pour le Cojep, les procédures judiciaires en cours sont dirigées contre le seul camp Gbagbo.
Dans son propos, Joël Poté a réitéré à Banny que Blé Goudé « est incontestablement un acteur clé de la scène politique ivoirienne. Sa place n’est donc pas en prison. Au contraire, « il doit intégrer le dialogue politique pour booster le processus de réconciliation ». Si Blé Goudé devait rester en prison, Joël Poté assure que « le Cojep prendra acte de la volonté du pouvoir de mettre Blé à l’écart du processus et en tirera les conséquences ».
Après le hui clos, Charles Konan Banny a accompagné ses invités à la porte. C’est en le voyant que filles et garçons du Cojep, tous de blanc vêtus, ont scandé en chœur : « Libérez Gbapê ». Le président de la Cdvr s’est exprimé en quelques secondes devant les patriotes. Il a indiqué que la manifestation du Cojep entre dans le cadre de la démocratie et de la mission de réconciliation. Pour lui, la Cdvr étant un espace de dialogue, il est normal que les jeunes manifestent chez lui. Il a aussi salué l’esprit de dialogue dont fait preuve le mouvement politique créé par Blé Goudé, parce que, pour lui, le dialogue est l’arme des forts. L’ancien Premier ministre a, par ailleurs, émis le souhait de retrouver tous ces jeunes le 2 février prochain à sa même résidence.
A la suite de Charles Konan Banny, le président par intérim du Cojep a pris la parole pour rendre compte de l’audience avec Banny à ses camarades. « Nous sommes venus demander au président de la Cdvr de jouer de son importance pour que le président-fondateur soit libéré », a-t-il indiqué. Pour participer à la manifestation de samedi, les jeunes patriotes sont venus de toutes les communs et de plusieurs villes de l’intérieur. Beaucoup d’entre portaient des pancartes avec divers messages politiques : « Oui pour une réconciliation vraie », « Que le président Ouattara libère son frère Gbagbo », « Il faut une loi d’amnistie pour tous les prisonniers ».
Après la manifestation, les jeunes patriotes sont rentrés calmement dans leurs différentes bases.
Armand Bohui
bohuiarmand@yahoo.fr
«Libérez Gbapè ! » Environ 500 jeunes se réclamant du Congrès panafricain pour la Justice et l’Egalité des Peuples (Cojep) ont exigé, samedi dernier, au domicile de Charles Konan Banny, président la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, à la Riviera 3, la libération de leur président, Charles Blé Goudé, extradé le 17 janvier dernier du Ghana et détenu «en résidence protégée» à Abidjan. La rencontre entre l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo et les jeunes avait à la fois des allures de sit-in, de meeting et d’audience. Arrivés à bord de plusieurs cars, les jeunes du Cojep ont eu accès à l’enceinte de la résidence du président de la Cdvr. En dehors d’une sono, aucun autre dispositif d’accueil n’était prévu. Même pas de chaise. Chaque manifestant s’est alors installé à qui mieux-mieux dans la cour de Banny. Pendant ce temps, une délégation conduite par le président par intérim du Cojep, Joël Poté rencontrait le maître des lieux. A la fin de la rencontre, le Cojep a distribué à la presse les copies du discours que son représentant a lu devant Banny. Il ressort du texte que Joël Poté a donné les nouvelles au patron de la Cdvr. « Les nouvelles ne sont pas bonnes pour le Cojep. Son président Charles Blé Goudé a été enlevé du Ghana le jeudi 23 janvier et extradé…», peut-on lire. Dans son discours, Joël Poté fait remarquer que le Cojep est, « à ce jour, sans nouvelle de son président… ». Avant d’exprimer son indignation, protester vigoureusement et condamner cette attitude du pouvoir. Car, pour lui, le Cojep et Charles Blé Goudé n’ont jamais caché leur volonté et leur détermination à s’engager dans la voie de la réconciliation... Comme preuve de cette volonté du Cojep de participer au retour à la normale, Poté a cité, entre autres démarches : un appel lancé par Blé pour que le pouvoir engage un dialogue politique républicain avec l’opposition plurielle ; une lettre adressée par Blé au président de la Cdvr pour engager le Cojep sur la voie de la réconciliation ; deux rencontres entre Banny et le Cojep pour réitérer cet engagement… Dans la même déclaration lue au cours de l’audience, le président par intérim du Cojep a proposé la solution politique en vue de la résolution de la crise. Notamment la suspension de toutes les procédures judiciaires en cours et le vote d’une loi amnistie, parce que, pour le Cojep, les procédures judiciaires en cours sont dirigées contre le seul camp Gbagbo.
Dans son propos, Joël Poté a réitéré à Banny que Blé Goudé « est incontestablement un acteur clé de la scène politique ivoirienne. Sa place n’est donc pas en prison. Au contraire, « il doit intégrer le dialogue politique pour booster le processus de réconciliation ». Si Blé Goudé devait rester en prison, Joël Poté assure que « le Cojep prendra acte de la volonté du pouvoir de mettre Blé à l’écart du processus et en tirera les conséquences ».
Après le hui clos, Charles Konan Banny a accompagné ses invités à la porte. C’est en le voyant que filles et garçons du Cojep, tous de blanc vêtus, ont scandé en chœur : « Libérez Gbapê ». Le président de la Cdvr s’est exprimé en quelques secondes devant les patriotes. Il a indiqué que la manifestation du Cojep entre dans le cadre de la démocratie et de la mission de réconciliation. Pour lui, la Cdvr étant un espace de dialogue, il est normal que les jeunes manifestent chez lui. Il a aussi salué l’esprit de dialogue dont fait preuve le mouvement politique créé par Blé Goudé, parce que, pour lui, le dialogue est l’arme des forts. L’ancien Premier ministre a, par ailleurs, émis le souhait de retrouver tous ces jeunes le 2 février prochain à sa même résidence.
A la suite de Charles Konan Banny, le président par intérim du Cojep a pris la parole pour rendre compte de l’audience avec Banny à ses camarades. « Nous sommes venus demander au président de la Cdvr de jouer de son importance pour que le président-fondateur soit libéré », a-t-il indiqué. Pour participer à la manifestation de samedi, les jeunes patriotes sont venus de toutes les communs et de plusieurs villes de l’intérieur. Beaucoup d’entre portaient des pancartes avec divers messages politiques : « Oui pour une réconciliation vraie », « Que le président Ouattara libère son frère Gbagbo », « Il faut une loi d’amnistie pour tous les prisonniers ».
Après la manifestation, les jeunes patriotes sont rentrés calmement dans leurs différentes bases.
Armand Bohui
bohuiarmand@yahoo.fr