x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 7 février 2013 | Boigny Express

Arrestation de Blé Goudé et autres : Voici les trois options que contient le dossier

© Boigny Express Par PRISCA
Inculpé de crimes de guerre, assassinats…: Blé Goudé entendu par le juge
Mercredi 30 janvier 2013. Plateau, Palais de justice. L’ex-leader des jeunes patriotes Charles Blé Goudé répond à la convocation de la justice
Les Ivoiriens ont appris avec des sentiments croisés l’arrestation et l’extradition de Blé Goudé il y a deux semaines, suivi il y a soixante-douze heures de deux autres soldats pro-gbagbo que sont le commandant Jean noël Abehi et Jean marc Dibopieu. Trois personnes poursuivies pour la même accusation de criminels de la crise postélectorale. Tous les trois ont certainement de quoi à voir avec les nombreuses tueries à Yopougon à port-bouët à abobo et autres communes de la ville d’Abidjan. Jean noël Abéhi, que Konan Banny Charles à exhibé devant les caméras de la télévision comme un repanti et qui s’est évaporé miraculeusement aura à répondre du lourd soupçon qui pèse sur lui dans le massacre des femmes d’Abobo.

Dans tous les cas, il y a de la matière et suffisamment de soupçon sur les trois personnages dont les déclarations, si elles sont sincères, aideront à comprendre les causes secondaires et les commanditaires des massacres et surtout comment tout cela se planifiait. Bref, la population attend donc beaucoup de l’arrestation de ces gros poissons. Cependant le mode opératoire surprend : le Ghana devenu subitement bienveillant face aux requêtes des autorités ivoiriennes et exécutant les arrestations et les extraditions sans aucune recherche de certitudes sur les accusations et les assurances sur la fiabilité de la justice ivoirienne. Les avocats de Blé Goudé qui menacent de porter plainte devant la cour de justice de la cedeao ne racontent pas n’importe quoi et ils gagneraient à le faire pour faire avancer le droit dans notre sous-région. C’est pour cela que ces arrestations emmènent à poser trois principales questions pour tenter de comprendre. Premièrement donc, pourquoi ces arrestations maintenant ? Selon les explications d’un expert international, le nouveau président qui contrôle entièrement le pouvoir que le peuple lui a conféré, s’est débarrassé des nombreux faucons pro Gbagbo qui manipulaient l’ancien président malade pour agir en empêchant les arrestations, et veut avoir désormais des bonnes relations avec son voisin la Côte d’Ivoire. Est-ce vraiment tout pour justifier le comportement des Ghanéens ? Il reste aux analystes à scruter tous les actes à venir entre les deux pouvoirs.

Deuxièmement. Ici c’est un flot de questions qui surgissent. Quel est le sort réservé à nos trois accusés ? Bien sûr que la justice va les juger selon les bonnes règles du Droit. Quel va être le discours nouveau de Charles Konan Banny qui, incapable de proposer une méthodologie de recherche de la vérité et réconcilier les Ivoiriens s’embourbe dans des expressions en tournant en rond avec le souhait que pour son rayonnement, le pouvoir absout tous les crimes et proclame la libération de tous les prisonniers et l’abandon de toute poursuite ? Pourquoi ces arrestations au moment où le gouvernement semble aller dans le sens d’un accord avec l’opposition ?
Troisièmement ? Que souhaitent les Ivoiriens de toute cette histoire ? Les Ivoiriens veulent aller à la paix. Seulement ils ne veulent pas y aller à n’importe quel prix. Nous nous sommes trop menti et il est temps que la vérité guide nos actions. Quelles sont les révélations que certaines personnes attendent du procès de Laurent Gbagbo à Laye ? Les Ivoiriens sont-ils prêts à entendre et pardonner tous les crimes depuis les années quatre vingt dix ? Toutes ces interrogations existent parce que Charles Konan Banny n’a rien fait de sa mission depuis qu’il a été nommé. Blé Goudé s’est comporté dans ce pays à un moment donné comme si la loi n’existait pas, comme si la vie humaine n’a de valeur qu’avec sa seule volonté. Il se permettait de faire claquer les soldats de la république à son passage comme s’il était une autorité. Il pouvait tapoter sur les épaules des colonels et des généraux, ce que le règlement militaire n’autorise pas le chef d’état major à faire. Il est soupçonné d’avoir ordonné l’opération cent vingt cinq, c'est-à-dire cent franc de carburant plus vingt cinq franc de boîte d’allumette et on peut immoler une personne qui n’est pas des nôtres. Il a été raconté que madame Ehivet Simone Gbagbo a rit des femmes qui ont été violées par des soldats lors d’une marche de protestation de l’opposition Rdr contre le régime. Personne n’a oublié par ailleurs les massacres de mars 2OO4. Ils sont nombreux les crimes retenus ou reprochés aux tenants du pouvoir de Gbagbo.

Mais ces auteurs aussi cyniques soient-ils sont des Ivoiriens et les Ivoiriens savent pardonner. Pour preuve, la peine de mort qui figure dans notre droit pénal n’a jamais été appliquée. Les crimes des dignitaires de l’ancien régime sont de différentes natures et leur jugement est prévu dans nos lois. Qu’ils soient donc équitablement jugés, qu’ils restituent, pour ceux qui ont pillé les caisses de l’Etat, l’argent volé et qu’ils retrouvent la vérité. Ils apprendront ainsi qu’on ne peut défier impunément la loi, et d’autres s’interdiront de les copier comme on soupçonne déjà certains nouveaux dignitaire de le faire. Le gouvernement gagnerait à traiter ou à faire traiter ce dossier politico-judiciaire une fois pour toute pour instaurer à jamais la sérénité, la confiance et la paix entre les Ivoiriens.

Kadja Francis
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ