Les rapports entre les journalistes ivoiriens et la Fédération ivoirienne de football (FIF) ne sont pas actuellement au beau-fixe dans cette CAN 2013. Suspicieuse, la FIF avait tenu à éloigner les journalistes de la sélection nationale sous les prétexte qu’ils « n’aiment pas Lamouchi ». Un préjugé qui a eu des effets détonants puisque le sélectionneur national, nourri à cette sève depuis sa prise de fonction et qui a fini par intérioriser que plus il ne parle pas à la presse ivoirienne, mieux il s’en porte, a disjoncté. Il a confisqué le matériel de travail d’un journaliste. Et la FIF, au lieu de présenter ses excuses pour ce geste maladroit, a pondu un article particulièrement virulent sur son site internet, pour charger la presse ivoirienne de tous les péchés d’Israël. C’est une attitude intolérable, inadmissible et irresponsable. La FIF doit abandonner le réflexe de tribu assiégée pour comprendre que la matière de la presse, dans un événement comme la CAN, ce sont d’abord les joueurs. C’est pour eux qu’ils écrivent. C’est sur eux qu’ils doivent écrire. Ce ne sont pas des délateurs inconséquents prompts à filer la stratégie mise en place à l’adversaire. En se « bunkerisant » pour diaboliser la presse, la FIF et Sidy Diallo réduisent à néant tout leur slogan : « tous ensemble pour la victoire ». On est ensemble lorsqu’on s’accepte les uns les autres. On ne peut pas être ensemble quand les uns se montrent méprisants vis-à-vis des autres. Depuis que l’affaire du dictaphone a éclaté, Sidy Diallo n’a daigné avoir aucun contact avec la presse ivoirienne pour une explication sérieuse. Trop occupé pour n’écouter aucun autre avis que celui rapporté par ses informateurs au sein de cette presse, le président de la FIF a cru devoir tenir la presse ivoirienne avec une longue cuillère. Le résultat de sa politique en Afrique du Sud a-t-elle été bonne ? On peut en douter avec cette élimination précoce des Eléphants en quart de finale de la CAN.
Litié BOAGNON, à Rustenburg
Litié BOAGNON, à Rustenburg