Nous le critiquions avec force détail, certains choix de la direction du RDR pour les législatives partielles, les municipales et les régionales à venir ne sont pas bons. D’aucuns diront, pourquoi le RDR et non le PDCI ou l’UDPCI ? Mais justement parce que c’est le RDR qui est au pouvoir et que curieusement l’exercice du pouvoir révèle au grand jour un parti que sa base ne reconnaît plus.
Nous mettions tout simplement en exergue des frustrations, des contestations et des récriminations de la base militante. Mais face à la grogne, l’on a préféré la logique de récompense de cadres qui auraient livré leur poitrine aux heures d’oppression du parti. Pensant tout bêtement comme c’est souvent le cas avec les politiciens qu’il suffit que la direction «dicte », donne un mot d’ordre pour que les militants s’exécutent. Et dans ce type d’approche, comme hier pour Laurent Gbagbo avec le FPI, aujourd’hui, c’est le nom du président Alassane Ouattara qui est chanté partout pour faire accepter un candidat. «C’est le choix du président Ouattara», entend-on bien souvent dire. Oubliant que ce nom n’est plus un fonds de commerce qui mobilise instantanément les militants depuis qu’il est au pouvoir. C’est que chacun pense désormais à ses propres intérêts dans un contexte où le président de la république lui-même reconnaît avec les populations que l’argent, ce nerf de la guerre, ne circule pas.
L’échec de l’ex-directeur du CROU de Daloa, Alexis Kpokpa, choix de la direction du RDR sous le ministre Amadou Soumahoro aura donné raison aux partisans de l’indépendant Koné Issiaka. Secrétaire administratif départemental du parti au pouvoir à Issia. On pourrait alors s’étonner de ce revers si seulement l’on ignorait que le RDR lui-même est né d’une frustration en 1994. Autant cette frustration a porté des fruits en faisant de son mentor, Alassane Ouattara, l’actuel président de tous les Ivoiriens, autant les frustrés qui osent s’afficher en indépendant et qui l’emportent, remarquablement, sur les oints du parti, constituent des forces en moins pour le RDR.
A Issia, si l’on s’en tient aux résultats de la CEI locale proclamés dans la nuit électorale du dimanche au lundi 05 février, les militants ont préféré Koné Issiaka, avec 50,09% des voix à Alexis Kpopka aux législatives partielles. C’est certes un recul pour le RDR qui avait gagné avec 68% des voix en décembre 2011 avec Trazéré et Dr Diomandé malgré la contre-campagne d’Alexis Kpokpa. Mais, de cette victoire de l’indépendant Koné Issiaka, il y a forcement des enseignements à tirer. Informateur.info qui a suivi de bout en bout la campagne et l’élection dans cette zone, autrefois bastion imprenable du FPI, est en même d’affirmer que trop de griefs étaient reprochés au candidat Alexis Kpopka.
A l’écoute des militants de base, notamment au sein du RJR et du RFR, on l’accuse d’avoir abandonné les militants depuis sa défaite avec le RDR en 2001 aux municipales mais aussi et surtout d’avoir mené, aux législatives de décembre 2011, une contre-campagne contre les choix du parti qui étaient Trazéré Olibé Célestine et feu Dr Diomandé Mamadou. Ceux-ci (RJR et RFR) qui ont pris fait et cause pour le candidat indépendant, ont estimé qu’on ne peut pas avoir tenté d’empêcher le Dr Diomandé d’être élu et vouloir, le remplacer, après sa mort. «Si Kpokpa était bien, c’est lui qui devait distribuer les cartes politiques entre les cadres du RDR ici à Issia. Malheureusement Hadja Koné Trazéré qu’il a combattu hier, ne l’a pas compris. Même si la direction l’a mandaté, elle n’a pas à s’allier et faire campagne pour quelqu’un qui veut prendre la place de son défunt colistier que le même Kpokpa a combattu hier. Nous ne l’accepterons pas surtout que la place en jeu est celle qui revient de droit à un militant des communautés allogènes. Nous avons trop souffert ici pour venir aujourd’hui voter quelqu’un qui nous a abandonné tout ce temps et que la direction du RDR sans considération de nos souffrances vient nous imposer. Hadja sait qui sont ceux qui l’ont voté et la majorité de ceux-là disent qu’ils ne veulent pas de Kpokpa. On l’aime bien mais qu’elle laisse ce mauvais cheval qui ne passera pas», avait prévenu l’un des doyens de la communauté malinké Yaya Sylla. Le candidat RDR Alexis Kpokpa, faut-il aussi le faire remarquer, n’est porté ni en amitié, ni en fraternité par la communauté malinké et par sa propre communauté Bété. Qui lui reproche d’avoir « un serpent dans la poche ». C’est-dire d’être à la fois avare et roublard. Et des chefs Bété n’avaient pas manqué de le dire publiquement à Trazéré qui leur avait confié le candidat Kpokpa. « Si c’était toi, on pouvait suivre. Mais Kpokpa, ce sera difficile et tu sais pourquoi», avaient-ils déclaré. Un grand parti comme le RDR pouvait-il ignorer ces faits au point de le choisir comme candidat ? Il faut être vraiment coupé des réalités du terrain pour donner suite à un tel choix.
Et comme à Issia, à Abobo commune, des militants s’apprêtent à sanctionner aux urnes le choix du maire sortant, Adama Toungara, aux municipales. Lui reprochant un insolent cumul de postes, (Maire- Député-Ministre) mais surtout d’être une autorité qui n’a jamais le temps pour ses administrés. Idem à Duékoué, où l’on compare déjà Jean Glao, le choix du parti au détriment de Séabé Michel, à une feuille de paille. Peut-être est-il encore temps d’ajuster ce qui peut l’être encore. Y compris le perchoir actuel du Secrétariat Général qui, il faut le dire tout net, cristallise depuis peu des mécontentements et des frustrations. Car l’enjeu c’est demain, 2015.
Une analyse de Jean François Fall
Nous mettions tout simplement en exergue des frustrations, des contestations et des récriminations de la base militante. Mais face à la grogne, l’on a préféré la logique de récompense de cadres qui auraient livré leur poitrine aux heures d’oppression du parti. Pensant tout bêtement comme c’est souvent le cas avec les politiciens qu’il suffit que la direction «dicte », donne un mot d’ordre pour que les militants s’exécutent. Et dans ce type d’approche, comme hier pour Laurent Gbagbo avec le FPI, aujourd’hui, c’est le nom du président Alassane Ouattara qui est chanté partout pour faire accepter un candidat. «C’est le choix du président Ouattara», entend-on bien souvent dire. Oubliant que ce nom n’est plus un fonds de commerce qui mobilise instantanément les militants depuis qu’il est au pouvoir. C’est que chacun pense désormais à ses propres intérêts dans un contexte où le président de la république lui-même reconnaît avec les populations que l’argent, ce nerf de la guerre, ne circule pas.
L’échec de l’ex-directeur du CROU de Daloa, Alexis Kpokpa, choix de la direction du RDR sous le ministre Amadou Soumahoro aura donné raison aux partisans de l’indépendant Koné Issiaka. Secrétaire administratif départemental du parti au pouvoir à Issia. On pourrait alors s’étonner de ce revers si seulement l’on ignorait que le RDR lui-même est né d’une frustration en 1994. Autant cette frustration a porté des fruits en faisant de son mentor, Alassane Ouattara, l’actuel président de tous les Ivoiriens, autant les frustrés qui osent s’afficher en indépendant et qui l’emportent, remarquablement, sur les oints du parti, constituent des forces en moins pour le RDR.
A Issia, si l’on s’en tient aux résultats de la CEI locale proclamés dans la nuit électorale du dimanche au lundi 05 février, les militants ont préféré Koné Issiaka, avec 50,09% des voix à Alexis Kpopka aux législatives partielles. C’est certes un recul pour le RDR qui avait gagné avec 68% des voix en décembre 2011 avec Trazéré et Dr Diomandé malgré la contre-campagne d’Alexis Kpokpa. Mais, de cette victoire de l’indépendant Koné Issiaka, il y a forcement des enseignements à tirer. Informateur.info qui a suivi de bout en bout la campagne et l’élection dans cette zone, autrefois bastion imprenable du FPI, est en même d’affirmer que trop de griefs étaient reprochés au candidat Alexis Kpopka.
A l’écoute des militants de base, notamment au sein du RJR et du RFR, on l’accuse d’avoir abandonné les militants depuis sa défaite avec le RDR en 2001 aux municipales mais aussi et surtout d’avoir mené, aux législatives de décembre 2011, une contre-campagne contre les choix du parti qui étaient Trazéré Olibé Célestine et feu Dr Diomandé Mamadou. Ceux-ci (RJR et RFR) qui ont pris fait et cause pour le candidat indépendant, ont estimé qu’on ne peut pas avoir tenté d’empêcher le Dr Diomandé d’être élu et vouloir, le remplacer, après sa mort. «Si Kpokpa était bien, c’est lui qui devait distribuer les cartes politiques entre les cadres du RDR ici à Issia. Malheureusement Hadja Koné Trazéré qu’il a combattu hier, ne l’a pas compris. Même si la direction l’a mandaté, elle n’a pas à s’allier et faire campagne pour quelqu’un qui veut prendre la place de son défunt colistier que le même Kpokpa a combattu hier. Nous ne l’accepterons pas surtout que la place en jeu est celle qui revient de droit à un militant des communautés allogènes. Nous avons trop souffert ici pour venir aujourd’hui voter quelqu’un qui nous a abandonné tout ce temps et que la direction du RDR sans considération de nos souffrances vient nous imposer. Hadja sait qui sont ceux qui l’ont voté et la majorité de ceux-là disent qu’ils ne veulent pas de Kpokpa. On l’aime bien mais qu’elle laisse ce mauvais cheval qui ne passera pas», avait prévenu l’un des doyens de la communauté malinké Yaya Sylla. Le candidat RDR Alexis Kpokpa, faut-il aussi le faire remarquer, n’est porté ni en amitié, ni en fraternité par la communauté malinké et par sa propre communauté Bété. Qui lui reproche d’avoir « un serpent dans la poche ». C’est-dire d’être à la fois avare et roublard. Et des chefs Bété n’avaient pas manqué de le dire publiquement à Trazéré qui leur avait confié le candidat Kpokpa. « Si c’était toi, on pouvait suivre. Mais Kpokpa, ce sera difficile et tu sais pourquoi», avaient-ils déclaré. Un grand parti comme le RDR pouvait-il ignorer ces faits au point de le choisir comme candidat ? Il faut être vraiment coupé des réalités du terrain pour donner suite à un tel choix.
Et comme à Issia, à Abobo commune, des militants s’apprêtent à sanctionner aux urnes le choix du maire sortant, Adama Toungara, aux municipales. Lui reprochant un insolent cumul de postes, (Maire- Député-Ministre) mais surtout d’être une autorité qui n’a jamais le temps pour ses administrés. Idem à Duékoué, où l’on compare déjà Jean Glao, le choix du parti au détriment de Séabé Michel, à une feuille de paille. Peut-être est-il encore temps d’ajuster ce qui peut l’être encore. Y compris le perchoir actuel du Secrétariat Général qui, il faut le dire tout net, cristallise depuis peu des mécontentements et des frustrations. Car l’enjeu c’est demain, 2015.
Une analyse de Jean François Fall