Les mêmes erreurs produisent les mêmes effets, a-t-on coutume de dire. Le 12 avril 2006, alors inconnu dans la sphère syndicale, Mesmin Comoé est arrêté par le régime Gbagbo et manque même de se faire assassiner parce qu’il y a eu tir à balle réelle sur sa personne. A cette époque, le petit mouvement qui n’avait pour seule base Marcory et un ou deux quartiers d’Abidjan a été ainsi dévoilé à l’opinion nationale et internationale par les autorités d’alors notamment le ministre Amani N’guessan Michel, ministre de l’Education nationale. Ainsi on apprendra, à travers les médias que le syndicat s’appelle, Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd). Et Mesmin Comoé et ses camarades étaient présentés par le pouvoir de Gbagbo comme des infiltrés de la rébellion qui, ayant échoué dans la prise du pouvoir par les armes, veulent déstabiliser le régime par des grèves dont les instigateurs ont été achetés. Allant jusqu'à nier la fonction d’instituteur des responsables dudit mouvement. C’est l’effet boomerang que cette situation à créé. Le syndicat qu’ils voulaient voir mourir, est plutôt devenu célèbre. Aujourd’hui, on ne peut parler de syndicalisme en Côte d’Ivoire sans y ajouter le Midd. Le syndicat qu’on a voulu étouffer est devenu célèbre et attire du coup plusieurs instituteurs affiliés aux autres syndicats. Soro Mamadou et ses camarades de la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire technique et professionnel, une sorte de Isef aujourd’hui, étaient traités d’achetés, de rebelles en 2007 parce qu’ils réclamaient la prise de décret instituant un profil de carrière pour les enseignants. C’est à peu près le même scenario aujourd’hui. On procède par des arrestations. Doit-on dire que ces syndicats en grève, aujourd’hui, à la santé comme à l’éducation nationale, sont instrumentalisés par un parti politique pour déstabiliser le pouvoir en place. Et les mêmes instruments sont utilisés. Evitons les erreurs des autres.
Jean Prisca
Jean Prisca