De la négociation à l’usage de la force ! C’est l’option prise par le gouvernement ivoirien pour réagir face à la grève dans le secteur de l’éducation/formation. Un arrêt de travail déclenché le lundi dernier et qui a pris une autre tournure avec l’arrestation de certains syndicalistes. Il fallait d’ailleurs s’y attendre, car les couleurs avaient été annoncées lors du Conseil des ministres du 04 janvier dernier. Au terme de cette rencontre, le gouvernement avait arrêté la décision de prendre des mesures appropriées devant le non-respect de certaines dispositions en matière de grève. La suite, on la connaît. Des dizaines d’enseignants ont été mis aux arrêts et croupissent depuis quelques jours dans des prisons. Cette méthode qui s’apparente à de l’intimidation utilisée par le gouvernement, sera-t-elle payante ? Les enseignants auront-ils le dessus dans ce bras de fer engagé avec le gouvernement ? C’est pour l’instant la grande inconnue. En passant à l’usage de la force, le gouvernement veut profiter du manque de cohésion au sein des différents syndicats du secteur de l’éducation/formation. Car des formations syndicales telles que la Coordination des Enseignants du second degré de Côte d’Ivoire(CESCI) et le Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (SYNESCI) se sont désolidarisés de la grève. Cette faille, perçue comme une aubaine, serait à l’avantage du gouvernement qui veut en profiter pour frapper fort afin d’éviter que le mouvement de grève ne étende à l’ensemble des écoles sur le territoire national. Le comité de médiation composé de religieux, de chefs coutumiers et de parents d’élèves, a appelé les grévistes à la reprise. Un appel qui, pris dans un sens, pourrait ternir l’image des syndicalistes s’ils ne renoncent pas à la grève pour privilégier les discussions. Mais l’effet contraire pourrait se produire. Car, il est possible que d’autres formations syndicales comme celles de la Fonction publique, par effet de contagion, décident d’aller porter secours aux enseignants, surtout que toutes les corporations luttent pour la même cause qui est à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ce dénominateur commun est de nature à faire naître chez tous les syndicats, un esprit de solidarité. Dans un tel cas de figure, le risque d’une paralysie généralisée n’est pas à écarter. Attention à un marasme de l’administration publique !
Bertrand GUEU
Bertrand GUEU