La Coordination des syndicats de santé a tenu, hier à Yopougon, une conférence de presse dont l’objet était «la dénonciation des allégations sur la régularité de la grève et la réaction contre les propos de menace du ministre de la Santé». Concernant la régularité de la grève, Atté Boka, porte-parole de la Coordination, s’est justifié en ces termes : «Nous avons déposé le préavis de grève depuis le 07 janvier et c’est le 4 février que nous sommes allés en grève pour dire que notre syndicat n’est pas né aujourd’hui pour méconnaître les procédures en matière de grève» répondant ainsi au communiqué du conseil des ministres du 6 février qui fustige la Coordination qui n’aurait pas respecté la procédure de grève. Selon le porte-parole du personnel soignant en grève, «il s’agit de rétablir la vérité car on ne peut laisser prospérer le mensonge». Atté Boka a, par ailleurs, rappelé qu’à l’issue de la menace de grève lancée par son mouvement, en mars 2012, 5 rencontres qui n’ont, malheureusement, pas donné de suite se sont tenues avec le Gouvernement. Et d’ajouter «depuis le 4 décembre, nous avons déposé auprès du Premier ministre une demande d’audience qui est restée sans suite jusqu'à ce jour. C’est le Gouvernement qui nous pousse à la grève et c’est à notre corps défendant que nous sommes allés à la grève et ce, en l’absence de toute solution concrète du Gouvernement». S’agissant des menaces proférées par la ministre de la Santé et de la lutte contre le sida lors de la visite de terrain, à l’encontre des personnels soignants en grève, la coordination «désapprouve et condamne cette attitude». Le porte-parole des 14 syndicats de la santé a menacé «dans l’exécution de ce mot d’ordre de grève, si toutes les fois, l’un de nos camarades venait à être inquiété outre mesure, le service minimum sera supprimé. Si l’un d’entre nous venait à être sanctionné, la grève sera totale. La Coordination répondra à toute menace venant des autorités». La Coordination s’est dit prête à toute forme de sanction. Selon Kopan Mouty, secrétaire général, l’un des responsables syndicaux, on est allé plus loin sous Gbagbo. On nous a coupé 3 mois de salaire et nous avons fait grève pendant 43 jours. Ce ne sont pas les menaces qui vont nous intimider. Pour conclure, la Coordination a appelé le Gouvernement à ouvrir la porte à de vraies négociations plutôt que de baigner dans des menaces.
JEAN PRISCA
jeanprisca77@yahoo.fr
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