Le collectif des porte-paroles du Rassemblement des républicains (RDR), Joël N’guessan, Odjé Tiakoré et Mme Carlton Ahoua, s’est prononcé, hier au siège du parti, à la Rue Lépic, sur la situation sociopolitique actuelle et la politique internationale. S’agissant de la demande de libération par les pro-Gbagbo de leurs camarades détenus en prison pour les délits de crimes de sang et de crimes économiques commis avant et pendant la crise postélectorale, le ministre Joël N’guessan, qui a donné le ton de la conférence, a été formel : « Au RDR, l’on considère que ceux qui demandent la libération de ces assassins sont inhumains et inconscients ». Rappelant au passage que la crise postélectorale est née du refus de Laurent Gbagbo et ses partisans de céder démocratiquement et dignement le pouvoir après leur défaite à l’élection présidentielle. Et de préciser que c’est leur refus aveugle de la démocratie malgré les conseils de la communauté nationale et internationale qui a entrainé la mort de plus de 3000 personnes. Cela, à travers des pratiques comme celle dite de l’article 125, au nom duquel étaient brulées vives des personnes soupçonnées proches d’Alassane Ouattara, ainsi que des atrocités perpétrées sur les populations à Abobo sur qui des obus ont été largués par la soldatesque de Gbagbo. Devant ce tableau sombre, il a au nom du parti à la case verte, demandé au gouvernement de considérer l’intérêt des victimes avant celui des bourreaux. « Il faut la justice, la repentance avant le nécessaire pardon et l’éventuelle amnistie, sinon les victimes seront légitimement fondés à se faire justice », a ajouté Joël N’guessan. Le second point abordé par les messagers du RDR est relatif aux grèves intempestives dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Les grévistes, soumettent selon le RDR, les enfants à un génocide intellectuel. Et les plus grands perdants dans ce contexte, sont les enfants des familles les moins nanties car ceux des familles riches sont scolarisés au privé. Concernant le secteur de la santé, le porte-parole mentionne qu’en décidant d’une grève illimitée, les protestataires se rendent collectivement coupables des dizaines de personnes qui perdront la vie faute de soins appropriés. Là encore, explique-t-il, ce sont les malades des familles démunies qui souffrent le plus. Décriant à la limite l’action des médecins qui font grève dans les hôpitaux publics pour se retrouver au privé, le conférencier s’est interrogé sur les mobiles réels de ces grèves. Et de relever que si même leur camarade, Monsieur Gbagbo, leur avait répondu qu’ils n’auront rien par rapport à leurs revendications, ce n’est pas à son successeur de prendre en considération ‘’des promesses irréfléchies qui ne tiennent pas compte de la majorité’’. Au finish, les envoyés du RDR ont réalisé que la plupart des syndicalistes sont manipulés par l’ancien régime. Pour cela, ils ont interpellé les travailleurs pour ne pas qu’ils se laissent tromper. Et de conclure que le FPI ne réussira pas ce qu’il n’a pas réussi par la force des baïonnettes. Le troisième point abordé par les porte-paroles du RDR est relatif au succès remporté par le président de la République, Alassane Ouattara, dans sa lutte contre le terrorisme et les narco trafiquants au nord du Mali. « Avec l’intervention française et des forces de la CEDEAO(…), l’on constate qu’il a eu raison trop tôt », ont-ils relevé. Pour cela, ils ont félicité le président Ouattara pour sa clairvoyance et son action politique. Un mot a été également dit relativement au dialogue entre le gouvernement et le FPI. Le RDR souhaite que les dirigeants du FPI sortent de la logique des préalables pour aborder avec sincérité et franchise les différents points qui vont consolider la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire. S’agissant de l’extradition des militants et militaires pro-Gbagbo réfugiés au Ghana, le RDR a félicité le Ghana pour sa franche collaboration avec les autorités ivoiriennes. Ce qui a permis de mettre la main sur ceux qui, exilés, fourbissaient des plans funestes de déstabilisation du pays. Relativement à la manifestation projetée par la jeunesse du FPI le 16 février prochain, le RDR, qui dit reconnaître que le droit de manifester est indéniable, attire cependant, l’attention des organisateurs de ladite manifestation qu’ils ne doivent pas oublier que les parents de leurs nombreuses victimes n’ont pas fini de faire le deuil de leurs disparus. Partant, il fait observer qu’en décidant d’organiser une manifestation pour exiger la libération des auteurs directs ou indirects, des milliers de morts, de la crise, c’est narguer les parents des victimes encore meurtris par la perte des leurs. Le RDR pour terminer a demandé au gouvernement de rester ferme afin que l’impunité prenne fin dans le pays.
COULIBALY Zoumana
COULIBALY Zoumana