Un grand pas vers le développement d’une zone de conservation transfrontalière connectant les réserves forestières et les aires protégées au Ghana et en Côte d’Ivoire. Vendredi, en fin de matinée, le ministre des Eaux et Forêts, Mathieu Babaud Darret et son collègue de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement durable, Allah Kouadio Rémi ont paraphé avec Mme Noëlle Koyara, Représentante résidente de la FAO (Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation), ont paraphé le protocole d’accord qui entérine la mise en œuvre de ce projet. C’était dans la salle de conférence du ministère des Eaux et Forêts, située au 19ème étage de la Tour D, Cité administrative au Plateau. La cérémonie a été marquée, en plus de l’échange des parapheurs, par deux interventions. C’est d’abord Mme Koyara qui a rappelé que les forêts guinéennes de l’Afrique de l’Ouest sont considérées comme l’un des 34 hots spots mondiaux de la biodiversité. A l’en croire, la Côte d’Ivoire, qui héberge un certain nombre de ces hot spots, possède une riche biodiversité incluant plus de 1200 espèces animales (232 mammifères, 702 oiseaux, 125 reptiles, 38 amphibiens, et 11 poissions) et 4700 espèces végétales. « Cependant, depuis l’indépendance en 1960, la zone boisée de la Côte d’Ivoire est passée d’environ 16 millions d’hectares à 10 millions d’hectares soit une diminution de 37,5% », a-t-elle regretté. C’est pourquoi, la FAO Côte d’Ivoire a formulé en 2012 avec le Gouvernement de Côte d’Ivoire un Cadre de Programmation Pays 2013-2015, qui met en exergue la gouvernance notamment des secteurs de l’environnement et de la foresterie. Et ce projet régional de conservation, prévu pour durer trois ans, pour un budget total de 2,4 millions de dollars pour les deux pays bénéficiaires, est, à ses yeux, en phase avec les priorités nationales. « L’objectif environnemental global du projet est d’établir une zone de conservation transfrontalière (ZCTF) durable et viable reliant les réserves forestières et les aires protégées à l’intérieur et autour de la Bia au Ghana, et de Diambarakro en Côte d’Ivoire », a-t-elle expliqué, avant d’ajouter que les avantages généraux du projet incluront une meilleure conservation de la biodiversité dans les aires protégées et les paysages de production au sein de la ZCTF et une réduction des obstacles à la gestion durable des forêts et des terres. De son côté, le ministre Babaud Darret a noté que ce projet permettra de réduire les situations de conflits entre les communautés locales et les Eléphants, d’améliorer la cohabitation de ces entités dans un espace conséquemment aménagé, à travers diverses activités dont l’inventaire des éléphants, l’harmonisation des cadres législatifs du Ghana et de la Côte d’Ivoire, en matière de gestion de la grande faune, l’organisation de programmes appropriés d’informations, d’éducation et de sensibilisation pour le changement des comportements et des mentalités. Sans oublier la prise en compte des compensations liées aux destructions de cultures et de biens par cette grande faune.
Y. Sangaré
Y. Sangaré