Les chauffeurs des taxis communaux de Cocody ne sont pas contents. Spontanément, contre toute attente, ils ont arrêté unilatéralement le travail dans la matinée d’hier, mardi 19 février, paralysant la circulation et laissant à leur sort, les usagers qui, en cette heure de pointe, avaient sérieusement besoin d’eux. A l’origine de l’ire des conducteurs de taxis, la hausse des taxes syndicales. Initialement étaient prévues à 700 F Cfa, ces taxes seraient passées à 1200 F Cfa. Soit une augmentation de 500 F Cfa. Et comme l’argent est le nerf de la guerre, cela a suffit pour mettre le feu aux poudres. « Voici cinq ans que je travaille en tant que chauffeur de taxi. Mais, je n’arrive pas à comprendre à quoi servent les 700 F Cfa que nous payons au quotidien. Ils nous disent qu’une partie de cette somme sera mise à notre disposition pendant nos moments difficiles. Mais, rien de tout ça n’est fait. Et, ils s’enrichissent sur notre dos. Aujourd’hui, ils font passer cette somme à 1200 F Cfa, sans préavis. On n’est fatigué d’eux. On n’est fatigué de leurs pratiques mafieuses », a dénoncé Kaboré Hamed, chauffeur de taxi à Cocody. Qui, poursuivant, a soutenu que jamais, de mémoire d’homme, leur syndicat ne leur est venu en aide. Ainsi donc, à Angré, Star 11 comme à Angré Pétro-Ivoire, en passant par les Deux Plateaux et St-Jean, les chauffeurs ont marqué un arrêt-travail qu’ils entendent poursuivent sur des jours, le temps de trouver une solution définitive et durable à ce problème récurrent. « D’ordinaire, je fais la sourde oreille lorsque les syndicats me demandent de payer cette taxe. Mais j’avoue que hier, (Ndlr : le lundi), c’est la peur au ventre que je me suis acquitté de cette somme. La gare des Deux Plateaux Mobile était bondée de voyous, conduits par les syndicats qui sont sensés nous protéger. Cette horde de voyous et brigands nous ont contraints à payer 1200 F Cfa. Ceux qui faisaient de la résistance étaient rudoyés de coups, quand leurs véhicules subissaient des casses », a expliqué Koné M. Selon un responsable des chauffeurs qui a requis l’anonymat, ce énième débrayage s’explique par le désordre qui s’installe de jour en jour au sein de leur corporation. « Nous ne savons pas qui fait quoi ? Ceux qui étaient chargés de nous protéger et défendre nos droits sont devenus nos bourreaux. Ils nous frappent. Ils dégonflent nos pneus. C’est pourquoi, je soutiens cet arrêt de travail », a-t-il soutenu. Dans les débuts du mouvement, les quelques uns qui circulaient encore, ont été contraints de se libérer de leurs passagers et de stationner leurs véhicules. «Michel, fait descendre tes passagers. Aujourd’hui, on ne roule pas. Les syndicalistes ne nous respectent pas. Ils se foutent de nous. Hier, ils ont encore frappé des chauffeurs de taxis», s’est irrité un chauffeur, au quartier Star 11, à Angré. Un appel est alors lancé par les chauffeurs de taxis et les usagers, au ministère du Transport afin qu’il mette de l’ordre dans ce secteur très capital. Lorsque nous mettions sous presse hier soir, certains taxis communaux de Cocody avaient repris le travail. « Il y’a eu des pourparlers entre le bureau des chauffeurs et celui du Syndicat qui ont abouti à des points d’accords. Alors, nous avons reçu mandat de reprendre le travail afin de faciliter le déplacement des usagers pour cette fin de soirée. Nous considérons que, l’arrêt d’hier matin est un avertissement. Alors, si nous ne constatons pas un changement dans le comportement des syndicalistes, nous allons, à partir de lundi prochain, arrêter le travail », a averti Aimé Bah, chauffeur de taxi communal à Cocody.
A D et OGD
A D et OGD