Rien véritablement ne bouge après la dernière rencontre entre l’intersyndicale du secteur éducation formation (Isef) le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, il y a quelques jours à la Primature. Malgré les injonctions faites par celui-ci aux ministres Kandia Camara de l’Education nationale et de l’enseignement technique, et Gnamien Konan de la Fonction publique, de poursuivre les négociations, c’est l’immobilisme. Les responsables de l’intersyndicale n’ont pas jusqu’à présent été reçus par ces deux ministres. Pourquoi ce blocage ? Selon des sources dignes de foi, ces deux ministres ne semblent pas disposés à les recevoir parce que s’estimant humiliés pendant la récente grève de l’Isef. Pour ces ministres, s’asseoir à la même table que ces syndicats, serait leur donner de la contenance et se discréditer. En les recevant, ce serait également se dédire d’autant plus qu’ils ont refusé de discuter sérieusement avec eux avant le déclenchement de la grève, à en croire ces mêmes sources. Une position tranchée qui a d’ailleurs débouché sur une grève d’une semaine de tous les enseignants du préscolaire, du primaire, de l’enseignement secondaire général, et de l’enseignement technique et professionnel. Kandia Camara et Gnamien Konan, selon certaines langues, ne veulent pas paraître ridicules devant le chef du gouvernement qui a créé une commission paritaire syndicats-gouvernement. « De toutes les façons, qu’ils nous reçoivent ou pas, nos propositions sont sur la table du Premier ministre. C’est une commission qui a déjà tracé la feuille de route. En décidant de poursuivre les discussions avec les ministères techniques, c’est plutôt une façon pour le premier ministre de réhabiliter ces deux ministres puisque le dossier en réalité n’est plus à leur niveau. Nos propositions sont le paiement des 50 % liés aux effets financiers de notre profil de carrière en deux temps en 2013 et le paiement de tous les arriérés au plus tard en 2015. Nous exigeons qu’un échéancier soit clairement établi et que la fin de l’exécution des engagements de l’Etat n’excède pas 2015 » affirme t-on au niveau des instances de l’Intersyndicale. « Nous nous sommes inscrits dans le cadre des négociations. On attend. Ce sont eux qui ont l’initiative de la négociation. Le ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique au lieu de rechercher l’apaisement demande plutôt aux chefs d’établissements et aux Dren de distribuer des demandes d’explication aux leaders syndicaux locaux. Nous avons des informations selon lesquelles elle veut faire échouer les négociations » soutient Abonga Jean Yves Koutouan, vice-président de l’Intersyndicale. En réunion de crise, il y a quelques jours, les responsables de l’Isef ont décidé d’écrire au Premier ministre pour l’informer de cette volonté délibérée des deux ministres de bloquer les discussions. C’est le 18 mars prochain que Duncan a pris rendez-vous avec l’Isef pour donner sa position définitive sur la recevabilité des propositions faites.
Charles Bédé
Charles Bédé