Au tribunal militaire d’Abidjan, il se passe des choses étonnantes ces derniers jours. En effet, depuis le début des auditions de certains militaires, mis aux arrêts pour des crimes qu’ils auraient commis pendant la crise post-électorale, les témoins appelés à la barre, se présentent une fois et n’y reviennent plus. Selon nos informations, cette situation complique de jour en jour la tâche du tribunal qui entend pourtant faire la lumière sur des crimes et procédés à la condamnation ou non des mis en cause. C’est le cas notamment du Sergent-chef Yaté Evariste de la Garde républicaine. Arrêté depuis près de deux ans, il aurait été identifié comme un acteur du meurtre de l’imam de Yopougon Wassakara. «Des témoins ont indiqué l’avoir identifié. Mais une fois à la barre, ils soutiennent que ce n’est pas lui. Le juge a demandé alors si quelqu’un d’autre pouvait soutenir que Yaté était de l’expédition de Yopougon. Les témoins ont avancé qu’une commerçante de beignets, installée ce jour-là, non loin des faits en était capable. Mais jusqu’à ce jour, cette dame et les témoins n’ont plus remis les pieds au tribunal», a expliqué un proche du soldat. Pour ce dernier, ce sont les dénonciations calomnieuses qui ont conduit à l’arrestation de son collègue. Dont la mère doit subir une intervention chirurgicale après avoir reçu une balle perdue de soldats Frci qui manifestaient à Abobo Pk 18, après l’élimination de la Côte d’Ivoire en quart de finale de la Can 2013. «Ce qui est encore curieux, c’est que non seulement on n’arrive pas à prouver la culpabilité de nombreux frères d’armes, mais continue aussi d’arrêter d’autres», soutient notre source, citant le cas du Caporal Léo Blé de la Garde républicaine. Qui entendait ces jours-ci mettre sur le marché discographique une œuvre musicale. Lui est accusé dans l’affaire du meurtre du Général Robert Guéï, en septembre 2002.
Kanigui Sékongo
Kanigui Sékongo