«L’argent ne circule pas. Il travaille», a indiqué, le 31 décembre 2012, lors de son message à la Nation, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Ce travail dont il est question est la réalisation des routes, ponts, autoroutes… A vrai dire, cet argent dont on parle tant n’est qu’un verre de vermeil. En atteste le blocage des travaux tels que, l’autoroute Abidjan-Grand Bassam, le pont de Bouaflé sur la Marahoué, le stade Alassane Ouattara de Grand-Bassam, la réhabilitation de la côtière (Abidjan-San Pédro), lancés depuis avril 2011. Annoncés, à grande pompe, les travaux de ces structures n’ont pas encore connu un début d’exécution, du moins, ils sont au point mort. C’est le cas par exemple du pont de la Marahoué. Lancé, le 25 septembre 2012, ce pont d’un montant global de 8,574 milliards de Fcfa, financé en grande partie par la Banque ouest-africaine de développement (Boad) avec 7 milliards de Fcfa avec la participation de l’Etat de Côte d’Ivoire (1,574 milliard de Fcfa) n’a pas encore connu de début d’exécution. Plusieurs facteurs sont au menu du non démarrage des travaux. Il s’agit de la non attribution des marchés aux prestataires retenus suite à l’analyse des offres, de l’état d’avancement financier et d’une volonté politique. En clair, le rapport d’actualisation de l’étude d’impact environnemental fourni par le Bureau national d’études techniques de développement (Bnetd) n’est jusque-là pas validé. Au niveau du financement, aucun décaissement n’est fait pour indemniser les personnes affectées par ce projet. Autre projet en souffrance, c’est la réhabilitation de la côtière Abidjan-San Pedro. Cette voie longue de 368 kilomètres, devrait être réhabilitée en 2012, pour un montant de 100 milliards de Fcfa. Cette réfection devrait être sectionnée en six lots, à savoir : Abidjan-Dabou, Grand-Lahou-Dabou, Fresco-Grand-Lahou, Sassandra-Fresco, San Pedro-Sassandra et Tabou-San Pedro. Malheureusement, en fin 2012, aucun travail n’a été réalisé sur ces différentes voies. Elles sont devenues plus dégradées que par le passé. Autre ouvrage qui est resté au stade de la pose de la première pierre c’est, sans aucun doute, l’autoroute Abidjan-Grand-Bassam (35 kilomètres). Financé à hauteur de 52 milliards de Fcfa par Eximbank, le coup de pioche de cette voie a eu lieu, le 4 août 2012. Mais, jusqu’à ce jour, aucune activité n’a été réalisée. A cause d’un litige qui oppose le village de Modeste à celui de Moossou. Dans la même vaine, les travaux du stade Alassane Ouattara, démarrés à Grand-Bassam, ancienne capitale de la Côte d’Ivoire sont arrêtés. Les travaux devraient coûtés 6 milliards de Fcfa. Sur le site, les herbes ont pris la place des machines et autres matériels de construction. Ici, on évoque un manque de financement. Aucune solution n’est encore trouvée pour le moment. Pour les réfections, les résultats ne sont pas satisfaisants. C’est le cas, par exemple, de la réhabilitation des Universités de Cocody, Bouaké et de Korhogo. D’une enveloppe de 110 milliards de Fcfa, les travaux de ces trois structures continuent jusqu’à présent, alors qu’elles ont rouvert leurs portes aux étudiants depuis le 3 octobre 2012. Parce que, le travail a été confié à de véritables tâcherons, sans qu’un appel d’offres soit lancé pour attribuer ce marché aux vrais entrepreneurs. Certainement que les travaux du barrage de Soubré, dont le premier coup de pioche a eu lieu le lundi 25 février 2012, ne connaîtra pas le même sort que les premiers. Car, une chose est de lancer les travaux, une autre est de les conduire à leur terme.
Joseph Atoumgbré
Joseph Atoumgbré