Les audiences correctionnelles et criminelles du Tribunal militaire d’Abidjan reprennent, mardi prochain. Ce jour-là, ce sont deux sous-officiers de police et leur commandant de corps urbain, tous en service au commissariat du 8ème arrondissement de Cocody qui auront à comparaître. Ils sont poursuivis pour racket de 1000 F Cfa à un chauffeur de wôrô wörô de Cocody. Dans le cadre de cette affaire, la présence de l’officier parmi les prévenus relève d’une démarche du Commissaire du gouvernement qui consiste désormais à interpeller le responsable des agents mis en cause afin que celui-ci s’explique sur les agissements de ses éléments. Car, pour Ange Kessy, soit le Chef ne sait pas ce que font ses éléments sur le terrain, preuve qu’il demeure alors un faux chef, soit il est leur complice et répond également des chefs d’accusation. Le parquet militaire est déterminé à traquer les racketteurs jusqu’à la dernière poche de résistance. Cela se matérialise d’ailleurs par les procès des racketteurs qui se tiennent tous les jours au tribunal militaire. La difficulté cependant, provient de l’absence au procès des plaignants. Pourtant, en tant que victimes, il leur revient d’être nécessairement présents afin d’expliquer au tribunal les circonstances dans lesquelles l’acte délictuel a été posé. En somme, ce sont les plaignants qui peuvent dire comment et où l’argent leur a été pris. Ils doivent donc aider le parquet qui ne fait que poursuivre sur la base de leur plainte à pouvoir dissiper le doute observé, à l’occasion de certains procès, suite à leur absence. Le doute profitant à l’accusé, les prévenus sont relaxés par le tribunal. Ce ne fut pas le cas pour deux éléments de la garde de sécurité présidentielle (GSPR) poursuivis pour tentative de racket portant sur 500. 000 F Cfa. Ces deux éléments se sont rendus dans un bar à Yopougon où ils ont posé de la drogue sur la table d’un client. Avant de l’accuser de détention de drogue puis de le menacer de le conduire dans un commissariat s’il ne leur trouvait pas la somme de 500. 000 F Cfa. Ce dernier qui ne se reprochait rien a refusé de céder à leur chantage. Avisée, la gendarmerie a mis le grappin sur les indélicats éléments de la GSPR. Qui ont voulu semer le doute en l’absence du plaignant lors de leur comparution. Le réquisitoire musclé du procureur militaire leur vaut de séjourner à la prison militaire pour 8 mois. Le procès des racketteurs qui s’ouvrent, ce mardi, va faire place à celui des FRCI, le 9 avril prochain. Notamment le procès des auteurs de la descente punitive d’éléments de cette force à Vavoua soldée par la mort de cinq civils en décembre dernier. La lutte contre la délinquance militaire se poursuit et, au regard de la détermination du parquet militaire de ne laisser aucun moment de répit aux mis en cause, atteste du nouvel état d’esprit en passe d’être imprimé aux armées ivoiriennes.
Stéphane Beyniouah
Stéphane Beyniouah