Il ya quelques jours de cela, la nouvelle de la cécité de la comédienne Amoin du célèbre téléfilm « Ma famille » avait suscité beaucoup d’émotions chez les admirateurs de l’artiste. Aussitôt relayée par la presse que l’information a créé le buzz sur la toile. Les uns s’apitoyant sur le sort de la comédienne, les autres appelant les autorités à réagir pour soulager l’épouse de Kouadio dans « Ma famille». On était en droit de croire qu’après ces marques de compassion, d’attention et ces “sos” lancés par les uns et les autres, les choses finiraient par s’arranger pour l’actrice, et que le Burida ainsi que le ministère de la Culture et de la francophonie ne se feraient pas prier pour soulager Amoin. Eh bien, rien de tout ça, si l’on s’en tient à une interview postée sur un site de la place dans laquelle la comédienne ne cache pas sa déception. Affirmant ne pas être totalement aveugle (elle souffre d’une neuropathie qui se manifeste par des troubles de la vision, elle a du mal à distinguer les objets, les humains, les animaux et les couleurs), Amoin dit n’avoir jusqu’ici rien reçu ni du Bureau Ivoirien du droit d’auteur (Burida) ni du ministère de la culture et de la francophonie. «En tant qu'artiste et malade, je n'ai pas reçu le soutien du Burida» a-t-elle lâché alors qu’elle en est sociétaire. Elle révèle que la directrice du Burida lui aurait conseillé de s’adresser au ministère de la culture et de la francophonie. «Mais là-bas encore, je n'ai pas eu gain de cause. Le comble, j'ai attendu en vain afin d'être reçu par le ministre un soir de novembre 2011, durant 10 heures. De 10 heures à 19 heures sans que je ne vois l'ombre du ministre. En somme, toutes mes multiples tentatives çà et là auprès de nos autorités sont restées sans suite». Voilà qui remet au goût du jour la question des rapports entre le Burida et les artistes et celle entre les artistes et le ministère de la Culture et de la francophonie. Au fond, si la maison chargée du droit d’auteur n’est pas capable de soulager l’un de ses sociétaires pour des soins d’un montant d’un demi million de francs cfa et qu’elle se sent obligée de s’en référer à sa tutelle qui de fait, révèle son impuissance, il faut se demander ce que les artistes peuvent encore espérer à la fois du Burida et de leur tutelle. Attend-on que la comédienne perde complètement la vue pour venir faire le médecin après la mort? Nul ne saurait répondre à cette interrogation. Pour l’heure il faut saluer les bonnes volontés qui se mobilisent spontanément pour apporter leur soutien à Amoin.
Francis Kouamé
Francis Kouamé
