Pour répondre au rendez-vous du Mali, Ouattara s’est finalement rabattu sur les ex-Fds qu’il avait pourtant dépeintes en noir pendant qu’il était dans l’opposition. En sa qualité de président en exercice de la Cedeao, Ouattara veut donc sauver la face dans la crise malienne. Après plusieurs hésitations, il a finalement décidé d’envoyer une armée au Mali pour se battre aux cotés des Forces françaises, tchadiennes et nigérianes dans la guerre contre les islamistes. Pendant que plusieurs pays africains manifestent le désir d’envoyer des troupes à Bamako, il serait en tout cas, incongru que la Côte d’Ivoire ne soit pas là-bas. Mais le problème de Ouattara est qu’il n’a pas d’armée sur laquelle il doit compter dans ce genre de situation. Il s’est donc rabattu, malgré lui, sur les es-Fds que dans l’opposition, il faisait appeler «l’armée de Gbagbo». Parce que déjà sur le terrain de la formation, les Frci n’ont même pas fait le poids. Tout s’est déroulé au camp d’Akouédo. Lorsque le pouvoir décide en fin d’envoyer des troupes au Mali, plusieurs militaires ivoiriens sont sélectionnés dans certaines unités de l’armée. Bien évidemment, les Frci de Ouattara sont appelées massivement aux côtés de ceux que le pouvoir appelle «l’armée de Gbagbo». Des instructeurs français sont chargés de leur donner la formation nécessaire à ce genre de combat. Car ce qui se passe à Bamako n’est pas une partie de plaisir. Mais pendant la formation, les Frci démontrent qu’elles ne sont pas une armée. N’ayant pour la plupart, aucune base, aucun rudiment militaire. «Ils ne comprenaient rien à toutes les exercices auxquelles on nous soumettait», fait savoir un officier de l’armée. «Un jour, pendant la formation, en parlant d’eux, il y a un militaire français qui s’est écrié ; «mais ils sont tout, sauf une armée», révèle un jeune soldat qui fait partie des fiertés de l’armée ivoirienne. Face à l’incapacité des Frci qui font pourtant beaucoup de bruit à Abidjan, la hiérarchie militaire de l’armée de Ouattara s’est trouvée en quelque sorte, obligée de prendre le plus gros lot du contingent qui ira au Mali, parmi les ex-Fds. Car envoyer des Frci avec ce niveau de formation, serait les conduire tout droit à l’abattoir. «Même ceux qu’ils appellent Forces spéciales ou Police militaire n’ont pas fait le poids devant nous (les ex-Fds)», rigole un jeune soldat. L’armée de Ouattara se dévoile ainsi sous son vrai visage, sans aucun niveau de formation. Pendant la belle époque de Sarkozy, l’armée française à Abidjan au four et au moulin pour Ouattara, avait offert des stages de recyclage à plusieurs chefs de guerres pourtant cités dans des crimes de sang en Côte d’Ivoire. Les stages se sont déroulés au 43e Bima, base de l’armée française. Au final, ces séances de formations se sont révélées des flops sur toute la ligne. Car ces chefs de guerre ne comprenaient rien aux cours qui leurs étaient donnés. Chacun y allait d’ailleurs avec à ses côtés, un scribe. Ce qui n’a pas manqué d’interpeller certains confrères parisiens qui ont trouvé là, du pain béni pour moquer cette armée de Ouattara qui n’excelle que dans le pillage, les exactions et les tortures. A la vérité, cette armée est à l’image de ses chefs. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ivoirien.
Guehi Brence
Guehi Brence