La 6ème réunion des Ministres de l’Economie et des Finances, de la planification et du développement économique de l’Union Africaine s’ouvre aujourd’hui. Hier, Nialé Kaba, ministre chargé de l’Economie et des Finances était sur les antennes de la télévision ivoirienne pour en parler.
Question : Abidjan abrite la 6è réunion des Ministres de l’Economie et des Finances, de la Planification et du développement économique de l’Union africaine. Les enjeux de cette rencontre sont énormes Mme le Ministre ?
Nialé Kaba : D’abord il y a lieu de retenir que la commission de l’Union africaine et la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) ont convenu de conjuguer leurs efforts pour accompagner efficacement le continent africain, continent d’opportunités et de croissance, dans son processus de développement économique et social. Cette approche s’est matérialisée par l’organisation depuis six ans de réunions annuelles conjointes regroupant la conférence des Ministres de l’Economie et des Finances de la CUA et la Conférence des Ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement Economique de la CEA. L’objectif de ces rencontres annuelles conjointes est de permettre à ces deux institutions de mieux appréhender les problèmes qui minent le continent afin de déployer une stratégie commune d’intervention visant à permettre à l’Afrique de faire face aux défis actuels du développement.
Q : « L’industrialisation au service de l’émergence ». C’est le thème qui sous-tend les travaux. L’Afrique repense-t-elle son approche du développement?
N.K. : Bien sûr, l’objectif est de faire en sorte que la dynamique de croissance actuelle de l’Afrique résiste au mieux aux chocs externes et se traduise par des résultats économiques et sociaux compatibles au développement souhaité. Le moment est venu pour l’Afrique de se départir du modèle de croissance adossé à l’exportation des matières premières pour se tourner résolument vers le modèle porté par la transformation de ses matières premières. Cela est générateur de richesse et porteur de croissance durable et de développement. Nous sommes engagés dans cette dynamique.
Q : Pour la Côte d’Ivoire, y a t-il déjà des mesures incitatives à la transformation des produits locaux ? Comment le gouvernement entend-t-il accompagner les initiatives privées en la matière, pour que nous puissions avoir par exemple du chocolat made in Côte d’ivoire ?
N.K. : Avec l’appui de l’ONUDI, le Gouvernement s’est doté d’un Programme National de Restructuration et de Mise à Niveau des entreprises. Dans l’optique d’atteindre ses objectifs, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans un vaste processus de réformes visant à améliorer l’environnement des affaires en vue d’attirer les investissements directs étrangers. Le Gouvernement entend donc développer les infrastructures physiques et créer plusieurs zones industrielles en collaboration avec le secteur privé.
Q : L’émergence de la Côte d’Ivoire est prévue dans 07 ans. Quelle sera la place de l’industrialisation dans ce projet ?
N.K. : La place de l’industrialisation est fondamentale. A ce jour, la part des biens manufacturés dans les exportations africaines progresse timidement passant de 1% à 1,3%. Il s’agit donc à travers l’industrialisation d’assurer l’accélération de la croissance économique et la rendre durable, préserver les acquis récents en matière de croissance, convertir les ressources naturelles et d’autres matières premières de l’Afrique en produits à forte valeur ajoutée exportables vers les marchés mondiaux, arriver à bâtir des économies compétitives pouvant être intégrées de manière productive dans l’économie mondiale, condition préalable au développement accéléré du continent, de parvenir à une diversification de la base productive et donc du PIB trop soumis aux fluctuations et aux aléas des marchés des matières premières, pour un développement durable.
Q : Doit-on s’attendre à la fin de la rencontre à une politique commune d’industrialisation, où chaque pays devra en tirer les enseignements et faire les ajustements en la matière ?
N.K. : C’est la question incontournable de l’intégration. Comme vous le savez, aller seul dans cet espace économique où la solidarité semble être le maître mot, c’est se livrer en pâture. Ces genres de fora sont des occasions pour nos pays de bâtir des stratégies communes d’intégration.
Q : L’Afrique est représentée au sommet à cette réunion avec l’arrivée de la Présidente de la commission de l’Union Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. D’autres personnalités sont-elles attendues à cette rencontre ?
N.K. : Les discussions au cours de cette conférence seront menées par un groupe de haut niveau constitué d’éminentes personnalités, de hauts responsables politiques et d’experts de renom venant d’organisations régionales et internationales, dont des représentants du système des Nations Unies, de la Banque africaine de développement, de la BOAD, de la BIDC de l’UEMOA et de la Banque Mondiale.
Recueillis par Jean Eric ADINGRA
Question : Abidjan abrite la 6è réunion des Ministres de l’Economie et des Finances, de la Planification et du développement économique de l’Union africaine. Les enjeux de cette rencontre sont énormes Mme le Ministre ?
Nialé Kaba : D’abord il y a lieu de retenir que la commission de l’Union africaine et la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) ont convenu de conjuguer leurs efforts pour accompagner efficacement le continent africain, continent d’opportunités et de croissance, dans son processus de développement économique et social. Cette approche s’est matérialisée par l’organisation depuis six ans de réunions annuelles conjointes regroupant la conférence des Ministres de l’Economie et des Finances de la CUA et la Conférence des Ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement Economique de la CEA. L’objectif de ces rencontres annuelles conjointes est de permettre à ces deux institutions de mieux appréhender les problèmes qui minent le continent afin de déployer une stratégie commune d’intervention visant à permettre à l’Afrique de faire face aux défis actuels du développement.
Q : « L’industrialisation au service de l’émergence ». C’est le thème qui sous-tend les travaux. L’Afrique repense-t-elle son approche du développement?
N.K. : Bien sûr, l’objectif est de faire en sorte que la dynamique de croissance actuelle de l’Afrique résiste au mieux aux chocs externes et se traduise par des résultats économiques et sociaux compatibles au développement souhaité. Le moment est venu pour l’Afrique de se départir du modèle de croissance adossé à l’exportation des matières premières pour se tourner résolument vers le modèle porté par la transformation de ses matières premières. Cela est générateur de richesse et porteur de croissance durable et de développement. Nous sommes engagés dans cette dynamique.
Q : Pour la Côte d’Ivoire, y a t-il déjà des mesures incitatives à la transformation des produits locaux ? Comment le gouvernement entend-t-il accompagner les initiatives privées en la matière, pour que nous puissions avoir par exemple du chocolat made in Côte d’ivoire ?
N.K. : Avec l’appui de l’ONUDI, le Gouvernement s’est doté d’un Programme National de Restructuration et de Mise à Niveau des entreprises. Dans l’optique d’atteindre ses objectifs, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans un vaste processus de réformes visant à améliorer l’environnement des affaires en vue d’attirer les investissements directs étrangers. Le Gouvernement entend donc développer les infrastructures physiques et créer plusieurs zones industrielles en collaboration avec le secteur privé.
Q : L’émergence de la Côte d’Ivoire est prévue dans 07 ans. Quelle sera la place de l’industrialisation dans ce projet ?
N.K. : La place de l’industrialisation est fondamentale. A ce jour, la part des biens manufacturés dans les exportations africaines progresse timidement passant de 1% à 1,3%. Il s’agit donc à travers l’industrialisation d’assurer l’accélération de la croissance économique et la rendre durable, préserver les acquis récents en matière de croissance, convertir les ressources naturelles et d’autres matières premières de l’Afrique en produits à forte valeur ajoutée exportables vers les marchés mondiaux, arriver à bâtir des économies compétitives pouvant être intégrées de manière productive dans l’économie mondiale, condition préalable au développement accéléré du continent, de parvenir à une diversification de la base productive et donc du PIB trop soumis aux fluctuations et aux aléas des marchés des matières premières, pour un développement durable.
Q : Doit-on s’attendre à la fin de la rencontre à une politique commune d’industrialisation, où chaque pays devra en tirer les enseignements et faire les ajustements en la matière ?
N.K. : C’est la question incontournable de l’intégration. Comme vous le savez, aller seul dans cet espace économique où la solidarité semble être le maître mot, c’est se livrer en pâture. Ces genres de fora sont des occasions pour nos pays de bâtir des stratégies communes d’intégration.
Q : L’Afrique est représentée au sommet à cette réunion avec l’arrivée de la Présidente de la commission de l’Union Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. D’autres personnalités sont-elles attendues à cette rencontre ?
N.K. : Les discussions au cours de cette conférence seront menées par un groupe de haut niveau constitué d’éminentes personnalités, de hauts responsables politiques et d’experts de renom venant d’organisations régionales et internationales, dont des représentants du système des Nations Unies, de la Banque africaine de développement, de la BOAD, de la BIDC de l’UEMOA et de la Banque Mondiale.
Recueillis par Jean Eric ADINGRA