x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 26 mars 2013 | Reuters

Amnesty dénonce "la loi des vainqueurs" en Côte d’Ivoire

© Reuters Par DR
Insécurité à Duékoué : au moins onze morts et 40 blessés selon l`ONU
Vendredi 20 juillet 2012. Duékoué. Affrontements entre communauté Malinké et des déplacés ou réfugiés du site d`accueil de Nahibly.
ABIDJAN (Reuters) - Des soldats ivoiriens et des miliciens "dozos" se livrent à des exactions contre des partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo, renversé il y a deux ans, selon un rapport d'Amnesty International publié mardi.
Ils ont notamment fait 14 morts l'été dernier dans un camp de personnes déplacées dans l'ouest du pays.
D'après ce rapport intitulé "Côte d'Ivoire: la loi des vainqueurs", "des populations locales soutenues par des 'dozos', une milice de chasseurs traditionnels soutenue par l'Etat et par l'armée", ont attaqué le 20 juillet 2012 le camp de personnes déplacées de Nahibly, près de Duékoué.
"De nombreux témoignages (...) font état d'arrestations, de disparitions forcées, d'exécutions extrajudiciaires et d'une volonté des assaillants de raser ce camp", ajoute l'ONG.
"Aucun membre de l'armée nationale, aucun partisan du président Alassane Ouattara n'a eu à rendre compte de tels actes", déplore Gaëtan Mootoo, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest à Amnesty.
Le camp de Nahibly était sous la protection des Nations unies et abritait environ 5.000 personnes -en majorité des Guérés, des partisans de Laurent Gbagbo- quand il a été attaqué.
Les autorités ivoiriennes ont affirmé que cette attaque était un acte de représailles après l'assassinat de quatre personnes dans la ville voisine de Duékoué, meurtres dont des habitants du camp étaient tenus pour responsables.
"Nous ne sommes pas du tout convaincus quand, pour expliquer ce qui s'est passé à Nahibly, on nous dit que c'était quelque chose de totalement spontané, d'incontrôlable", a déclaré Alex Neve, secrétaire général d'Amnesty International Canada qui a enquêté sur cette attaque.
Parmi les assaillants, "il y avait des 'dozos' (...) et de nombreux témoins suggèrent que des militaires étaient également impliqués", a-t-il ajouté.
Un porte-parole du gouvernement ivoirien a refusé de répondre à ces accusations, précisant qu'une enquête du parquet était en cours.
Le rapport ajoute que les déplacés du camp de Nahibly étaient désignés à la vindicte populaire plusieurs semaines avant l'attaque par les dirigeants politiques de la région et par les autorités militaires.
"Il est clair que des gens voulaient qu'on ferme Nahibly, et rapidement", a poursuivi Alex Neve.
Le rapport précise que seulement une vingtaine de membres de l'Onuci, la force de paix des Nations unies en Côte d'Ivoire, se trouvaient au camp le matin de l'attaque. Ils ont été rapidement débordés par la foule des assaillants, un millier de personnes dont au moins la moitié était armée de machettes, de fusils et d'autres armes.
Amnesty International demande la création d'une commission internationale d'enquête sur cette attaque.

Joe Bavier, Guy Kerivel pour le service français
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ