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Politique Publié le vendredi 29 mars 2013 | Notre Voie

Injustement traité de tyran à la CPI, Voici Gbagbo, le démocrate

© Notre Voie Par DR
CPI : l’ex Président Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.
Au moment où tout le monde attend le verdict de l’audience de confirmation des charges à lui imputées par le procureur de la CPI, Notre Voie rappelle quelques faits qui montrent clairement que Laurent Gbagbo est un démocrate convaincu.
« Madame la présidente, toute ma vie, je me suis battu pour la démocratie. Et cela est su de tous dans mon pays et en France. En tout cas, dans la France politique…» Ces propos, le président Gbagbo les a tenus lors de l’audience de confirmation des charges que lui a injustement imputées le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Il levait ainsi un coin de voile sur son combat politique.

Un choix délibéré

C’est, en effet, dès les premiers moments où l’idée de faire la politique a germé dans son esprit que Laurent Gbagbo a opté pour la démocratie comme mode de gestion des affaires de l’Etat. Son père, un ancien combattant de l’armée française qui avait à peine le niveau de CM2, venait d’être arrêté par Houphouët-Boigny dans le cadre des complots des années 60. Lui qui savait à peine écrire son propre nom et qui peinait à élever ses enfants était accusé de vouloir faire un coup d’Etat. Cette arrestation surprise et injustifiée de son père l’a décidé à se lancer dans la politique. Non pas pour le venger, mais, comme Gbagbo le dit très souvent, pour «sauver mon pays d’une dérive tyrannique et totalitaire où un président de la République peut arrêter et tuer qui il veut, quand il veut et où il veut, sans qu’il n’ait de compte à rendre à personne». Et pour Gbagbo, «le seul moyen de sauver la Côte d’Ivoire était de faire en sorte que ce pays devienne un Etat démocratique». C’est donc à la base que le président Gbagbo a opté pour la démocratie. En d’autres termes, son choix pour la démocratie est la jumelle de sa volonté de faire la politique. C’est donc un choix délibéré. Et pour se donner les moyens intellectuels de son combat politique, Gbagbo qui étudiait les lettres modernes (Français, latin) va changer de fusil d’épaule pour étudier l’histoire et la géographie afin de mieux comprendre le monde et son fonctionnement. Ensuite, il va étudier toutes les œuvres des grands idéologues du monde dont les pensées ont engendré, d’une part, la lutte de gauche. On peut citer Karl Max, Lénine, Hegel. D’autre part, les idéologues dont les pensées ont engendré la démocratie que nous la pratiquons aujourd’hui, notamment Montesquieu. En réalité, le comportement d’Houphouët-Boigny dans ces années-là rappelait celui du roi Louis XIV en France. Comme lui, il se croyait investi du droit divin de vie et de mort sur ses semblables. S’appuyant sur des valeurs de gauche, Laurent Gbagbo crée avec des amis un parti politique dénommé Front populaire ivoirien (FPI), qui est une fusion de plusieurs cercles politiques créés dans la clandestinité.
Contraint à l’exil par Houphouët en 1982, le président Gbagbo entreprend un certain nombre d’actions pour faire connaître son combat. Il anime des conférences et des débats. Il écrit surtout des ouvrages politiques : «Alternative démocratique» et «Propositions pour gouverner la Côte d’Ivoire». Dans son premier ouvrage, il indique clairement le caractère pacifique voire même pacifiste et démocratique de son combat politique. En d’autres termes, Gbagbo explique de façon claire et limpide son choix des élections démocratiques comme moyens d’accession au pouvoir d’Etat, par opposition à la lutte armée. Dans le deuxième ouvrage qui est la suite logique du premier, le président Gbagbo dévoile le modèle de société qu’il veut pour son peuple et comment construite ce modèle de société.

Le refus de la lutte armée

Jamais, Laurent Gbagbo n’a voulu de la lutte armée. Même à l’intérieur de son parti, il mené le combat pour imposer la voix pacifique. Car, qu’on se le tienne pour dit, à l’intérieur du FPI, il y en avaient qui estimaient qu’on ne pouvait pas détrôner le PDCI sans la lutte armée. Et ce ne sont pas les soutiens extérieurs qui manquaient. Le combat a eu lieu à l’intérieur du parti entre 1994 et 1996. C’est son obstination à maintenir le parti dans la ligne de la transition pacifique à la démocratie qui l’a séparé de son frère Louis André Dakoury-Tabley dont on disait qu’il était son jumeau, tellement ils étaient attachés l’un à l’autre. Gbagbo était prêt à tous les sacrifices pour maintenir le FPI sur la voie pacifique et très loin de la lutte armée.

Un trait culturel

L’attachement viscéral de Laurent Gbagbo à la transition pacifique à la démocratie n’est pas un fait de hasard. C’est aussi et surtout un trait culturel chez lui. En fait, Laurent Gbagbo est originaire de la région Bété où le chef est l’émanation de la communauté toute entière. Par ailleurs, il est contre l’injustice. C’est pourquoi au niveau scolaire, pour ne citer que cet exemple, Gbagbo avait supprimé les uniformes pour donner les mêmes chances de réussite à tous les enfants du pays sans discrimination.
Laurent Gbagbo est donc par essence pacifique, voire pacifiste. D’où viendrait-il donc qu’il soit au pouvoir, un pouvoir acquis par la voie des urnes et confirmé par la rue les mains face à un militaire, et qu’il opte subitement pour les armes en vue de se maintenir au pouvoir ? En réalité, c’est le pouvoir de Laurent Gbagbo qui a été attaqué dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002 par une rébellion armée au service d’Alassane Dramane Ouattara. Malgré cela, il a parcouru le monde entier pour rechercher une voie pacifique au règlement de la crise. Et c’est le refus d’Alassane Dramane Ouattara de respecter la Constitution de la Côte d’Ivoire et les lois qui en découlent qui est à la base de la crise postélectorale qui a occasionné, selon la communauté internationale, plus de 3000 morts.

Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
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