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Société Publié le vendredi 5 avril 2013 | Notre Voie

Sans matricule et sans salaire depuis deux ans : Plus de 500 instituteurs assiègent la Fonction publique

Matinée très mouvementée mercredi devant le ministère de la Fonction publique où plus d’un demi-millier d’instituteurs ont manifesté leur colère contre Gnamien Konan, le ministre de la Fonction publique. Certains accablaient de tous les maux le régime à gorge déployée, d’autres munis de pancartes sur lesquelles ont pouvait lire « trois ans sans salaire, trop, c’est trop », ou « titularisés 2011, nous voulons nos salaires », ou encore « cafop 20 09-2010, titularisés 2011 sans matricule, trop, c’est trop », réclamaient la tête de leur ministre de tutelle. Selon les manifestants, si depuis leur titularisation en 2011, et après avoir réussi au concours direct des instituteurs et été formés de 2009 à 2010 dans les centres de formation et d’animation pédagogique (cafop), ils n’ont pas encore reçu leur matricule et leur salaire, c’est à cause de Gnamien Konan. A les en croire, le ministère de l’Education nationale leur a confié que leurs dossiers ont été transmis depuis novembre 2012 à Gnamien Konan. Ces enseignants disent ne pas comprendre que des enseignants bénévoles qui n’ont passé aucun concours de la Fonction publique, et recrutés par l’Etat ont pourtant leur matricule, leur salaire et ont obtenu leur rappel. «Nous sommes sur le terrain.
Accusé par ces instituteurs et par ricochet par le ministère de l’Education nationale, le ministère de la Fonction publique se barricade derrière des justifications. Un haut responsable dudit ministère a reconnu implicitement hier, sous le sceau de l’anonymat que 2500 instituteurs dont 1500 ordinaires et 1000 adjoints sont effectivement sans matricule et sans salaire. « Qu’ils s’en prennent à ceux qui nous transmettent les dossiers » affirme ce responsable qui subtilement accuse le ministère de l’Education nationale. En même temps qu’il soutient que ces 2500 instituteurs sont sans matricule et sans salaire, il affirme en outre que 900 dossiers ont été traités et que 400 autres sont en fin de traitement. « Leurs dossiers n’ont pas été vite déposés au ministère de la Fonction publique. Ils ont commencé à être déposés à partir de février 2013. Et ils sont déposés par vagues, transmis par le ministère de l’Education nationale. C’est vrai que cela fait deux ans d’attente parce qu’ils ont pris service le 20 octobre 2011 » a-t-il révélé. Pour ce responsable, si le cas des bénévoles a été réglé avec célérité, c’est parce que leurs dossiers ont été déposés à temps avant les leurs.
Selon le ministère de la Fonction publique, ce vent de mécontentement est surtout du à la méconnaissance des nouveaux textes qui régissent désormais la Fonction publique. « Désormais, le matricule ne se délivre plus d’emblée pour aller prendre service et avoir un salaire comme par le passé. Chaque instituteur aura désormais son matricule dans son arrêté de nomination. C’est après la prise de service que le no matricule est généré par le système intégré de gestion des agents de l’Etat. Automatiquement, l’arrêté de nomination suit et vous êtes pris en compte dans le fichier unique de référence pour le paiement de votre salaire » soutient-il. Soit, mais pourquoi cette lenteur administrative qui fait souffrir des milliers d’enseignants perdure t- elle ? Qui des deux ministères de tutelle (Fonction publique ou Education nationale) qui s’accusent mutuellement est dans le vrai ? Attendons de voir.

Charles Bédé
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