Les restes des victimes décédées lors de la crise postélectorale pourront être exhumés pour un examen clinique approfondi en vue de les identifier et connaître les causes de leur mort. L’opération d’exhumation de ces restes a été lancée le jeudi 4 avril 2013, à la mosquée du Camp-militaire, à Yopougon, par le ministre de la Justice et des Libertés publiques, Gnénéma Coulibaly. Sur 57 sites identifiés, la commune de Yopougon en compte 36. A la mosquée du quartier Camp-militaire, quatre (4) corps ont été exhumés dans deux fosses, en présence des parents des victimes, étreints par l’émotion. Au cours d’une cérémonie symbolique, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés publiques a rappelé le contexte de cette opération d’exhumation. «Nous serons plus confortés dans la manifestation de la vérité, on saura comment ces personnes sont mortes, parce que pour l’instant, nous n’avons que des ouï-dire puisqu’il n’y avait pas de certificat médical à l’époque. Par expérience, lorsqu’on ouvre des fosses, on peut y découvrir des chaussures, des bijoux et ainsi on pourra identifier les différents corps (…) Après cette étape, nous irons à l’Ouest, au Sud-Ouest et partout où on nous signalera l’existence de fosses communes parce que tout n’a pas été déclaré. En engageant cette opération, le gouvernement invite les populations à informer les techniciens sur l’existence de fosses communes ou de lieux d’ensevelissements sommaires sur l’ensemble du territoire. Cela va nous permettre un meilleur décompte des victimes de cette crise postélectorale», a indiqué Gnénéma Coulibaly. Le chef de la division des Droits de l’Homme de l’Onuci, partie-prenante dans cette opération dont les résultats seront connus dans un an au moins, a précisé l’importance de l’opération d’exhumation des restes des victimes de la crise postélectorale. «C’est une opportunité pour que tout le monde fasse une réflexion profonde sur cette crise pour que cela ne se reproduise plus jamais. Toutes les victimes sont des victimes quel que soit leur bord et nous avons un devoir de mémoire, de rechercher ce qui s’est passé, un devoir par rapport aux familles qui veulent savoir ce qui est arrivé aux leurs, avoir leurs restes pour faire complètement leurs deuils», a déclaré Eugène Nindorera.
Olivier Dion
Olivier Dion
