Chanteur et lead-vocal du célèbre groupe zougou Magic System, Salif Traoré, plus connu sous le pseudonyme d’A’salfo, est aussi le Commissaire général du Femua (Festival des musiques urbaines d’Anoumabo). L’événement, qui est à sa 6ème édition, se tiendra du 12 au 14 avril à Abidjan. A quelques heures de l’ouverture de cette grand-messe musicale, A’salfo livre, dans cet entretien, ses grandes articulations et promet des spectacles mémorables.
Le Patriote : Pourquoi avez-vous décidé pour ce Femua 6 de jouer la carte de la décentralisation avec une scène à Abobo et une autre dite VIP au live 7 à Cocody ?
A’salfo : Nous voulons au-delà d’Anoumabo faire vivre le Femua par toutes les communes d’Abidjan et pourquoi pas un jour par les villes de l’intérieur du pays. Comme projet pilote, nous avons choisi Abobo cette année pour tenter cette expérience. Et ce sera la plus grosse innovation du Femua, puisque c’est la toute première fois que le Festival offre une scène hors d’Anoumabo. Je précise que la décentralisation se fera de façon itinérante. L’année prochaine, nous irons dans une autre commune.
L.P : Pourquoi précisément Abobo pour commencer quand on sait la réputation sulfureuse de cette cité ?
A : J’avoue qu’Abobo est un défi pour nous. Nous avons choisi Abobo parce que c’est l’une des communes les plus peuplées de Côte d’Ivoire. Pour toucher le maximum de personnes, c’était l’endroit le plus mieux indiqué. Sans aucune considération politique, je rappelle que c’est la commune qui a connu beaucoup de souffrance durant la crise postélectorale. Si le spectacle, que le Femua va offrir, permet aux populations d’Abobo de donner la joie de vivre à tout le monde là-bas, cela nous fera plaisir. Je voudrais aussi dire que ce n’est pas parce qu’Abobo a la réputation d’être une commune de bagarre, que nous devons l’exclure de nos manifestations. Il était donc très important de montrer qu’Abobo pouvait aussi vivre. C’est pareil pour Yopougon, qui a également souffert, et à qui on a pensé pour un Femua éclaté. L’année prochaine, nous allons attaquer Yopougon. Et l’année qui va suivre, peut-être que ce sera Adjamé et ainsi de suite.
L.P : Pour ce Femua 6, le concert tant attendu de Magic System aura lieu finalement à Abobo. Y a-t-il une explication précise à ce choix ?
A : Il y a des milliers de personnes en Côte d’Ivoire qui voient très rarement Magic System s’exprimer. Et comme nous avons déjà joué lors des deux premières éditions du Femua à Anoumabo, nous avons estimé important d’aller offrir un spectacle gratuit aux populations d’Abobo, qui ont également envie de voir Magic System sur scène. Pour la première fois, après 15 ans de carrière, Abobo verra Magic System en concert. C’est donc un événement inédit.
L.P : Justement qu’allez-vous proposer au public d’Abobo dimanche soir ? Y aura-t-il des titres inédits ?
A : Sûrement. Nous allons vivre avec eux des moments magiques. C’est tout un répertoire que nous allons égrener. Nous allons faire la revue de tous nos albums. Nous sommes en train de voir si nous allons jouer quelques titres de notre nouvel album que nous enregistrons actuellement en studio. Ceux qui effectueront le déplacement repartiront satisfaits, parce que nous jouerons à Abobo comme si nous étions au Zénith, ou à Bercy.
L.P : Le Femua débute cet après-midi. Qu’en est-il de l’arrivée des artistes ? Toutes les têtes d’affiche annoncées seront-elles vraiment là?
A : Le Femua est la seule manifestation où les faux bonds des artistes sont rares. Chaque fois qu’on a annoncé quelqu’un, il est toujours venu. Les premières délégations sont arrivées depuis le 5 avril. Charly Yapo et Robert Brazza, qui est l’un des présentateurs du Femua, sont déjà là. Serges Fatoh, Claudy Siar et Dobet Gnahoré sont arrivés mardi nuit. JB M’Piana, Sam Fan Thomas et Alif Naaba sont arrivés mercredi. Hier jeudi, Oumou Sangaré et Viviane Ndour ont atterri à Abidjan. Et La Fouine débarquera le 13 avril. Tout est donc fin prêt et chacun donnera le meilleur de lui-même.
L.P : Le Femua, c’est aussi un volet social. Qu’est-ce qui sera fait cette année ?
A : Cette année, nous avons eu la chance d’avoir un partenaire qui a décidé de nous offrir une école maternelle. Et elle sera livrée au village d’Anoumabo à la rentrée scolaire 2013-2014. On aurait voulu inaugurer cette école pendant la tenue du festival, mais malheureusement, il y a eu du retard dans la remise des préavis de déguerpissements. Avec ceux qui viendront au Femua, nous irons ensemble voir le site qui abritera cette école.
L.P : Il semble qu’il y aura également une formation…
A : Effectivement, c’est l’une des grosses innovations de cette année. Cette formation destinée aux chanteurs et aux danseurs va se dérouler à la Bibliothèque nationale ce vendredi 12 avril. Et en plus, il y aura l’installation du village artisanal, toujours par le ministère de la Culture et de la Francophonie, à Anoumabo sur le site du festival. Ce sont des activités qui font que le Femua n’est plus uniquement un festival de musique, mais plutôt un festival des arts tout court. Nous irons d’innovations en innovations pour que le Femua soit un festival interculturel. Je voudrais, si vous le permettez, remercier le ministre de la Culture et de la Francophonie et son équipe qui n’ont ménagé aucun effort pour initier cette session de formation.
L.P : On vous sait par ailleurs en studio entre Abidjan et Paris. Combien de titres va comporter le nouvel album et quand sortira t-il ?
A : L’album va comporter 15 titres. Jusque là, nous avons travaillé relax et bien préparé l’œuvre. Quand on est un groupe comme Magic System, où on a passé 17 années ensemble très unis et soudés, il y a des automatismes qui se créent et nous permettent de travailler très aisément. Nous avons fini la partie européenne. Nous en sommes à la partie africaine qui est, du reste, presque finie puisqu’il ne nous reste que deux ou trois titres à finaliser. Pour un album qui va sortir en septembre, je pense qu’on est beaucoup en avance.
L.P : Pour finir, un appel à lancer au public ?
A : Qu’ils se déplacent. Nous allons leur offrir l’un des plus beaux Femua. Qu’ils sachent, que le Femua n’est pas seulement destiné à Anoumabo, mais à toute la ville d’Abidjan. Je demande à tout le monde de venir pour qu’ensemble, on puisse célébrer « le ghetto ». C’est pour rendre hommages à tous les fils de ces quartiers difficiles et leur dire qu’on peut partir de rien pour devenir demain quelqu’un. Je ne saurai terminer sans dire un grand merci à ceux qui ont permis que le festival se tienne cette année. A commencer par le partenaire naturel MTN Côte d’Ivoire, qui nous accompagne depuis le début, ensuite le Port d’Abidjan, la Fondation Petroci, la SIB et Coca-Cola. Je voudrais surtout remercier le parrain de ce Femua 6, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Hamed Bakayoko qui n’a ménagé aucun moyen logistique, matériel et financier pour que nous puissions recevoir nos hôtes. Je crois qu’ils sauront, quand ils viendront, que l’adage qui dit que nul n’est prophète chez soi n’est pas forcément justifié. Parce que nous avons vraiment été accompagnés. Je n’oublie pas le ministère de la Culture et de la Francophonie. Je leur dis à tous un grand merci. Grâce à eux, le Femua est en train de devenir l’un des festivals les plus réputés en Afrique. J’espère que d’ici la 10ème édition, nous serons le plus gros festival d’Afrique sub-saharienne.
Réalisée par Y. Sangaré
Le Patriote : Pourquoi avez-vous décidé pour ce Femua 6 de jouer la carte de la décentralisation avec une scène à Abobo et une autre dite VIP au live 7 à Cocody ?
A’salfo : Nous voulons au-delà d’Anoumabo faire vivre le Femua par toutes les communes d’Abidjan et pourquoi pas un jour par les villes de l’intérieur du pays. Comme projet pilote, nous avons choisi Abobo cette année pour tenter cette expérience. Et ce sera la plus grosse innovation du Femua, puisque c’est la toute première fois que le Festival offre une scène hors d’Anoumabo. Je précise que la décentralisation se fera de façon itinérante. L’année prochaine, nous irons dans une autre commune.
L.P : Pourquoi précisément Abobo pour commencer quand on sait la réputation sulfureuse de cette cité ?
A : J’avoue qu’Abobo est un défi pour nous. Nous avons choisi Abobo parce que c’est l’une des communes les plus peuplées de Côte d’Ivoire. Pour toucher le maximum de personnes, c’était l’endroit le plus mieux indiqué. Sans aucune considération politique, je rappelle que c’est la commune qui a connu beaucoup de souffrance durant la crise postélectorale. Si le spectacle, que le Femua va offrir, permet aux populations d’Abobo de donner la joie de vivre à tout le monde là-bas, cela nous fera plaisir. Je voudrais aussi dire que ce n’est pas parce qu’Abobo a la réputation d’être une commune de bagarre, que nous devons l’exclure de nos manifestations. Il était donc très important de montrer qu’Abobo pouvait aussi vivre. C’est pareil pour Yopougon, qui a également souffert, et à qui on a pensé pour un Femua éclaté. L’année prochaine, nous allons attaquer Yopougon. Et l’année qui va suivre, peut-être que ce sera Adjamé et ainsi de suite.
L.P : Pour ce Femua 6, le concert tant attendu de Magic System aura lieu finalement à Abobo. Y a-t-il une explication précise à ce choix ?
A : Il y a des milliers de personnes en Côte d’Ivoire qui voient très rarement Magic System s’exprimer. Et comme nous avons déjà joué lors des deux premières éditions du Femua à Anoumabo, nous avons estimé important d’aller offrir un spectacle gratuit aux populations d’Abobo, qui ont également envie de voir Magic System sur scène. Pour la première fois, après 15 ans de carrière, Abobo verra Magic System en concert. C’est donc un événement inédit.
L.P : Justement qu’allez-vous proposer au public d’Abobo dimanche soir ? Y aura-t-il des titres inédits ?
A : Sûrement. Nous allons vivre avec eux des moments magiques. C’est tout un répertoire que nous allons égrener. Nous allons faire la revue de tous nos albums. Nous sommes en train de voir si nous allons jouer quelques titres de notre nouvel album que nous enregistrons actuellement en studio. Ceux qui effectueront le déplacement repartiront satisfaits, parce que nous jouerons à Abobo comme si nous étions au Zénith, ou à Bercy.
L.P : Le Femua débute cet après-midi. Qu’en est-il de l’arrivée des artistes ? Toutes les têtes d’affiche annoncées seront-elles vraiment là?
A : Le Femua est la seule manifestation où les faux bonds des artistes sont rares. Chaque fois qu’on a annoncé quelqu’un, il est toujours venu. Les premières délégations sont arrivées depuis le 5 avril. Charly Yapo et Robert Brazza, qui est l’un des présentateurs du Femua, sont déjà là. Serges Fatoh, Claudy Siar et Dobet Gnahoré sont arrivés mardi nuit. JB M’Piana, Sam Fan Thomas et Alif Naaba sont arrivés mercredi. Hier jeudi, Oumou Sangaré et Viviane Ndour ont atterri à Abidjan. Et La Fouine débarquera le 13 avril. Tout est donc fin prêt et chacun donnera le meilleur de lui-même.
L.P : Le Femua, c’est aussi un volet social. Qu’est-ce qui sera fait cette année ?
A : Cette année, nous avons eu la chance d’avoir un partenaire qui a décidé de nous offrir une école maternelle. Et elle sera livrée au village d’Anoumabo à la rentrée scolaire 2013-2014. On aurait voulu inaugurer cette école pendant la tenue du festival, mais malheureusement, il y a eu du retard dans la remise des préavis de déguerpissements. Avec ceux qui viendront au Femua, nous irons ensemble voir le site qui abritera cette école.
L.P : Il semble qu’il y aura également une formation…
A : Effectivement, c’est l’une des grosses innovations de cette année. Cette formation destinée aux chanteurs et aux danseurs va se dérouler à la Bibliothèque nationale ce vendredi 12 avril. Et en plus, il y aura l’installation du village artisanal, toujours par le ministère de la Culture et de la Francophonie, à Anoumabo sur le site du festival. Ce sont des activités qui font que le Femua n’est plus uniquement un festival de musique, mais plutôt un festival des arts tout court. Nous irons d’innovations en innovations pour que le Femua soit un festival interculturel. Je voudrais, si vous le permettez, remercier le ministre de la Culture et de la Francophonie et son équipe qui n’ont ménagé aucun effort pour initier cette session de formation.
L.P : On vous sait par ailleurs en studio entre Abidjan et Paris. Combien de titres va comporter le nouvel album et quand sortira t-il ?
A : L’album va comporter 15 titres. Jusque là, nous avons travaillé relax et bien préparé l’œuvre. Quand on est un groupe comme Magic System, où on a passé 17 années ensemble très unis et soudés, il y a des automatismes qui se créent et nous permettent de travailler très aisément. Nous avons fini la partie européenne. Nous en sommes à la partie africaine qui est, du reste, presque finie puisqu’il ne nous reste que deux ou trois titres à finaliser. Pour un album qui va sortir en septembre, je pense qu’on est beaucoup en avance.
L.P : Pour finir, un appel à lancer au public ?
A : Qu’ils se déplacent. Nous allons leur offrir l’un des plus beaux Femua. Qu’ils sachent, que le Femua n’est pas seulement destiné à Anoumabo, mais à toute la ville d’Abidjan. Je demande à tout le monde de venir pour qu’ensemble, on puisse célébrer « le ghetto ». C’est pour rendre hommages à tous les fils de ces quartiers difficiles et leur dire qu’on peut partir de rien pour devenir demain quelqu’un. Je ne saurai terminer sans dire un grand merci à ceux qui ont permis que le festival se tienne cette année. A commencer par le partenaire naturel MTN Côte d’Ivoire, qui nous accompagne depuis le début, ensuite le Port d’Abidjan, la Fondation Petroci, la SIB et Coca-Cola. Je voudrais surtout remercier le parrain de ce Femua 6, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Hamed Bakayoko qui n’a ménagé aucun moyen logistique, matériel et financier pour que nous puissions recevoir nos hôtes. Je crois qu’ils sauront, quand ils viendront, que l’adage qui dit que nul n’est prophète chez soi n’est pas forcément justifié. Parce que nous avons vraiment été accompagnés. Je n’oublie pas le ministère de la Culture et de la Francophonie. Je leur dis à tous un grand merci. Grâce à eux, le Femua est en train de devenir l’un des festivals les plus réputés en Afrique. J’espère que d’ici la 10ème édition, nous serons le plus gros festival d’Afrique sub-saharienne.
Réalisée par Y. Sangaré