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Politique Publié le jeudi 18 avril 2013 | Le Democrate

Crise postélectorale : Des Frci devant les tribunaux

Sept soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, armée proche du président Ouattara) ont, pour une seconde fois, comparu mardi dernier à Abidjan devant le tribunal militaire pour la mort de cinq personnes lors d’une manifestation le 18 décembre 2011 à Vavoua (centre-ouest), a-t-on constaté.

Ces éléments des FRCI (deux burkinabés et cinq ivoiriens), sous les ordres du commandant Issiaka Ouattara (Wattao), sont poursuivis pour ‟meurtre, tentative de meurtre, coups et blessures volontaire” sur les habitants de Vavoua, l’un des ex-bastions de cette armée mise en place par le président Ouattara après la crise postélectorale.
Dans la nuit du 17 décembre 2011, selon des habitants de cette ville, une patrouille de six éléments FRCI s’était rendue dans un kiosque à café aux environs de minuit et avait ‟intimé l’ordre à un jeune de les suivre”. Face à la lenteur d’exécution de ce client, ‟les militaires se sont mis à le battre à sang” avant de quitter les lieux.
La victime ayant succombé à ses blessures dans une clinique, les habitants ‟en colère” ont manifesté le 18 décembre devant le base militaire de Vavoua pour demander à tous les soldats FRCI de ‟quitter la ville parce que trop c’est trop”, une manière de dire qu’ils en ont ‟marre de leurs exactions”, selon les procès verbaux (PV) établies par la gendarmerie après audition.
Cette manifestation, selon les PV, s’est soldée par un ‟échange de tirs et négociations pendant une vingtaine de minutes” occasionnant quatre morts dans le rang des civils, un blessé aux fesses par balle et plusieurs autres par cailloux du coté des militaires.
Pour le commissaire du gouvernement, Losseni Cissé, ‟il ressort après enquêtes que ces soldats ne vivaient que du racket, semaient un climat de terreur. Ils étaient rejetés par leur entourage et sont considérés comme des éléments dangereux.”
« Il n’y a pas de justice à deux vitesses (…) Il n’y a plus d’impunité », avait déclaré le 11 avril, le procureur militaire Ange Kessi, à l’ouverture de l’audience, ajoutant que « tous les faits constituant des délits, crimes et contraventions à la loi pénale seront poursuivis, leurs auteurs recherchés et jugés conformément à la loi.”
Le procès de ces sept soldats, détenus depuis environ 16 mois, se tiendra sur au moins un mois.
Ce procès s’est ouvert après la publication d’un rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Human rights watch le 11 avril dénonçant une justice à « sens unique » de la Cour pénale internationale (CPI) et du gouvernement ivoirien.
Elle reproche donc au gouvernement ivoirien de ‟ne pas avoir honoré sa promesse de réclamer des comptes de manière impartiale pour les crimes internationaux graves, pointant les soutiens du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara”. Une armée mise en place par le président après la crise postélectorale de 2010-2011, et constituée en partie des ‟ex-rebelles” venus du nord qui l’a aidé à accéder au pouvoir après quatre mois de crise.
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