Le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) est traversé par un vent de licenciement collectif. 21 travailleurs sont licenciés pour «raison économique» alors qu’une dizaine d’autres sont recrutés par un cabinet basé en France et s’apprêtent à être intégrés par le Dg Essis Esmel Emmanuel.
Le jeudi 18 avril 2013, à 15h 30, le Directeur général de cette structure, M. Essis Esmel Emmanuel, convoque une réunion du personnel. L’objet porte sur «le licenciement collectif de 21 travailleurs», leur a t-on dit. En présence de deux (02) inspecteurs de travail et de Mme Gnéba, la Directrice des ressources humaines (Drh) pour le compte de la présidence de la République, le Dg Essis évoque des raisons économiques. Il justifie sa décision par une «demande» de la présidence de la République qui lui demande de «procéder à la réduction du personnel par rapport au programme du chef de l’Etat relativement à son projet de développement». Sur le champ, M. Essis Esmel Emmanuel fait circuler une liste de vingt et un (21) travailleurs à qui, il signifie leur licenciement. Pour la plupart, ils sont des cadres issus des grands départements et services du Cepici : Daaf, département des opportunités des investissements (Dori), Conseillers techniques du Dg, Drh-Daaf, Chargés d’études, Cellule d’optimisation des relations d’affaires, (Cori), Dir-Com, Moyens généraux, chefs de services, etc.,Tout va vite. Alors que ces travailleurs n’ont pas encore digéré cette décision subite et surprenante, le Dg leur annonce des dispositions qui ont été prises à leur intention. Celles-ci concernent l’invitation à eux adressée, à se rendre à la Présidence de la République pour toucher leurs lettres de licenciement et leurs chèques «pour solde de tout compte». Il fixe la date du vendredi 19 avril, c’est-à-dire le lendemain de sa décision. Mais pourquoi se rendre à la Présidence ? C’est que, anciennement rattaché à la Primature comme le Bnetd, le Cepici est désormais et ce, depuis son décret de création de sa personnalité juridique en septembre 2012, sous la coupole de la Présidence et son statut devient Etablissement public à caractère administratif (Epa). Il faut aussi noter que le Conseil de gestion du Cepici est présidé par le Secrétaire général de la Présidence de la République, en occurrence M. Amadou Gon Coulibaly. Ceci explique cela. Le vendredi 19 avril 2013, les travailleurs déflatés qui figurent sur la liste de la direction générale de Cepici, se rendent, à la demande du directeur général Essis Esmel Emmanuel, à la présidence de la République. Mais curieusement, une fois sur les lieux, seules les lettres de licenciement leur seront remises. Sans les chèques pour solde de tout compte. Qu’est-ce qui a pu se passer pour que la présidence ne leur remette pas leurs chèques ? S’interrogent les déflatés. A la Présidence, rendez-vous leur est donné pour le mercredi 24 avril 2013, «pour faire le point de chacun des travailleurs», leur répond-on. Contrairement à ce que leur avait fermement indiqué le Dg Essis Esmel au cours de la réunion du jeudi 18 avril où leur licenciement leur avait été signifié. Mais, hier mardi, la Présidence a signifié à certains d’entre eux, que ce rendez-vous est reporté à une date ultérieure. «On va vous rappeler». Un jeu de ping-pong qui va éveiller les soupçons et mettre en lumière les intrigues sous-jacentes. Les travailleurs se souviennent en effet, qu’à son arrivée à la tête du Cepici en octobre 2011, le Dg Essis Esmel Emmanuel avait déjà annoncé les couleurs. Il avait notamment indiqué son intention de réduire de 70% l’effectif et garder seulement 30%. Poussant loin leur interrogation, les déflatés se rendent compte que 80% parmi eux sont originaires de l’ouest. Tous crient alors au ‘’rattrapage ethnique’’. Mais ce n’est pas tout. Poussant plus loin leur curiosité, ils sauront par la suite que le Dg, au cours de ses nombreux voyages, aurait approché un cabinet de recrutement basé en France. A l’effet d’effectuer les auditions des personnes à recruter. Les déflatés se souviennent aussi que le Dg avait injecté une dizaine de personnes sous contrat à durée déterminée (Cdd), qui s’apprêtent à intégrer officiellement l’effectif du Cepici. A cet effet, l’agent comptable de la structure aurait approché, selon nos sources, le patron afin que celui-ci procède à la régularisation de leur contrat. Sans quoi il serait difficile de les recruter en l’état actuel de leur situation. De fil en aiguille, les 21 déflatés vont comprendre l’intrigue qui se noue à leur encontre. Du coup, ils se convainquent que leur sort est scellé. Mais par qui ? Est-ce le Secrétaire général de la Présidence, M. Amadou Gon Coulibaly ? Est-ce un arrangement du Dg de Cepici avec le Secrétaire général de la Présidence ? Ou alors est-ce le Président Alassane Ouattara ? Dans ce dernier cas de figure, pour les 21 déflatés, il serait incompréhensible que le chef de l’Etat soit associé à telles mascarades, vu que lors d’un Conseil des ministres, Alassane Ouattara lui-même affirmait «ne plus entendre parler de licenciement abusif et collectif», selon les propres termes d’un déflaté dont nous n’avons pu vérifier l’authenticité dans aucune communication gouvernementale dument publiée. Mais qu’à cela ne tienne, toujours est-il que la décision de licenciement de 21 travailleurs de Cepici défraie la chronique et risque encore de pourrir l’atmosphère sociale, après la grève des enseignants qui vient d’être suspendue. «Pourquoi dont-on nous licencier pour raison économique alors que dans le même temps, le Dg lance une opération de recrutement. De deux choses, l’un. Soit la présidence a ciblé les personnes à licencier à la tête du client pour les remplacer par des parents. Soit, le Dg trouve que nous sommes gênants, et nous l’empêchons de griller ses arachides». Analyse un déflaté qui a requis l’anonymat. Une autre source, anonyme aussi, explique la situation : «Le Dg Essis Esmel Emmanuel n’aime pas la contradiction, au cours des réunions de direction. Or nous sommes tous des intellectuels et il nous est difficile d’accepter ses écarts de gestion. Il arrive donc par moment que des observations pointues lui sont faites. Mais il est un peu dictateur sur les bords. Il perçoit toutes les contributions comme des tentatives de sabotage de sa gestion. Or, Dieu seul sait la gabegie qui règne au Cepici. Je vous donne un seul exemple : pour une simple sortie détente à Grand-Bassam avec le personnel du Guichet unique, la direction du Cepici a décaissé la bagatelle de dix sept millions francs cfa (17.000.000 Fcfa). Or, la direction doit deux mois d’arriérés de salaires aux travailleurs. C’est de tout ça qu’il s’agit. Voici les vrais problèmes du Cepici, une institution qui mérite mieux. » Le lundi 22 avril 2013, Le Temps contacte dans un premier temps le numéro personnel du téléphone cellulaire du Directeur général du Cepici.
Plusieurs tentatives resteront vaines. Ensuite, c’est le service protocole du Dg. Ici, le téléphone sonne longtemps sans qu’il y ait du répondant sur le champ. Quelques minutes plus tard, une voix masculine nous rappelle sur un autre numéro demandant à qui nous voulons parler. Nous répondons avoir tenté de joindre le Dg du Cepici mais il ne répond pas, c’est alors que nous tentons le numéro de son protocole. «Est-ce bien vous monsieur Coulibaly du service protocole du Dg du Cepici ? C’est le journal Le Temps et nous avons des informations à vérifier auprès du Dg concernant les 21 déflatés du Cepici ». La question et la requête de Le Temps à l’interlocuteur au bout du fil. «Non monsieur, vous vous êtes trompés de numéro», réagit-il. Mais comment l’interlocuteur sait-il que c’est nous qui l’avons appelé et comment se fait-il qu’il nous a rappelé sans savoir auparavant que c’est nous ? Assurément, nous sommes bel et bien au numéro du service du protocole du Dg du Cepici. Tant pis s’il refuse de nous prendre. Cap sur l’assistante du Dg, Mme Kouamé, qui répond que son patron est en séance de travail. Nous lui soumettons notre requête à savoir, que son patron nous contacte dès qu’il se libère et si elle veut bien, qu’elle nous signale si ce dernier est enfin libre pour répondre à nos préoccupations.
Plusieurs de nos appels resteront infructueux.
Simplice Allard
Le jeudi 18 avril 2013, à 15h 30, le Directeur général de cette structure, M. Essis Esmel Emmanuel, convoque une réunion du personnel. L’objet porte sur «le licenciement collectif de 21 travailleurs», leur a t-on dit. En présence de deux (02) inspecteurs de travail et de Mme Gnéba, la Directrice des ressources humaines (Drh) pour le compte de la présidence de la République, le Dg Essis évoque des raisons économiques. Il justifie sa décision par une «demande» de la présidence de la République qui lui demande de «procéder à la réduction du personnel par rapport au programme du chef de l’Etat relativement à son projet de développement». Sur le champ, M. Essis Esmel Emmanuel fait circuler une liste de vingt et un (21) travailleurs à qui, il signifie leur licenciement. Pour la plupart, ils sont des cadres issus des grands départements et services du Cepici : Daaf, département des opportunités des investissements (Dori), Conseillers techniques du Dg, Drh-Daaf, Chargés d’études, Cellule d’optimisation des relations d’affaires, (Cori), Dir-Com, Moyens généraux, chefs de services, etc.,Tout va vite. Alors que ces travailleurs n’ont pas encore digéré cette décision subite et surprenante, le Dg leur annonce des dispositions qui ont été prises à leur intention. Celles-ci concernent l’invitation à eux adressée, à se rendre à la Présidence de la République pour toucher leurs lettres de licenciement et leurs chèques «pour solde de tout compte». Il fixe la date du vendredi 19 avril, c’est-à-dire le lendemain de sa décision. Mais pourquoi se rendre à la Présidence ? C’est que, anciennement rattaché à la Primature comme le Bnetd, le Cepici est désormais et ce, depuis son décret de création de sa personnalité juridique en septembre 2012, sous la coupole de la Présidence et son statut devient Etablissement public à caractère administratif (Epa). Il faut aussi noter que le Conseil de gestion du Cepici est présidé par le Secrétaire général de la Présidence de la République, en occurrence M. Amadou Gon Coulibaly. Ceci explique cela. Le vendredi 19 avril 2013, les travailleurs déflatés qui figurent sur la liste de la direction générale de Cepici, se rendent, à la demande du directeur général Essis Esmel Emmanuel, à la présidence de la République. Mais curieusement, une fois sur les lieux, seules les lettres de licenciement leur seront remises. Sans les chèques pour solde de tout compte. Qu’est-ce qui a pu se passer pour que la présidence ne leur remette pas leurs chèques ? S’interrogent les déflatés. A la Présidence, rendez-vous leur est donné pour le mercredi 24 avril 2013, «pour faire le point de chacun des travailleurs», leur répond-on. Contrairement à ce que leur avait fermement indiqué le Dg Essis Esmel au cours de la réunion du jeudi 18 avril où leur licenciement leur avait été signifié. Mais, hier mardi, la Présidence a signifié à certains d’entre eux, que ce rendez-vous est reporté à une date ultérieure. «On va vous rappeler». Un jeu de ping-pong qui va éveiller les soupçons et mettre en lumière les intrigues sous-jacentes. Les travailleurs se souviennent en effet, qu’à son arrivée à la tête du Cepici en octobre 2011, le Dg Essis Esmel Emmanuel avait déjà annoncé les couleurs. Il avait notamment indiqué son intention de réduire de 70% l’effectif et garder seulement 30%. Poussant loin leur interrogation, les déflatés se rendent compte que 80% parmi eux sont originaires de l’ouest. Tous crient alors au ‘’rattrapage ethnique’’. Mais ce n’est pas tout. Poussant plus loin leur curiosité, ils sauront par la suite que le Dg, au cours de ses nombreux voyages, aurait approché un cabinet de recrutement basé en France. A l’effet d’effectuer les auditions des personnes à recruter. Les déflatés se souviennent aussi que le Dg avait injecté une dizaine de personnes sous contrat à durée déterminée (Cdd), qui s’apprêtent à intégrer officiellement l’effectif du Cepici. A cet effet, l’agent comptable de la structure aurait approché, selon nos sources, le patron afin que celui-ci procède à la régularisation de leur contrat. Sans quoi il serait difficile de les recruter en l’état actuel de leur situation. De fil en aiguille, les 21 déflatés vont comprendre l’intrigue qui se noue à leur encontre. Du coup, ils se convainquent que leur sort est scellé. Mais par qui ? Est-ce le Secrétaire général de la Présidence, M. Amadou Gon Coulibaly ? Est-ce un arrangement du Dg de Cepici avec le Secrétaire général de la Présidence ? Ou alors est-ce le Président Alassane Ouattara ? Dans ce dernier cas de figure, pour les 21 déflatés, il serait incompréhensible que le chef de l’Etat soit associé à telles mascarades, vu que lors d’un Conseil des ministres, Alassane Ouattara lui-même affirmait «ne plus entendre parler de licenciement abusif et collectif», selon les propres termes d’un déflaté dont nous n’avons pu vérifier l’authenticité dans aucune communication gouvernementale dument publiée. Mais qu’à cela ne tienne, toujours est-il que la décision de licenciement de 21 travailleurs de Cepici défraie la chronique et risque encore de pourrir l’atmosphère sociale, après la grève des enseignants qui vient d’être suspendue. «Pourquoi dont-on nous licencier pour raison économique alors que dans le même temps, le Dg lance une opération de recrutement. De deux choses, l’un. Soit la présidence a ciblé les personnes à licencier à la tête du client pour les remplacer par des parents. Soit, le Dg trouve que nous sommes gênants, et nous l’empêchons de griller ses arachides». Analyse un déflaté qui a requis l’anonymat. Une autre source, anonyme aussi, explique la situation : «Le Dg Essis Esmel Emmanuel n’aime pas la contradiction, au cours des réunions de direction. Or nous sommes tous des intellectuels et il nous est difficile d’accepter ses écarts de gestion. Il arrive donc par moment que des observations pointues lui sont faites. Mais il est un peu dictateur sur les bords. Il perçoit toutes les contributions comme des tentatives de sabotage de sa gestion. Or, Dieu seul sait la gabegie qui règne au Cepici. Je vous donne un seul exemple : pour une simple sortie détente à Grand-Bassam avec le personnel du Guichet unique, la direction du Cepici a décaissé la bagatelle de dix sept millions francs cfa (17.000.000 Fcfa). Or, la direction doit deux mois d’arriérés de salaires aux travailleurs. C’est de tout ça qu’il s’agit. Voici les vrais problèmes du Cepici, une institution qui mérite mieux. » Le lundi 22 avril 2013, Le Temps contacte dans un premier temps le numéro personnel du téléphone cellulaire du Directeur général du Cepici.
Plusieurs tentatives resteront vaines. Ensuite, c’est le service protocole du Dg. Ici, le téléphone sonne longtemps sans qu’il y ait du répondant sur le champ. Quelques minutes plus tard, une voix masculine nous rappelle sur un autre numéro demandant à qui nous voulons parler. Nous répondons avoir tenté de joindre le Dg du Cepici mais il ne répond pas, c’est alors que nous tentons le numéro de son protocole. «Est-ce bien vous monsieur Coulibaly du service protocole du Dg du Cepici ? C’est le journal Le Temps et nous avons des informations à vérifier auprès du Dg concernant les 21 déflatés du Cepici ». La question et la requête de Le Temps à l’interlocuteur au bout du fil. «Non monsieur, vous vous êtes trompés de numéro», réagit-il. Mais comment l’interlocuteur sait-il que c’est nous qui l’avons appelé et comment se fait-il qu’il nous a rappelé sans savoir auparavant que c’est nous ? Assurément, nous sommes bel et bien au numéro du service du protocole du Dg du Cepici. Tant pis s’il refuse de nous prendre. Cap sur l’assistante du Dg, Mme Kouamé, qui répond que son patron est en séance de travail. Nous lui soumettons notre requête à savoir, que son patron nous contacte dès qu’il se libère et si elle veut bien, qu’elle nous signale si ce dernier est enfin libre pour répondre à nos préoccupations.
Plusieurs de nos appels resteront infructueux.
Simplice Allard