Le gouvernement a arrêté un certain nombre de décisions lors du Conseil des ministres du mercredi 24 avril 2013. A cet effet, il prévoit organiser le 3 mai 2013, une série de négociations avec les fonctionnaires et agents de l’Etat. Trois jours avant la grève du 6 mai 2013 que projette de lancer la Confédération des syndicats de fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (Cosyfoci). Bien que cette soudaine volonté de négocier soit saluée par les responsables syndicaux du Cosyfoci, il n’en demeure pas moins que ces syndicalistes affichent une grande prudence. Pour bon nombre d’entre eux, le gouvernement veut désamorcer la bombe du 6 mai, en voulant les rencontrer à trois jours de leur mot d’ordre de grève. «C’est la seule raison qui peut expliquer les négociations du 3 mai. Ils vont nous faire des promesses et nous demander de surseoir à notre mouvement. C’est une façon de nous couper l’herbe sous les pieds», a laissé entendre un syndicaliste joint au téléphone. Plusieurs mois, après avoir joué à la sourde oreille, puis au censeur, le gouvernement opte pour la négociation avec les fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire. Pourtant, cela fait des mois que ceux-ci réclament à l’Etat une revalorisation de l'indice salarial à hauteur de 150 points (soit 35.000 Fcfa sur le salaire de base), la revalorisation de l'indemnité de résidence à 70.000 francs CFA pour le plus petit fonctionnaire, le paiement intégral des indemnités et primes, payées à moitié depuis 2009 pour certains corps de fonctionnaires. Mais aussi la revalorisation de l'allocation familiale de 2500 Fcfa à 10.000 Fcfa et de l'indemnité de transport de 7500 Fcfa à 25.000 FCFA. Face au mépris qu’affiche le gouvernement vis-à-vis de ces revendications, fonctionnaires et agents de l’Etat sont entrés en grève le lundi 21 janvier 2013. Un débrayage de cinq jours (du 21 au 25 janvier 2013), largement suivi dans les 14 ministères qui se réclament du Cosyfoci. Pour sanctionner ces jours de non activités, l’Etat a fait des ponctions sur le salaire des grevistes au mois de février 2013. Ce qui a crée le courroux de ces derniers. A la suite d’une assemblée générale tenue début avril, ils menacent d’observer le 22 avril 2013, un arrêt de travail. Des négociations entreprises entre fonctionnaires et le ministère de tutelle ont repoussé la grève pour le 6 mai 2013. Cette fois-ci, le gouvernement veut s’impliquer dans les négociations, sommant le ministre Gnamien Konan de trouver une solution durable aux problèmes des travailleurs. Des indiscrétions laissent entendre que le candidat malheureux aux élections du Conseil régional de Bouaké fait profil bas. Hier jeudi 25 avril, Gnamien Konan a amorcé les négociations avec les syndicalistes. Objectif, apaiser le front social qui risque encore de s’embraser. Les syndicalistes qui disent tenir le bon bout ne veulent pas lâcher du leste. Pour eux, le mot d’ordre de grève ne peut être levé à la condition que toutes les revendications soient prises en compte, y compris le rétablissement du prélèvement salarial du mois de février 2013.
Paterne Ougueye Yves
Paterne Ougueye Yves