Le moins que l’on puisse écrire à propos de la visite d’Etat d’Alassane Ouattara dans le Tonkpi, c’est que son arrivée hier à Man ne s’est pas effectuée avec panache. Les manois ne sont pas vraiment sortis ! Il y avait un ballet de motos qui faisaient dangereusement le rodéo ; plus les allers et venues des voitures aux vitres teintées et autres véhicules militaires, dans des vrombissements de moteurs assourdissants. Sinon, rien ne montrait particulièrement que le premier citoyen ivoirien est en visite d’Etat dans cette partie du pays. Pourquoi cette atmosphère assez morose? La première réponse officielle est du ministre d’Etat, ministre du Plan et du développement Albert Mabri Toikeusse, président du comité d’organisation de ce périple présidentiel. «Nous avons été pris de court», a-t-il répondu à une consœur qui ne comprenait pas pourquoi la réfection de la préfecture, lieu devant abriter ce matin le conseil des ministres, continuait alors que l’événement est presqu’à la porte. Ainsi donc, le temps matériel nécessaire à la préparation technique et à la mobilisation des populations pour aller accueillir le chef de l’Etat qui vient chez elles a manqué à Mabri et ses hommes. Ils ont été en quelque peu mis devant le fait accompli. Mais par qui et pourquoi ? Mais dans tous les cas, ils ont fait ce qu’ils ont pu. Cependant, la réponse du ministre Mabri a provoqué un murmure dans la salle ; les uns et les autres se demandaient ce qui pressait pour qu’on organisât cette visite au pied levé, au lieu de se donner le temps de bien peaufiner les choses !
Deuxième élément de réponse qui explique le peu d’engouement constaté hier : la non-tenue des promesses faites l’année dernière par le président Ouattara, alors en visite dans le pays Wê. C’est des grincheux qui ont trouvé des raisons de ne pas se bousculer pour aller applaudir le chef de l’Etat. En effet, à les en croire, les rues de Man sont toujours poussiéreuses et creusées de nids de chameaux. Le Chr n’a pas de plateau technique digne de son rang, pour ne pas dire qu’il n’en a pas du tout. Pis, le Tonkpi s’est enfoncé dans la pauvreté, à telle enseigne que les populations ont dû demander l’année dernière un plan Marshal au chef de l’Etat, synonyme de salut pour cette région. C’est le ministre d’Etat Mabri lui-même qui l’a rappelé hier au cours de la conférence de presse qu’il a animée sur place à Man. Mais, «au moment où le président Ouattara refoule le Tonkpi, rien de tout ce qu’il a promis n’est fait. Même les nouvelles installations de production d’eau potable inaugurées le 31 décembre 2012 fonctionnent selon leurs humeurs, et Man a toujours des soucis au niveau de la distribution du précieux liquide vital. L’université promise est aujourd’hui une forêt classée très convoitée par des propriétaires terriens qui rêvent de bénéficier des droits coutumiers. C’est pour tout ça que nous ne sommes pas sortis. On a trop de problèmes. Le bilan du premier voyage ne plaide pas en faveur d’une autre mobilisation. Actions d’abord, soutien après.» C’est le coup de gueule d’un groupe de cadres qui disent parler au nom des leurs.
Barthélemy Téhin, Envoyé spécial à Man
Deuxième élément de réponse qui explique le peu d’engouement constaté hier : la non-tenue des promesses faites l’année dernière par le président Ouattara, alors en visite dans le pays Wê. C’est des grincheux qui ont trouvé des raisons de ne pas se bousculer pour aller applaudir le chef de l’Etat. En effet, à les en croire, les rues de Man sont toujours poussiéreuses et creusées de nids de chameaux. Le Chr n’a pas de plateau technique digne de son rang, pour ne pas dire qu’il n’en a pas du tout. Pis, le Tonkpi s’est enfoncé dans la pauvreté, à telle enseigne que les populations ont dû demander l’année dernière un plan Marshal au chef de l’Etat, synonyme de salut pour cette région. C’est le ministre d’Etat Mabri lui-même qui l’a rappelé hier au cours de la conférence de presse qu’il a animée sur place à Man. Mais, «au moment où le président Ouattara refoule le Tonkpi, rien de tout ce qu’il a promis n’est fait. Même les nouvelles installations de production d’eau potable inaugurées le 31 décembre 2012 fonctionnent selon leurs humeurs, et Man a toujours des soucis au niveau de la distribution du précieux liquide vital. L’université promise est aujourd’hui une forêt classée très convoitée par des propriétaires terriens qui rêvent de bénéficier des droits coutumiers. C’est pour tout ça que nous ne sommes pas sortis. On a trop de problèmes. Le bilan du premier voyage ne plaide pas en faveur d’une autre mobilisation. Actions d’abord, soutien après.» C’est le coup de gueule d’un groupe de cadres qui disent parler au nom des leurs.
Barthélemy Téhin, Envoyé spécial à Man