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Politique Publié le jeudi 2 mai 2013 | APA

Alassane Ouattara entame sa visite d’Etat dans l’Ouest ivoirien sur fond de conflits fonciers

© APA Par Mousnabi
Séance extraordinaire du conseil des ministres à Man
Jeudi 02 mai 2013, Man. Le Président Ouattara préside une séance du conseil des ministres, en marge de la visite d’Etat dans le Tonkpi.
APA - Le Chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara entame jeudi après-midi une visite d'Etat dans l'Ouest de la Côte d’Ivoire, la zone la plus meurtrie par la décennie de crise militaro-politique dont sort le pays, sur fond de conflits fonciers et inter communautaires ayant conduit à plusieurs milliers de morts.

La première étape de cette visite est consacrée jeudi à la localité de Biankouma, ville située à 35 km au Nord de Man.

"La région a vécu les atrocités de la guerre'' déclare dans un entretien à APA, le Ministre d'Etat, Ministre du Plan et du Développement, Dr Albert Toikeusse Mabri, par ailleurs fils de la région.

Selon Dr Mabri, les préoccupations des populations de l'Ouest ivoirien se résument aujourd'hui au développement qui passe par un bon niveau des infrastructures routières, socio-éducatives et la sécurité.

"Les conflits fonciers sont une réalité dans notre région qui a connu la guerre (...)'', ajoute le Ministre d'Etat, se réjouissant que ''le président Alassane Ouattara vient nous soutenir''.

Selon lui, "les conflits fonciers sont dans tous les projets de discours" qui seront lus devant le Chef de l'Etat, Alassane Ouattara au cours de sa visite d'Etat du 2 au 4 mai dans la région du Tonpki.

A ce propos, il rappelle que les forêts classées appartiennent à l'Etat. " Ces terres et forêts qui appartiennent à l'Etat sont envahies'', dénonce -t-il.

"Soit, on les déclasse et on les donne à tout le monde, soit, on les classe pour toujours et tout le monde quitte-là", préconise Albert Toikeusse Mabri.

Au sein de la population Manoise (Man), les conflits fonciers sont encore perçus par certaines personnes comme un ''bradage du sol national'' au profit des étrangers.
"Il faut que le président (Alassane Ouattara) dise aux malhonnêtes d'arrêter de vendre nos terres aux étrangers à des miettes. Dans la vie, seul le travail paie'', estime Edouard Dié, fils de la région.

Sa position est partagée par , Cécile Lou, fonctionnaire à Biankouma. "Je pense qu'il y a un peu de laisser-aller dans l'attribution et l'usage de nos terres et forêts'', souligne-t-elle en invitant le Gouvernement à prendre des ''instruments juridiques'' pour une ''meilleure gestion de ce conflit latent'' .

''Les langues commencent à se dénouer. Vos propres parents reconnaissent que c'est vous-même les populations de l'Ouest qui vendez vos terres à vil prix pour ensuite venir dire qu'on vous les spolie ou on vous les prends de force'', rétorque Amara Bazou, opérateur économique exerçant au quartier Commerce de Man.

"Certains (exilés) annoncent leur retour au pays alors que c'est juste pour vendre leur terre pour ensuite retourner dans les camps de réfugiés au Liberia en faisant croire qu'ils ont trouvé leurs terres occupées'', explique-t-il en dénonçant la ''fainéantise de ceux qui crient toujours à la spoliation de leurs terres''.

Récemment, le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unis en Côte d'Ivoire, Bert Koenders, de retour d'une mission dans l'ouest du pays, estime que "les sources de conflits sont encore présentes" dans cette région, exhortant les populations locales à "accepter de se retrouver" pour une vraie réconciliation.

"Les sources de conflit sont encore là, c'est-à-dire l'identité et la terre" avait déclaré M. Koenders, selon qui "c'est difficile de se retrouver" après une crise, mais il "faut accepter de se retrouver pour se parler'' car, a-t-il expliqué ''la réconciliation, ce n'est pas seulement dans la parole".

"C'est le temps de combattre les sources de conflit avec tous les ivoiriens" avait insisté le patron de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

Depuis la fin de la crise poste électorale de décembre 2010 à avril 2011, des localités de l'Ouest ivoirien subissent régulièrement des assauts de mercenaires venus du Libéria voisin, qui ont déjà fait plusieurs dizaines de victimes parmi les populations civiles, ainsi que les militaires ivoiriens et onusiens.

LS/APA
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