Un an après la visite effectuée dans les régions du Cavally et du Guémon pour exhorter les populations locales à s’inscrire dans le processus de réconciliation nationale, le président de la République est retourné mercredi dernier dans le Tonpki, pour se rendre compte de l’état de réalisation des projets de développement promis à cette région, rapporte un communiqué officiel. ‘‘Nous avons fait des promesses pour cette région. Certaines d’entre elles ont été réalisées. Je viens vérifier les progrès pour m’assurer que ce que nous avons dit, a été effectivement bien accompli, car comme vous le savez, je tiens beaucoup au développement de cette région qui a tant souffert de la décennie de crise’’, a-t-il précisé tout juste après son arrivée. Ces vingt dernières années, cette partie du pays a été durement frappée par des crises nées du foncier rural, les questions d’identité, le pillage des ressources minières et agricoles, le tout récupéré et exacerbé par les hommes politiques véreux. Le président Ouattara consent depuis son avènement au pouvoir, le maximum de ses forces et de ses ressources pour sortir l’Ouest de cet état d’instabilité. Son engagement reste fondé sur un constat réel. Une région de l’Ouest embrasée, constitue en tous points de vue, un péril pour la stabilité et la paix en Côte d’Ivoire. Une poudrière potentielle en sorte: les dernières tentatives de déstabilisation qui ont secoué le pays, ont été déclenchées depuis le front Ouest par des déstabilisateurs qui y ont érigé leur Qg et autres centres de recrutement et de formation de leurs hommes. Mais plus grave, des ex chefs de guerre des Forces nouvelles, ayant refusé d’intégrer la nouvelle République, continuent de régner en maîtres et exploitent des productions agricoles qu’ils ont placées sous leur hégémonie, au grand dam du pouvoir d’Abidjan. Le cas d’Amadé Ourémi, dans la forêt classée du mont Péko, reste un des plus flagrants. La détermination du chef d’Etat à accorder une plus grande disponibilité pour contenir les dérives sécuritaires, explique justement ses fréquentes descentes sur ce terrain. Mieux, Alassane Ouattara propose en guise d’alternative, ses solutions basées sur le développement intégré au profit de chacun des départements du Guémon, du Cavaly et du Tonpki. Sa vision est la suivante : Une région engagée dans un processus de développement soutenue et une jeunesse au travail, sont beaucoup moins tentés et peu enclins à tomber sous le charme des déstabilisateurs. La mise en route d’un programme hardi de réhabilitation d’infrastructures socio économiques portant sur la voirie, l’école, la santé, l’adduction en eau et l’électricité… dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence (PPU), permettra aux régions à, ces localités de bénéficier d’une reprise du développement. Ainsi, beaucoup d’observateurs sont convaincus que cette vision du président Alassane Ouattara va porter ses fruits, si n’est déjà pas le cas. Sur place à Man, Danané, Duékoué, Touleupleu, Biankouma, Guiglo, Taï…, les jeunes désœuvrés hier, ont repris gout au travail et s’engagent de plus en plus dans le processus de réconciliation nationale en cours. Notons pour finir que la visite du Chef de l’Etat dans le Tonpki, enregistre un conseil des ministres extraordinaire à Man suivi d’un meeting à Biankouman hier, et pour la journée d’aujourd’hui, de deux meetings à Danané et Zouhan-Houein. Alassane Ouattara quitte Man ce samedi après une conférence de presse.
T. Evariste (Envoyé spécial dans le Tonpki)
T. Evariste (Envoyé spécial dans le Tonpki)