Les lignes ont bougé. Toumodi n’est plus le bastion imprenable du PDCI. Le RDR occupe désormais une place bien enviable dans cette partie de la Côte d’Ivoire où les habitants, dans un passé récent, ne juraient que par le PDCI, comme dans l’ensemble des régions du Grand V baoulé. Les résultats de l’élection municipale du 21 avril dernier, en attendant d’être confirmés par la cour administrative de la cour suprême, attestent de la vitalité du parti logé à la rue Le pic. La candidate du RDR, Mme Tamini N’Go Louise a tenu la barre très haute en face de deux ministres, Allah Kouadio Remi et Coffi Goudou Raymonde et une conseillère du premier ministre Ahoussou Jeannot Kouadio. A l’arrivée seuls 35 petites voies séparent la candidate du RDR et celle du PDCI, et ce malgré les conditions contestables de leurs proclamations. Du coup, les militants du RDR se mettent à rêver d’un avenir plus reluisant pour leur parti dans la région. « Il y a quelques années, il était impensable de parler du RDR dans notre région. Aujourd’hui, on le fait aisément », se réjouit un commissaire politique du RDR. Mais, selon lui, le parti pouvait mieux se porter si certains de ses cadres au niveau local, avait suffisamment de moyens financiers pour rivaliser avec les autres. « En face, nous avions deux de nos frères du PDCI qui sont ministres. Cet argument a été utilisé contre nous au cours de la campagne. Ce qui a semé le trouble dans la tête de certaines populations qui ne comprennent pas qu’aucun de nous ne soit nommé à un poste de décision. Je pense que si cela est fait, dans l’avenir nous pourrons lutter à armes égales avec nos frères du PDCI », a justifié notre interlocuteur. En plus, notre interlocuteur évoque la situation des jeunes et des femmes de la région. Des jeunes et des femmes qui pour la plupart sont sans emploi et qui pour cela ont tendance à baisser les bras dans leur engagement pour la cause de leur parti. Selon plusieurs témoignages, Toumodi fait partie de l’une des villes de l’intérieur à avoir mené des actions d’envergure, et ce dans le cadre des mots d’ordre du RHDP, contre le pouvoir d’alors. Aujourd’hui, ces jeunes ne comprennent pas pourquoi ils ont été la cible des forces de l’ordre dans la nuit électorale, 21 au 22 avril, où ils ont essuyé des tirs de gaz lacrymogène avant la proclamation des résultats. Vivement donc que le RHDP reprennent ses activités localement. Ce qui éviterait des affrontements entre les partis membres de la plate forme des houphouëtistes dans la région. « Au cours de la campagne, des propos xénophobes ont été tenus. Ils auraient été évités si il y avait une concertation entre nous », regrette notre interlocuteur. On le voit, le RDR a un bel avenir devant lui à Toumodi. Il suffit que ses cadres au plan local, soient assez nantis financièrement pour tenir la dragée haute, à leurs adversaires, qu’ils soient du RHDP ou d’autres formations politiques. 2015, c’est demain !
TL
TL
