«2013 marque le début du redécollage économique de la Côte d’Ivoire. Cela doit se ressentir dans les foyers», dixit Kablan Duncan, lors de la fête du travail du mercredi 1er mai 2013, à la Primature. Pour sûr, ces propos du Premier ministre ivoirien ne concerneront pas les personnes exerçant dans le milieu de la ferraille. En effet, Alassane Ouattara depuis le 5 mai 2013, a décidé de mettre fin pour une durée de cinq (5) ans, à l'exportation de la ferraille. A travers cette décision prise en Conseil des ministres, le mentor des républicains met du coup fin aux activités de plus de 8000 personnes. Au lieu de créer des emplois, l’actuel régime se donne à cœur joie à en réduire. C’est un secret de polichinelle, le licenciement est un exercice dans lequel excellent les tenants du pouvoir. Les travailleurs du Port autonome d’Abidjan, de la Sotra, de la Rti, du Cepici, pour ne citer que ceux-là en savent quelque chose. Aujourd’hui, c’est la misère qui pointe le nez dans le secteur de la ferraille par la volonté d’Alassane Ouattara. L'Union des exportateurs des déchets de métaux de Côte d'Ivoire (Uedmci) que dirige Diaby Ousmane ne sait où donner de la tête depuis l’annonce de cette triste nouvelle. Mais que propose le chef de l’exécutif ivoirien à toute cette jeunesse qui ploie sous le poids de la galère? Rien d’autre que la misère et certainement d’autres promesses. En tout, c’est plus de 400 grands dépôts que compte le District d’Abidjan et 8500 autres à l’intérieur du pays qui vont bientôt mettre la clef sous le paillasson. Les pré-collecteurs, les collecteurs, les grossistes, les exportateurs, les usiniers estimés à plus de 8000 personnes ont encore du mal à comprendre l’opportunité d’une telle décision qui va augmenter le taux du chômage qui est déjà à 51%. Diaby Ousmane a indiqué dans un journal de la place que «Le gouvernement veut donner le monopole de l'achat et de la vente de la ferraille à des aciéries. Nous, nous sommes des nationaux qui avons créé des entreprises. Pourquoi vouloir nous tuer ?», s’interroge t-il. La question reste encore pendante. Malgré la mort programmée du secteur de l’exportation de la ferraille, l’on ne sera pas surpris que certains pontes du pouvoir annoncent la main sur le cœur que sous Ouattara, le taux d’emploi a grimpé de façon exponentielle. Il y a de quoi douter des dires de nos dirigeants.
Paterne Ougueye Yves
Paterne Ougueye Yves