A l’instar de Colette Senghor, Viviane Wade ou encore Sylvia Bongo, elle est l’une des rares Européennes à occuper la position de Première Dame en Afrique. Ivoirienne de longue date et parfaitement intégrée, Dominique Nouvian a épousé un technocrate qu’elle a accompagné et soutenu dans sa carrière politique. Avant l’élection de son époux à la magistrature suprême, cette chef d’entreprise était déjà pleinement engagée dans l’humanitaire, à travers sa Fondation Children ofAfrica (Enfants d’Afrique). En dépit d’un agenda chargé, Dominique Ouattara a trouvé le temps pour répondre, de bonne grâce, à nos questions.
Comment se passe une journée type de Première Dame?
Je commence ma matinée en gérant les problèmes d'intendance, comme le font toutes les épouses. Ensuite, lorsque je n'ai pas d’obligations officielles, je vais à mon Cabinet pour faire le point avec mes collaborateurs sur les projets en cours et donner des audiences aux personnes qui souhaitent me rencontrer. Dans la journée, j'essaie de consacrer une heure à faire mon sport et une partie de ma journée à voir les enfants. Lorsque c'est possible, et lorsque le Président est disponible, nous passons nos soirées tranquillement à la maison. Bien sûr, ce programme est complètement différent, si nous sommes en voyage officiel ou en déplacement à l'intérieur du pays, ou encore si nous recevons des invités de marque en Côte d'Ivoire.
Influencez-vous votre époux pour certaines décisions politiques ?
Je n'interfère jamais dans les prises de décisions politiques de mon époux. Je préfère, de loin, me consacrer au social.
Vous étiez PDG d'un groupe immobilier international, AICI. Etes-vous toujours dans les affaires ?
En effet, avant l'accession de mon époux à la magistrature suprême, j'ai mené une carrière de chef d'entreprise, conjointement à des actions caritatives avec ma fondation Children OfAfrica. Mon choix de carrière s'est fait tout naturellement, car je suis diplômée en expertise immobilière et en administration de biens. J'ai créé en 1979, le groupe immobilier AICI international, dont j'ai été le PDG, et qui est implanté dans plusieurs villes d'Afrique et d'Europe. Aujourd'hui, c'est ma fille Nathalie qui a pris ma succession.
Un autre pan de mon parcours professionnel a été l'acquisition, en 1998, de la marque Jacques Dessange aux Etats-Unis. J'ai été alors PDG de la compagnie "French Beauty Services " qui regroupait les franchises et les écoles de coiffure aux Etats-Unis, ainsi que les salons de coiffure et instituts de beauté de New-York et Washington. Je m'en suis séparée dès que mon époux a été élu. Comme vous le voyez, j'évoque toutes ces activités au passé, c'est dire que j'y ai complètement renoncé, au profit d'actions sociales en faveur de mes concitoyens.
Quels sont vos rapports avec les autres Premières Dames d'Afrique ?
Mes relations avec les autres Premières Dames d'Afrique sont excellentes. Nous nous considérons avant tout comme des sœurs, et la mise en commun de nos efforts augure de lendemains meilleurs pour nos populations.
En 1998, vous avez créé la Fondation Children Of Africa. Que devient-elle aujourd'hui ?
La Fondation est de plus en plus active, vu l’étendue des besoins. Elle est présente dans dix pays d’Afrique, mais surtout en Côte d'Ivoire et a pour but d'aider les femmes et les enfants démunis à avoir une vie meilleure. Elle intervient dans les secteurs de la santé de l'éducation, du social et des centres de vie. Son projet le plus important en ce moment est la construction d'un Hôpital Mère-Enfant dans la commune de Bingerville.
D'où vous est venue l'idée, de faire construire un hôpital destiné au couple Mère-Enfant à Bingerville ?
Ce vœu est né de mon contact avec les populations, pendant mes tournées humanitaires à l'intérieur du pays avec ma Fondation. En effet, nous avons parcouru les quatre coins de la Côte d’ivoire pour équiper ou rénover certains établissements sanitaires qui en avaient besoin, et fournir des médicaments aux populations. Et j'ai été alors touchée de constater que souvent, les mamans peinaient à avoir accès à des soins de santé adéquats pour elles-mêmes et pour leurs enfants. J'ai donc commencé à nourrir l’idée de construire un hôpital spécialement dédié à la mère et à l'enfant, et qui serait un établissement de référence susceptible de prendre en charge plusieurs pathologies relatives à la mère et à l'enfant. C'est dans cette optique qu'en février 2012, nous avons organisé un grand diner de gala qui a enregistré la participation de plusieurs stars internationales, pour une levée de fonds pour la construction de l’hôpital. Aujourd’hui nous sommes prêts à amorcer le démarrage des travaux.
En plus de cet hôpital, vous avez mis sur pied un fonds d'un montant d'un milliard de francs CFA pour le financement de microprojets féminins. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Là aussi, cette idée m'est venue des réalités quotidiennes vécues par mes sœurs que j'ai personnellement pu apprécier durant mes tournées dans les campagnes. J'ai constaté qu'une grande majorité de nos femmes subviennent seules aux besoins de [leurs familles et sont capables d’améliorer considérablement leur condition d’existence, pour peu qu’on les aide.
Avec ma fondation, j’avais alors initié le Fonds Dominique Ouattara, qui servait au financement de micro-projets des femmes. Ayant constaté l’impact positif du fonds sur le quotidien des bénéficiaires et leurs familles, j’ai décidé de mener une opération semblable à l'échelle du territoire ivoirien pour toutes mes sœurs. J'ai alors crée le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire, FAFCI en acronyme.
Quelle est la particularité de ce fonds ?
L’objeœ?urs à mener des activités génératrices de revenus, j’ai voulu que ses conditions d’octroi soient extrêmement allégées. Ainsi, le taux d’intérêt du FAFCI est seulement de 1% TTC par mois et les frais de dossier sont gratuits. Les femmes n’ayant jamais eu une première activité ou n'ayant pas d’épargne préalable pourront bénéficier du FAFCI et recevront une formation gratuite. Toutes ces facilités sont là pour donner la chance aux femmes les plus défavorisées d’y souscrire.
Comment les Ivoiriennes ont-elles accueilli ce projet ?
Avec enthousiasme et soulagement, car les femmes ont réellement besoin qu’on les aide à mener des activités génératrices de revenus pour améliorer leurs conditions de vie, particulièrement les femmes démunies.
Parlez-nous de votre lutte contre le travail des enfants.
Mon engagement à lutter contre les pires formes de travail des enfants est motivé par la triste réalité qui fait de nos enfants des travailleurs avant l'âge. Il m’était impossible de rester insensible à cette situation pernicieuse qui menace l’avenir de nos enfants. C'est pourquoi j'ai été nommé Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la traite et les pires formes de travail des enfants dans notre pays. Ce comité m’a permis de formaliser notre action et de travailler en étroite collaboration avec toutes les entités à la fois, gouvernementales et non gouvernementales, susceptibles de faire régresser le fléau. Les résultats que nous avons obtenus sont encourageants, comme en témoigne le rapport 2012 du Département d’Etat américain sur la traite des personnes, qui reclasse la Côte d'Ivoire à un rang satisfaisant.
En quels termes aimeriez-vous que les Ivoiriens parlent de vous dans dix ou vingt ans ?
Pour moi, ce qui importe aujourd'hui c'est d'aider les Ivoiriens, notamment les couches les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants, à améliorer leurs conditions de vie, à soulager leurs difficultés. Toutes mes actions sont motivées par cet objectif, qu'il s'agisse du FAFCI, de l'Hôpital Mère-Enfant ou du Comité National de Surveillance. Je souhaite que tous ces engagements conduisent à un mieux-être de mes concitoyens. Si ces projets aboutissent, alors je sais que j'aurais réussi ma mission. J'ose aussi espérer que dans dix ou vingt ans, le travail des enfants dans notre pays relèvera du passé. A ce moment-là, je serai heureuse d’y avoir contribué, et je serai fière que les Ivoiriens m’associent à cette action.
Amina vous donne l'occasion de parler aux femmes et aux hommes de Côte d'Ivoire, quel message souhaiteriez-vous leur adresser en tant que Première Dame ?
Le message que j’aurais aujourd'hui, pour mes frères et sœ?urs, est de leur réitérer ma foi en des lendemains meilleurs et, surtout, j'aimerais leur faire une recommandation à la paix et à la réconciliation, sans lesquels aucun bien-être, aucun bonheur, aucun développement ne sont possibles.
Décorations et distinctions
• 2012 : Commandeur de la Légion d’honneur de la République Française.
•2011 : Commandeur dans l’ordre National de la République de Côte d’ivoire.
•2011 : Grande distinction du Prix de la Fondation Crans Montana à Bruxelles pour ses actions en faveur de la Solidarité, la Démocratie et la Paix.
• 2009 : Officier de l’Ordre du Mérite de la Solidarité de la République de Côte d’Ivoire.
• 2008 : Prix International Panafricain ICS 2007-2008 de la meilleure Présidente de Structure de Bienfaisance de l'Afrique de l'Ouest.
• 2000 : Meilleure femme d'affaires de l'année 2000/ The Leading Women Entrepreneurs of the Word, trophée décerné à Venise par la société américaine de Consulting Star Group.
• 1989 : Présidente d'Honneur de la Chambre Syndicale des Agents Immobiliers de Côte d'ivoire (CSDDAIM).
Comment se passe une journée type de Première Dame?
Je commence ma matinée en gérant les problèmes d'intendance, comme le font toutes les épouses. Ensuite, lorsque je n'ai pas d’obligations officielles, je vais à mon Cabinet pour faire le point avec mes collaborateurs sur les projets en cours et donner des audiences aux personnes qui souhaitent me rencontrer. Dans la journée, j'essaie de consacrer une heure à faire mon sport et une partie de ma journée à voir les enfants. Lorsque c'est possible, et lorsque le Président est disponible, nous passons nos soirées tranquillement à la maison. Bien sûr, ce programme est complètement différent, si nous sommes en voyage officiel ou en déplacement à l'intérieur du pays, ou encore si nous recevons des invités de marque en Côte d'Ivoire.
Influencez-vous votre époux pour certaines décisions politiques ?
Je n'interfère jamais dans les prises de décisions politiques de mon époux. Je préfère, de loin, me consacrer au social.
Vous étiez PDG d'un groupe immobilier international, AICI. Etes-vous toujours dans les affaires ?
En effet, avant l'accession de mon époux à la magistrature suprême, j'ai mené une carrière de chef d'entreprise, conjointement à des actions caritatives avec ma fondation Children OfAfrica. Mon choix de carrière s'est fait tout naturellement, car je suis diplômée en expertise immobilière et en administration de biens. J'ai créé en 1979, le groupe immobilier AICI international, dont j'ai été le PDG, et qui est implanté dans plusieurs villes d'Afrique et d'Europe. Aujourd'hui, c'est ma fille Nathalie qui a pris ma succession.
Un autre pan de mon parcours professionnel a été l'acquisition, en 1998, de la marque Jacques Dessange aux Etats-Unis. J'ai été alors PDG de la compagnie "French Beauty Services " qui regroupait les franchises et les écoles de coiffure aux Etats-Unis, ainsi que les salons de coiffure et instituts de beauté de New-York et Washington. Je m'en suis séparée dès que mon époux a été élu. Comme vous le voyez, j'évoque toutes ces activités au passé, c'est dire que j'y ai complètement renoncé, au profit d'actions sociales en faveur de mes concitoyens.
Quels sont vos rapports avec les autres Premières Dames d'Afrique ?
Mes relations avec les autres Premières Dames d'Afrique sont excellentes. Nous nous considérons avant tout comme des sœurs, et la mise en commun de nos efforts augure de lendemains meilleurs pour nos populations.
En 1998, vous avez créé la Fondation Children Of Africa. Que devient-elle aujourd'hui ?
La Fondation est de plus en plus active, vu l’étendue des besoins. Elle est présente dans dix pays d’Afrique, mais surtout en Côte d'Ivoire et a pour but d'aider les femmes et les enfants démunis à avoir une vie meilleure. Elle intervient dans les secteurs de la santé de l'éducation, du social et des centres de vie. Son projet le plus important en ce moment est la construction d'un Hôpital Mère-Enfant dans la commune de Bingerville.
D'où vous est venue l'idée, de faire construire un hôpital destiné au couple Mère-Enfant à Bingerville ?
Ce vœu est né de mon contact avec les populations, pendant mes tournées humanitaires à l'intérieur du pays avec ma Fondation. En effet, nous avons parcouru les quatre coins de la Côte d’ivoire pour équiper ou rénover certains établissements sanitaires qui en avaient besoin, et fournir des médicaments aux populations. Et j'ai été alors touchée de constater que souvent, les mamans peinaient à avoir accès à des soins de santé adéquats pour elles-mêmes et pour leurs enfants. J'ai donc commencé à nourrir l’idée de construire un hôpital spécialement dédié à la mère et à l'enfant, et qui serait un établissement de référence susceptible de prendre en charge plusieurs pathologies relatives à la mère et à l'enfant. C'est dans cette optique qu'en février 2012, nous avons organisé un grand diner de gala qui a enregistré la participation de plusieurs stars internationales, pour une levée de fonds pour la construction de l’hôpital. Aujourd’hui nous sommes prêts à amorcer le démarrage des travaux.
En plus de cet hôpital, vous avez mis sur pied un fonds d'un montant d'un milliard de francs CFA pour le financement de microprojets féminins. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Là aussi, cette idée m'est venue des réalités quotidiennes vécues par mes sœurs que j'ai personnellement pu apprécier durant mes tournées dans les campagnes. J'ai constaté qu'une grande majorité de nos femmes subviennent seules aux besoins de [leurs familles et sont capables d’améliorer considérablement leur condition d’existence, pour peu qu’on les aide.
Avec ma fondation, j’avais alors initié le Fonds Dominique Ouattara, qui servait au financement de micro-projets des femmes. Ayant constaté l’impact positif du fonds sur le quotidien des bénéficiaires et leurs familles, j’ai décidé de mener une opération semblable à l'échelle du territoire ivoirien pour toutes mes sœurs. J'ai alors crée le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire, FAFCI en acronyme.
Quelle est la particularité de ce fonds ?
L’objeœ?urs à mener des activités génératrices de revenus, j’ai voulu que ses conditions d’octroi soient extrêmement allégées. Ainsi, le taux d’intérêt du FAFCI est seulement de 1% TTC par mois et les frais de dossier sont gratuits. Les femmes n’ayant jamais eu une première activité ou n'ayant pas d’épargne préalable pourront bénéficier du FAFCI et recevront une formation gratuite. Toutes ces facilités sont là pour donner la chance aux femmes les plus défavorisées d’y souscrire.
Comment les Ivoiriennes ont-elles accueilli ce projet ?
Avec enthousiasme et soulagement, car les femmes ont réellement besoin qu’on les aide à mener des activités génératrices de revenus pour améliorer leurs conditions de vie, particulièrement les femmes démunies.
Parlez-nous de votre lutte contre le travail des enfants.
Mon engagement à lutter contre les pires formes de travail des enfants est motivé par la triste réalité qui fait de nos enfants des travailleurs avant l'âge. Il m’était impossible de rester insensible à cette situation pernicieuse qui menace l’avenir de nos enfants. C'est pourquoi j'ai été nommé Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la traite et les pires formes de travail des enfants dans notre pays. Ce comité m’a permis de formaliser notre action et de travailler en étroite collaboration avec toutes les entités à la fois, gouvernementales et non gouvernementales, susceptibles de faire régresser le fléau. Les résultats que nous avons obtenus sont encourageants, comme en témoigne le rapport 2012 du Département d’Etat américain sur la traite des personnes, qui reclasse la Côte d'Ivoire à un rang satisfaisant.
En quels termes aimeriez-vous que les Ivoiriens parlent de vous dans dix ou vingt ans ?
Pour moi, ce qui importe aujourd'hui c'est d'aider les Ivoiriens, notamment les couches les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants, à améliorer leurs conditions de vie, à soulager leurs difficultés. Toutes mes actions sont motivées par cet objectif, qu'il s'agisse du FAFCI, de l'Hôpital Mère-Enfant ou du Comité National de Surveillance. Je souhaite que tous ces engagements conduisent à un mieux-être de mes concitoyens. Si ces projets aboutissent, alors je sais que j'aurais réussi ma mission. J'ose aussi espérer que dans dix ou vingt ans, le travail des enfants dans notre pays relèvera du passé. A ce moment-là, je serai heureuse d’y avoir contribué, et je serai fière que les Ivoiriens m’associent à cette action.
Amina vous donne l'occasion de parler aux femmes et aux hommes de Côte d'Ivoire, quel message souhaiteriez-vous leur adresser en tant que Première Dame ?
Le message que j’aurais aujourd'hui, pour mes frères et sœ?urs, est de leur réitérer ma foi en des lendemains meilleurs et, surtout, j'aimerais leur faire une recommandation à la paix et à la réconciliation, sans lesquels aucun bien-être, aucun bonheur, aucun développement ne sont possibles.
Décorations et distinctions
• 2012 : Commandeur de la Légion d’honneur de la République Française.
•2011 : Commandeur dans l’ordre National de la République de Côte d’ivoire.
•2011 : Grande distinction du Prix de la Fondation Crans Montana à Bruxelles pour ses actions en faveur de la Solidarité, la Démocratie et la Paix.
• 2009 : Officier de l’Ordre du Mérite de la Solidarité de la République de Côte d’Ivoire.
• 2008 : Prix International Panafricain ICS 2007-2008 de la meilleure Présidente de Structure de Bienfaisance de l'Afrique de l'Ouest.
• 2000 : Meilleure femme d'affaires de l'année 2000/ The Leading Women Entrepreneurs of the Word, trophée décerné à Venise par la société américaine de Consulting Star Group.
• 1989 : Présidente d'Honneur de la Chambre Syndicale des Agents Immobiliers de Côte d'ivoire (CSDDAIM).