L’illustre Maison du PDCI, sise à Cocody et connue pour ses grands rassemblements politiques, aurait pu passer hier pour un théâtre où se jouait un spectacle de marionnette. Tant le public, composé notamment de journalistes, qui y a fait le déplacement pour assister à une conférence de presse, s’est surpris à contempler en lieu et place, une scène pour le moins curieuse : un petit bonhomme, faisant de grands et grossiers gestes, le verbe corrosif et faussement martial, déblatérant à hue et à dia. Son débit de paroles était si fort, sa mimique et sa gestuelle si drôles et théâtrale qu’il donnait franchement à penser à une marionnette, plutôt de type guignolesque, dont les marionnettistes avaient tendance à tirer un peu trop fort sur les ficelles.
Ce charmant petit homme, c’était bien Kouadio Konan Bertin, KKB de son surnom. Hier, le député de la nation, extrêmement excité et sautillant presque de nervosité, a parlé comme rarement on parle si on n’est pas en face d’un ennemi quasi mortel, à qui on est prêt à planter une dague en plein c?ur. Si surtout on n’a pas le sentiment d’être aussi fort qu’Hercule pour venir à bout de tout le monde. Invariablement, KKB a attaqué dans tous les sens, partenaires et adversaires. Prenant prétexte d’un article de votre quotidien, Le Patriote, il a littéralement insulté le RDR, « un parti de rebelles » qui aurait gagné les élections avec l’appui de sa « branche armée ». Surfant comme il adore le faire sur la fibre tribalo-régionale, il n’a pris aucun gant pour accuser le parti de Ouattara de s’accaparer le Nord du pays, en en faisant sa chasse gardée électorale alors qu’il se dispute avec les autres formations politiques la partie sud.
S’agissant de Konan Bédié, comme si lui, KKB, était subitement devenu le garant du vieux parti, il a presque enjoint l’ex-chef de l’Etat, par ailleurs président du PDCI, à quitter dare-dare le navire de ce parti s’il ne voulait pas s’en faire bouter hors lors du prochain parti. Sans aucun ménagement il a fait comprendre au sphinx de Daoukro que son temps était passé et que d’autres personnes s’apprêtaient à le remplacer.
Mais c’est en tentant de faire voler en éclats le RHDP, dont il a clairement prononcé l’oraison funèbre en estimant qu’il n’y aura guère un parti unifié dans ce sens, et bien plus, en annonçant sans ambages que le PDCI présentera un candidat contre le président Ouattara, que le conférencier a achevé de convaincre les plus sceptiques que des ficelles invisibles étaient à l’origine de son agitation.
Car, à la vérité, personne n’est dupe en Côte d’Ivoire. KKB, en bombant aussi insolemment la poitrine et en s’attaquant si impudemment à des personnes chez qui, en général, le jeune loup qu’il est censé être devrait plutôt chercher protection, c’est qu’il est poussé dans le dos par des personnes tapis dans l’ombre. Des personnes qui utilisent sa fougue, sa désinvolture juvénile et sa naïveté de petit politicien qui, tel la grenouille veut devenir plus grosse que le b?uf, ont peur d’affronter le président Bédié. Ce jeu de pantin va nécessairement nuire à ce jeune loup qui promettait pourtant beaucoup.
Emmanuel Koré
Ce charmant petit homme, c’était bien Kouadio Konan Bertin, KKB de son surnom. Hier, le député de la nation, extrêmement excité et sautillant presque de nervosité, a parlé comme rarement on parle si on n’est pas en face d’un ennemi quasi mortel, à qui on est prêt à planter une dague en plein c?ur. Si surtout on n’a pas le sentiment d’être aussi fort qu’Hercule pour venir à bout de tout le monde. Invariablement, KKB a attaqué dans tous les sens, partenaires et adversaires. Prenant prétexte d’un article de votre quotidien, Le Patriote, il a littéralement insulté le RDR, « un parti de rebelles » qui aurait gagné les élections avec l’appui de sa « branche armée ». Surfant comme il adore le faire sur la fibre tribalo-régionale, il n’a pris aucun gant pour accuser le parti de Ouattara de s’accaparer le Nord du pays, en en faisant sa chasse gardée électorale alors qu’il se dispute avec les autres formations politiques la partie sud.
S’agissant de Konan Bédié, comme si lui, KKB, était subitement devenu le garant du vieux parti, il a presque enjoint l’ex-chef de l’Etat, par ailleurs président du PDCI, à quitter dare-dare le navire de ce parti s’il ne voulait pas s’en faire bouter hors lors du prochain parti. Sans aucun ménagement il a fait comprendre au sphinx de Daoukro que son temps était passé et que d’autres personnes s’apprêtaient à le remplacer.
Mais c’est en tentant de faire voler en éclats le RHDP, dont il a clairement prononcé l’oraison funèbre en estimant qu’il n’y aura guère un parti unifié dans ce sens, et bien plus, en annonçant sans ambages que le PDCI présentera un candidat contre le président Ouattara, que le conférencier a achevé de convaincre les plus sceptiques que des ficelles invisibles étaient à l’origine de son agitation.
Car, à la vérité, personne n’est dupe en Côte d’Ivoire. KKB, en bombant aussi insolemment la poitrine et en s’attaquant si impudemment à des personnes chez qui, en général, le jeune loup qu’il est censé être devrait plutôt chercher protection, c’est qu’il est poussé dans le dos par des personnes tapis dans l’ombre. Des personnes qui utilisent sa fougue, sa désinvolture juvénile et sa naïveté de petit politicien qui, tel la grenouille veut devenir plus grosse que le b?uf, ont peur d’affronter le président Bédié. Ce jeu de pantin va nécessairement nuire à ce jeune loup qui promettait pourtant beaucoup.
Emmanuel Koré