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Politique Publié le jeudi 23 mai 2013 | AIP

Deux ans de pouvoir de Ouattara: En attendant la réconciliation, l’économie

Abidjan - Deux ans après l’investiture du président ivoirien, Alassane Ouattara, le 21 mai 2011, à Yamoussoukro, capitale politique du pays, l’on note un redécollage de l’économie nationale, qui a atteint, fin 2012, une croissance de 9,8%, tandis que le processus de réconciliation nationale en cours, sous la conduite de la CDVR, commission dialogue, vérité et réconciliation, est au ralenti.
Une économie en nette progression

Les performances macroéconomiques, ces deux dernières années, sont meilleures que prévu, avec un taux de croissance du produit intérieure brut de 8% (2011) et 9,8% (2012), en termes réels. En 2012, l’inflation s’est établie à 1,3%.
Ce bilan biennal est aussi marqué par la régularisation de la dette extérieure du pays, suite à l’atteinte du point d’achèvement à l’initiative en faveur des pays pauvre très endettés (PPTE) et des accords signés avec les créanciers commerciaux. Une première, depuis près de 30 ans.
“La Côte d’Ivoire rejoint le cercle vertueux des économies à forte croissance en Afrique et dans le monde ; cela devrait se maintenir en 2013, avec une prévision de 9%”, annonce le Premier ministre ivoirien, et ministre de l’Economie et des Finances, Daniel Kablan Duncan, lors d’une rencontre avec une mission du FMI, en mars, à Abidjan.
Si le FMI prévoit pour la Côte d’ivoire une croissance "de l’ordre de 8%", les autorités ivoiriennes se veulent, quant à elles, plus ambitieuses que cette perspective, envisageant même une "croissance à deux chiffres", cette année, possible grâce aux "efforts importants déployés par le gouvernement pour l’amélioration du climat sécuritaire et celui des affaires", tirée par les investissements, les exportations et, dans une moindre mesure, par la consommation", s’enorgueillit M. Duncan.

Des efforts à faire

Toutefois, pour garder ce cap, la Côte d’Ivoire, engagée dans des diverses réformes, devra poursuivre les efforts, notamment en matière de rigueur budgétaire et d’assainissement du climat des affaires, son talon d’Achille de l’action gouvernementale. En 2012, la Côte d’Ivoire, classée 177ème sur 185 pays au Doing Business, en a claire conscience.
Très mal noté sur l’échiquier international, en matière de facilité d’affaires, le pays, selon ses autorités, devra faire meilleure figure au prochain rapport du Doing Business. Ce, grâce aux réformes en cours. "Par exemple, la mise en place de tribunaux de commerce, un guichet unique permettant de créer des entreprises, en quarante-huit heures environ, constituent actions visant à porter la détermination des dirigeants ivoiriens à rendre attractive la destination Côte d’Ivoire, en matière de création d’entreprise.
« Il y a beaucoup de choses qui sont en train d’être faites, actuellement ; il y a encore beaucoup d’efforts à faire, et le gouvernement entend poursuivre ces efforts, en 2013, et approfondir des réformes qui sont en cours", rassure Michel Lazard, chef de la mission d’évaluation du FMI. Celui-ci estime que ces mesures pourraient agir positivement sur la vie des ménages, si elles sont suivies avec rigueur. Avis soutenu par le chef du gouvernement ivoirien, qui souligne que « la population va voir son niveau de vie augmenter d’ici la fin de l’année (2013)". Toutefois, le processus de réconciliation en cours, censé en être l’adjuvant, en restaurant le tissu de cohésion sociale grandement fissuré notamment par les effets induits de la crise post-électorale, va cahin-caha, donnant même des signes d’essoufflement.

Une réconciliation au ralenti…

Dès son accession au pouvoir, le président Alassane Ouattara a créé, par ordonnance la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), et confiée à l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny avec, pour mission principale, "œuvrer à la réconciliation et au rétablissement d’une paix durable entre toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire".
Mais, à ce jour, ils sont encore nombreux les ivoiriens qui n’ont pas une claire lisibilité et une visibilité de l’action menée sur le terrain, estimant que cette commission, élevée au rang d’institution, en raison de sa mission hautement politique, donne le sentiment de naviguer à vue, à la limite de l’inertie. Cette commission devrait pourtant rendre ses conclusions, en septembre, échéance de sa mission.

PNCS, une lueur d’espoir

La restauration de la cohésion sociale et la réconciliation, son ferment actif, étant une œuvre de longue haleine, le gouvernement ivoirien vient de mettre sur pied un programme national de cohésion sociale, destiné à poursuivre la mission jusqu’en 2015.

Ce programme, doté d’un budget de sept milliards de FCFA, a le défi de "recoller" le tissu social fortement entamé par une décennie de crise sociopolitique, marquée par de nombreuses pertes matérielles et en vies humaines.
"Pour ceux qui ont perdu leur logement et des biens, nous allons leur fournir une aide, et ceci est du concret pouvant consolider la cohésion sociale", annonce, un brin optimiste, son coordonnateur, la socio-anthropologue, Mariétou Koné.

(AIP)
Tm/nf
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