L’utilisation du gaz naturel dans le développement du secteur de l’énergie dans la sous-région demeure une des préoccupations majeures des pays de la CEDEAO. En prélude à la réunion des ministres en charge de l’énergie, les experts ont relevé, hier, à la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix, à Yamoussoukro, les difficultés qui minent le marché du gaz naturel en Afrique de l’Ouest. Principalement celles relatives à l’extension du Gazoduc dans toute l’Afrique de l’Ouest. Sur le sujet, Barandao Debo-K’mba, directeur de l’autorité du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest, a noté le problème de la disponibilité du gaz dans la région et la sécurité du Gazoduc. « Les défis actuels du projet du gazoduc sont la disponibilité du gaz et la question de la sécurité qui est très préoccupante », a souligné Barandao Debo-K’Mba. Reliant le Nigeria, le Ghana, le Togo et le Bénin, le gazoduc est opérationnel depuis mars 2011. Cependant, le directeur de l’autorité a fait savoir que cette plate forme fonctionne pratiquement sans gaz, puisqu’elle ne produit que 30% de sa capacité, estimée à plus de 400 millions de pied cube. « Le gazoduc a été installé, mais nous n’avons pas de gaz », a-t-il fait remarquer. La seconde difficulté, et non des moindres, est la question de la sécurité. Selon Barandao Debo-K’Mba, le gazoduc a, par deux fois, fait l’objet d’attaques de pirates qui ont endommagé le tanker en stationnement. «Cela a provoqué l’arrêt des activités, mais toutes les réparations ont été faites et d’ici la fin du mois, le gazoduc va reprendre le transport du gaz», a-t-il indiqué. Néanmoins, il a reconnu que la question de la sécurité demeure préoccupante. A l’en croire, l’Autorité du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest envisage d’impliquer les forces navales des pays concernés pour assurer une meilleure sécurité du gazoduc. S’agissant de l’extension de l’ouvrage aux autres pays de la CEDEAO, selon une directive des Chefs de l’Etat, Barandao Debo-K’Mba note que la sous région dispose de ressources naturelles nécessaires pour y parvenir et que c’est un projet que l’Autorité avait déjà prévu. Cependant, il estime que ces pays devront respecter les textes réglementaires, en la matière, en signant les traités en vigueurs et en adoptant une législation spécifique. Face à ces difficultés les experts ont souhaité que des mesures plus incisives soient prises pour régler le problème de la sécurité du Gazoduc, qui pourrait générer jusqu’à 30 000MW d’énergie dans la sous région. Pour cette seconde journée, les experts ont planché sur l’Autorité régionale de régulation du secteur de l’électricité de la CEDEAO et marché de l’électricité en Afrique de l’Ouest ; l’état d’avancement de la mise en ?uvre des projets relatifs aux énergies renouvelables. Les ministres en charge de l’énergie pourront débattre de ces questions, ce vendredi 24 mai.
Sogona Sidibé
Envoyée Spéciale à Yamoussoukro
Sogona Sidibé
Envoyée Spéciale à Yamoussoukro