Route de Bassam / Les déguerpis du village de Bon Coin crient à l’injustice : Des centaines de familles toujours sans abris

Plus de deux mois après leur déguerpissement musclé, les populations du village de « Bon Coin » sur la route de Grand-Bassam ne démordent pas. Elles ont organisé, une rencontre sur leur ancien site, le samedi 25 mai 2013 pour dénoncer des irrégularités et surtout des injustices intervenues lors de leur départ forcé. « Mes deux immeubles qui se trouvent au milieu d’autres constructions ont été détruits, alors que je venais juste de les achever. C'est au total de 30 millions de francs Cfa qui ont été réduits en gravas. Et curieusement, mes voisins ont été épargnés.

C’est toute mon économie et ma vie qui ont été détruites. Est-ce parce que je suis sans gros moyens. Pour détruire mes immeubles, les pseudo-opérateurs ont bénéficié de la complicité des forces de l’ordre qui ont usé d’une force brutale et disproportionnée », a dénoncé Kouadio Yeboua Jean-Baptiste au bord des larmes, avant de lancer un appel au Président de la République Alassane Ouattara afin que justice soit rendue dans ce qu’il qualifie de « plus grand scandale dans un litige foncier en Côte d’Ivoire ». Quant à Kamagaté A. membre influent de l’association des populations du village détruit, il a fait le bilan après le passage des bulldozers. « Aujourd’hui, des populations chassées injustement de Bon Coin sont entassées dans des maisons de refuge parce qu’elles ne savent pas où aller.

Je suis avec dix personnes dans un studio. Il y a des familles qui dorment aujourd’hui dehors sans abris et sans assistance en cette période de saison des pluies. C’est un véritable foyer d’épidémie. Je demande aux autorités ivoiriennes de se pencher sérieusement sur le cas des rescapés de Bon Coin et de faire éclater la vérité avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il martelé non sans ajouter que les nombreuses populations qui ont été expropriées ne resteront pas définitivement les bras croisés. « Devant l’injustice dont nous avons été victimes, la répression à venir ne nous effraierait pas. Nous allons nous soulever afin que l’opinion sache que nous avons été spoliés de nos terres et de notre village » a-t-il prévenu.

M’BRA Konan