Intégration de la médecine traditionnelle dans les offres de soins : L’absence de cadre réglementaire entrave le processus

La Côte d’Ivoire est très avancée en matière d’encadrement des tradi-praticiens. Mais, elle peine à intégrer la médecine traditionnelle dans les soins de santé. Cela, pour la simple qu’elle ne dispose pas de cadre réglementaire en la matière. Toute chose qui constitue un véritable handicap pour la promotion de cette médecine, pourtant utilisée en premier recours par 80% de la population subsaharienne, selon l’OMS. C’est donc un véritable plaidoyer que Dr. Kroa Ehoulé, directeur coordonateur du programme national de la médecine traditionnelle, a fait auprès de l’honorable Cayo Clarisse, présidente de la commission science, recherche, technologie et environnement de l’Assemblée Nationale, lors de la conférence qu’il a prononcée le jeudi 30 mai, à l’université Nangui Abrogoua. Cette conférence initiée par le Programme d’ Appui Stratégique à la Recherche Scientifique (PASRES) portait sur l’état d’intégration de la médecine traditionnelle dans les soins de santé en Côte d’Ivoire. Faisant le point de la situation, Dr. Kroa Ehoulé a indiqué qu’à ce jour, il n’y a aucune collaboration entre la médecine moderne et traditionnelle en Côte d’Ivoire, contrairement à des pays comme le Burkina Faso et le Ghana. Mais, les perspectives, s’est-il réjoui, sont bonnes. « Bientôt, nous allons ouvrir un pavillon de médecine traditionnelle au CHU de Treichville », a-t-il annoncé. toujours, au titre des acquis, il a déclaré que son département a mis en place un logiciel qui a permis de recenser des tradipraticiens sur tout le territoire national (1500 au total). Ce qui permet au programme de disposer d’une cartographie de ces praticiens. Ce logiciel a déclaré Dr. Kroa Ehoulé, a été utilisé par l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OAS) pour recenser tous les tradipraticiens de la sous-région. Se félicitant de l’organisation de cette conférence, le député Cayo Clarisse, a expliqué que cela permettra aux députés d’avoir les connaissances nécessaires pour voter les lois en faveur de la population. A travers ce genre de conférence, le PASRES, a souligné son secrétaire exécutif, Dr. Sangaré Yaya, entend valoriser les résultats de recherche. L’objectif de cette démarche étant d’amener les décideurs politiques à adopter des attitudes favorables au développement de la recherche.
Dao Maïmouna