Depuis quelques jours, votre circonscription est l’objet d’affrontements intercommunautaires. En tant que maire résident, qu’est-ce qui se passe réellement dans votre localité ?
Il faut dire que le conflit éleveurs et paysans ne date pas de maintenant. Mais ces derniers temps, la situation a dégénéré. En fait, il y a un mois que le chef de canton, qui est à Ouédalla, a donné l’ordre à quelques paysans d’abattre des bœufs sous prétexte que les dégâts occasionnés par ces bêtes ne sont pas payés. Et sur la question, le sous- préfet est mieux placé pour donner plus d’éclaircissement. Étant un élu, nous avons souvent assisté à des réunions concernant la question de la cohabitation entre les éleveurs et les paysans.
Des comités ont été créés pour gérer le règlement des dégâts au quotidien et lorsque les villageois membres de ces comités n’arrivaient pas à régler un cas, celui-ci était ramené devant le sous-préfet qui, lui, trouvait une solution. Tout se passait bien puisque les récalcitrants étaient remis à la gendarmerie qui faisait appliquer la réparation qui a lieu. Le danger est venu du fait de l’insatisfaction des villageois, car ceux-ci croyaient fermement que le sous-préfet était corrompu.
Quel bilan peut-on dresser de ces affrontements ?
Depuis avant-hier (Ndlr vendredi), il y a pratiquement des parcs de bœufs qui ont été vidés de leur contenu. Le chef de canton a été arrêté, pas pour être emprisonné, mais pour permettre au procureur de la République d’instruire une enquête à cet effet. Bien avant ces évènements, il y avait un précédent qui a donné l’ordre au chef de canton d’abattre des bœufs. Cet ordre ayant occasionné la mort de plus de 194 bêtes, la justice l’a donc convoqué pour être entendu. Et étant là-bas, il a donné l’ordre aux villageois de continuer l’abattage des animaux. Au moment où je vous parle, il doit y avoir plus 600 bœufs tués. Au plan humain, des éleveurs ont été tailladés à la machette et d’autres pris en otage et ligotés par les villageois. Aujourd’hui, les forces déployées dans la zone ont ouvert le dialogue avec les chefs de cantons qui ont sans résistance libéré les captifs. Avant hier, des individus venus d’Ouédalla, armés de fusils de chasse, de gourdins et de machettes ont assiégé la sous-préfecture de Teningboué. Ils ont attaqué la résidence du sous-préfet qu’ils ont saccagée. A la suite de ces faits, ils se sont déportés à la sous-préfecture, ont cassé le mât et ont déchiré le drapeau. Ils ont voulu également saccager la brigade de gendarmerie. Mais ils n’ont pas pu. La résidence du sous-préfet a été saccagée et il a été contraint de se replier sur Abidjan.
Après les affrontements, est-ce que le calme est revenu à Teningboué?
Le Korodougou est vaste. Malgré l’arrivée des hommes du peloton mobile de Séguéla, les massacres continuent, puisqu’ils disent qu’ils n’ont pas reçu l’ordre de la hiérarchie, et à l’heure où je vous parle, des tirs se font entendre dans certains villages notamment vers Bobadalla. Pendant que les négociations se faisaient à Ouédalla, certains villageois ont attaqué un parc de bœufs appartenant à un éleveur du nom de Touka sur ordre du chef ’’dozo’’ de Bôbadalla.
Après la crise que le pays a connue, y a-t-il lieu de s’inquiéter pour la cohésion sociale dans votre circonscription?
Oui, dans la mesure où c’est une crise et si elle est mal gérée, des personnes pourraient se sentir frustrées et pourraient se faire justice or nul n’est au-dessus de la loi. Donc il va falloir que l’Etat tranche sans parti pris, faute de quoi cette situation va perdurer. Ce qu’il faut ajouter, c’est que ces éleveurs ont été installés par ces mêmes chefs des villages et sur leurs terres moyennant une contrepartie de 50.000 Fcfa plus un bœuf par an. Mais un paysan n’étant jamais satisfait, lorsqu’il advient qu’un éleveur paye 100.000 Fcfa pour un dégât qui en vaut plus, les paysans s’en plaignent. Le chef de canton lui même a eu à installer un éleveur dans son village à hauteur de 200.000 Fcfa et les preuves sont là pour le certifier. Au début de ce processus, aucune autorité administrative, ni militaire n’est engagée. Mais lorsque la situation s’embrase, chacun estime qu’il a raison. Mais quand on va s’asseoir pour parler de ce problème, ce sont les paysans qui ont dépassé les bornes, parce qu’à ce jour, tous les éleveurs dont le tort est établi ont payé, même les récalcitrants ont été libérés par la gendarmerie. En tant qu’autorité, ce que je peux vous dire est qu’il y a eu la haine dans cette histoire.
Il faut dire que le conflit éleveurs et paysans ne date pas de maintenant. Mais ces derniers temps, la situation a dégénéré. En fait, il y a un mois que le chef de canton, qui est à Ouédalla, a donné l’ordre à quelques paysans d’abattre des bœufs sous prétexte que les dégâts occasionnés par ces bêtes ne sont pas payés. Et sur la question, le sous- préfet est mieux placé pour donner plus d’éclaircissement. Étant un élu, nous avons souvent assisté à des réunions concernant la question de la cohabitation entre les éleveurs et les paysans.
Des comités ont été créés pour gérer le règlement des dégâts au quotidien et lorsque les villageois membres de ces comités n’arrivaient pas à régler un cas, celui-ci était ramené devant le sous-préfet qui, lui, trouvait une solution. Tout se passait bien puisque les récalcitrants étaient remis à la gendarmerie qui faisait appliquer la réparation qui a lieu. Le danger est venu du fait de l’insatisfaction des villageois, car ceux-ci croyaient fermement que le sous-préfet était corrompu.
Quel bilan peut-on dresser de ces affrontements ?
Depuis avant-hier (Ndlr vendredi), il y a pratiquement des parcs de bœufs qui ont été vidés de leur contenu. Le chef de canton a été arrêté, pas pour être emprisonné, mais pour permettre au procureur de la République d’instruire une enquête à cet effet. Bien avant ces évènements, il y avait un précédent qui a donné l’ordre au chef de canton d’abattre des bœufs. Cet ordre ayant occasionné la mort de plus de 194 bêtes, la justice l’a donc convoqué pour être entendu. Et étant là-bas, il a donné l’ordre aux villageois de continuer l’abattage des animaux. Au moment où je vous parle, il doit y avoir plus 600 bœufs tués. Au plan humain, des éleveurs ont été tailladés à la machette et d’autres pris en otage et ligotés par les villageois. Aujourd’hui, les forces déployées dans la zone ont ouvert le dialogue avec les chefs de cantons qui ont sans résistance libéré les captifs. Avant hier, des individus venus d’Ouédalla, armés de fusils de chasse, de gourdins et de machettes ont assiégé la sous-préfecture de Teningboué. Ils ont attaqué la résidence du sous-préfet qu’ils ont saccagée. A la suite de ces faits, ils se sont déportés à la sous-préfecture, ont cassé le mât et ont déchiré le drapeau. Ils ont voulu également saccager la brigade de gendarmerie. Mais ils n’ont pas pu. La résidence du sous-préfet a été saccagée et il a été contraint de se replier sur Abidjan.
Après les affrontements, est-ce que le calme est revenu à Teningboué?
Le Korodougou est vaste. Malgré l’arrivée des hommes du peloton mobile de Séguéla, les massacres continuent, puisqu’ils disent qu’ils n’ont pas reçu l’ordre de la hiérarchie, et à l’heure où je vous parle, des tirs se font entendre dans certains villages notamment vers Bobadalla. Pendant que les négociations se faisaient à Ouédalla, certains villageois ont attaqué un parc de bœufs appartenant à un éleveur du nom de Touka sur ordre du chef ’’dozo’’ de Bôbadalla.
Après la crise que le pays a connue, y a-t-il lieu de s’inquiéter pour la cohésion sociale dans votre circonscription?
Oui, dans la mesure où c’est une crise et si elle est mal gérée, des personnes pourraient se sentir frustrées et pourraient se faire justice or nul n’est au-dessus de la loi. Donc il va falloir que l’Etat tranche sans parti pris, faute de quoi cette situation va perdurer. Ce qu’il faut ajouter, c’est que ces éleveurs ont été installés par ces mêmes chefs des villages et sur leurs terres moyennant une contrepartie de 50.000 Fcfa plus un bœuf par an. Mais un paysan n’étant jamais satisfait, lorsqu’il advient qu’un éleveur paye 100.000 Fcfa pour un dégât qui en vaut plus, les paysans s’en plaignent. Le chef de canton lui même a eu à installer un éleveur dans son village à hauteur de 200.000 Fcfa et les preuves sont là pour le certifier. Au début de ce processus, aucune autorité administrative, ni militaire n’est engagée. Mais lorsque la situation s’embrase, chacun estime qu’il a raison. Mais quand on va s’asseoir pour parler de ce problème, ce sont les paysans qui ont dépassé les bornes, parce qu’à ce jour, tous les éleveurs dont le tort est établi ont payé, même les récalcitrants ont été libérés par la gendarmerie. En tant qu’autorité, ce que je peux vous dire est qu’il y a eu la haine dans cette histoire.