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Politique Publié le jeudi 20 juin 2013 | APA

Mahamadou Yacouba Sylla, ex-conseiller de Gbagbo : ``Je suis parti de la Côte d`Ivoire pour préserver ma vie ` `

Abidjan (Côte d’Ivoire) - L’ex-conseiller de l’ancien président Gbagbo, Mahamadou Sylla dit ‘’Super’’ qui vit en exil en France depuis 2005, a accordé à APA un entretien exclusif dans lequel il parle notamment de ses démêlés avec le FPI, de ses relations avec le nouveau pouvoir et d’un probable retour au pays ‘’dans les mois à venir’’.

-Question : M. Sylla, cela fait huit années que vous avez quitté la Côte d'Ivoire. Comment vous vous sentez ?
-Réponse : Je vous remercie pour l'opportunité que vous m'offrez de me rappeler aux Ivoiriens. Permettez donc que je salue la mémoire de tous les disparus, de quel que bord qu'ils soient, qui ont payé de leur vie lors de la crise postélectorale que la Côte d'Ivoire a vécue en 2011. A leurs familles respectives, je demande beaucoup de courage et de laisser Dieu faire son œuvre. C'est une parenthèse douloureuse de notre pays que j'ai vécue de l'extérieur avec beaucoup d'amertumes. En tout cas, que mes frères, sœurs, amis et connaissances qui ont perdu un être cher au cours de cette période, trouvent, ici, l'expression de ma profonde compassion. Cela dit, vous savez qu'il n'est pas facile de vivre loin des siens et surtout quand on a le statut d'un réfugié politique. Tous ceux qui ont connu l'exil ne vous diront pas le contraire. On a constamment la nostalgie du pays, des amis avec qui on faisait tout, des parents…Néanmoins, on fait avec. Je me porte bien. Je vais souvent voir une partie de ma famille à Bamako, au Mali.

-Q: Vous êtes parti en exil sous le régime de Laurent Gbagbo dont vous étiez un des conseillers…Que s'est-il vraiment passé pour que vous claquiez la porte et que vous vous retrouviez en exil ?
-R : Oh, écoutez, est-ce que cela vaut la peine de revenir sur le passé ? Je réponds non. Toutefois, je résume que ma vie était menacée après mon départ du palais. Une âme généreuse m'a alerté et je suis sorti du pays. Je ne vous dirai pas comment (rires). Pour préserver ma vie, j'ai donc quitté la Côte d'Ivoire. Alors que j'étais, déjà, dans un pays frontalier, j'ai appris que ma résidence a reçu des visiteurs peu ordinaires. Des soldats de la garde présidentielle, armes aux poings, ont tenté, en vain, d'escalader la clôture de ma demeure. L'un d'entre eux, s'est, même fracturé la jambe, m'a-t-on indiqué. Bon, j'en rigole aujourd'hui.

-Q : Avec du recul, pensez-vous que l'ancien régime, vos amis vous en voulaient-ils tant pour attenter à votre vie?
-R : Franchement, je souhaite ne pas revenir sur cet épisode. On ne tire pas sur une ambulance, dit-on. Alors ce qui est passé relève, désormais, des souvenirs.

-Q : On ne peut tout de même pas passer sous silence le fait qu'un conseiller du président de la république claque la porte et se retrouve en exil ?
-R : Qu'est ce que cela apporte comme solution dans le processus de réconciliation amorcé par le nouveau régime ? Pour moi, rien. Cependant, je voudrais relever que je n'ai pas claqué la porte. J'ai été plutôt démis avec une lettre de licenciement à l'appui.

-Q : Vos sorties dans la presse, tirant à boulets rouges sur votre propre régime, y sont-elles pour quelque chose ?
-R : Peut-être oui, peut-être non… Des amis au FPI m'ont simplement dit, plus tard, que j'ai eu tort d'avoir raison tôt. Je laisse donc le soin à chacun d'analyser ces propos. Moi, je suis en harmonie avec mes convictions. C'est pourquoi, j'ai toujours assumé ce que je dis et je fais. Quoique cela me coûte. Pour paraphraser Laurent (ndlr : Gbagbo, ex- chef de l'Etat ivoirien), quand un homme n'est pas d'accord, il dit non.

-Q : De votre exil, que vous ont inspiré, justement, la chute de Laurent Gbagbo et sa détention à la Haye ?
-R : Des regrets… pour l'homme.

-Q : Le régime qui vous a contraint à l'exil n'est plus aux affaires depuis deux ans. Qu'attendez-vous pour regagner le pays ?
-R : Rassurez-vous, je n'ai aucun problème avec le nouveau pouvoir au sein duquel je compte des amis et frères. Eux aussi, me réclament, pour prendre ma place dans la reconstruction du pays. Je profite d'ailleurs de l'occasion pour leur témoigner ma gratitude pour le soutien moral qu'ils m'ont apporté depuis 2005. Je me prépare à retourner au pays dans les mois à venir.

HS/ls/cat/APA
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