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Politique Publié le mardi 2 juillet 2013 | Le Patriote

Non au repentir après coup

Une faute avouée est à moitié pardonnée, dit l’adage. Mais que faire de personnes qui n’avouent leur faute qu’après coup, mieux, après avoir été pris la main dans le sac, et qui ont pris sur eux d’en faire une règle ? Ils commettent des actes graves, relevant de l’atteinte à la sureté d’un Etat qui sort d’un long traumatisme, avec au moins 3000 morts et, une fois pris, se confondent en pardons et jérémiades. En tout cas, pour le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, la justice devra faire son travail, sans état d’âme. Idem pour les autorités qui ne sont pas prêtes à tomber dans ce jeu malsain. En effet, jeudi dernier, sur les antennes de la RTI, dans le cadre de l’émission « Parlons franchement », deux tableaux d’un même acteur, jouant deux rôles contradictoires, ont été servis aux téléspectateurs : le 19 mai, on voit le Commandant Abehi en civil se repentir et demander pardon. « Je voudrais, en toute sincérité, demander pardon. Je voudrais inviter mes frères d’armes, gendarmes, policiers, militaires (en leur disant) : « on s’est trop battu, il est temps que nous puissions nous mettre ensemble pour que la Côte d’Ivoire évolue ». Pourtant, quelques minutes plus tôt, un autre élément audiovisuel montrait le même individu, en février 2012, en tenue militaire, qui d’un ton ferme et catégorique invitait les Ivoiriens à la révolte. « … Lève-toi si tu as un caillou, lève toi si tu as une machette, lève-toi si tu as un bâton et défend la souveraineté de ton pays… Dès cet instant, je dissous la Constitution de Côte d’Ivoire et toutes les institutions républicaines. Les organisations syndicales et politiques sont à l’heure actuelle dissoutes. Je tiens à rappeler que les frontières maritimes, aériennes, à partir de cet instant, sont fermées. Les forces de libération de la terre d’Eburnie s’emploient à l’heure actuelle à rétablir l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire ». Une déclaration bien connue dans le jargon des faiseurs de coup d’état. Voila donc quelqu’un qui comme beaucoup de personnes tapis dans l’ombre, a mené des activités subversives et qui, du jour au lendemain demande la clémence des Ivoiriens. Comme pour mettre à l’ordre du jour la question de l’impunité qui a fait école sous la refondation. Une attitude avec laquelle le gouvernement Ouattara veut rompre. « C’est trop facile. On ne peut pas bâtir solidement un Etat dans un esprit d’impunité. C’est vrai, ces déclarations sont belles, mais la justice fera son travail », a tranché Hamed Bakayoko. Comme pour dire que les adeptes de la repentance après coup ne seront pas traités comme des Anges. En revanche, tous ceux, et ils sont nombreux, qui rentreront dans les rangs de leur propre gré, auront toute leur place dans la nouvelle société ivoirienne. Que ceux qui ont des oreilles pour entendre, pour emprunter un verset de la bible, entendent.

Thiery Latt
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