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Société Publié le dimanche 7 juillet 2013 | APA

Côte d’Ivoire: le désarmement et la réintégration des ex-combattants bute sur l’absence des ressources financières

© APA Par DR
Désarmement, démobilisation et réintégration de 2 000 ex-combattants à Anyama: Fidèle Sarassoro lance les activités de l`ADDR
Lundi 22 octobre 2012. Anyama. M. Fidèle Sarassoro, Directeur de l`Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants (ADDR) lance une première opération de réintégration de 2 000 éléments. Le processus se poursuivra jusqu`au 11 novembre 2012
Sinématiali (Côte d’Ivoire) - Le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants ivoiriens bute sur l’absence des ressources financières, cinq mois après le démarrage effectif des activités de l’Autorité de désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (ADDR).

Dans une interview accordée samedi à APA à Sinématiali (près de 668 km au Nord d’Abidjan) à la faveur de la visite d’Etat du Président Alassane Ouattara, le Chef de la Division désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de l’Autorité de désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (ADDR) des ex-combattants, Dr Karnan Soro a relevé les difficultés de cette autorités.

"L’ADDR est dans un processus de montée en puissance après le démarrage effectif de nos activités au mois de février 2013. Aujourd’hui nous sommes à près de 8200 ex-combattants désarmés, démobilisés et réintégrés", a déclaré Karnan Soro, se félicitant de ce ’’record’’.

Dans le district des Savanes, a-t-il expliqué, ’’nous avons 3 815 ex-combattants". A en croire, Karnan Soro, par ailleurs ex-Chef du bureau des Nations Unies à Zanzibar en Tanzanie, sur cet effectif, "1 224 ex-combattants ont été effectivement réintégrés dans le district des Savanes’’.

"Nous sommes à près de 40% des ex-combattants réintégrés sur l’effectif du district des Savanes . La progression est en train de monter et ça va s’accélérer’’, a-t-il ajouté en insistant que ’’ tout est question de la mobilisation des ressources".

L’effectif total des ex-combattants en Côte d’Ivoire est estimé à près de 65 000 personnes parmi lesquelles 10% vont intégrer notamment l’administration douanière, forestière et pénitentiaire. Le gouvernement ivoirien a besoin de 85 milliards de fcfa pour réintégrer ces ex-combattants dont le plus gros lot est issu de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles.

Pour l’année 2013, l’Etat prévoit de réintégrer 30 000 ex-combattants. Sur le respect de cette prévision, M. Soro précise que ’’opérationnellement", l’ADDR est prête. "Nous avons près de 56% de notre effectif qui sont des gens confirmés. Ce sont des artisans qui ont des activités, qui ont une expertise. Il s’agit maintenant de les appuyer pour qu’ils pussent mettre en œuvre cette expertise", explique-t-il.

" Vous savez que ça ne prend pas du temps pour réintégrer des gens de ce genre. La seule question est celle des ressources. Si l’Etat réussi à mobiliser les ressources nécessaires, il n’y a pas de raison qu’on ne finisse pas avec 30 000 ex-combattants cette année’’, a encore ajouté le Chef de la division DDR.

"A ce jour tout est financé par l’Etat", a-t-il poursuivit en précisant qu’ il y a ’’L’ONUCI et le PNUD qui ont mis juste quelques fonds à la disposition de l’ADDR".

"Tous les autres partenaires ont fait des promesses et sont en train de traiter les dossiers dans les procédures. Mais à ce jour, nous n’avons pas la confirmation de la disponibilité de ces ressources. Tout ce qui a été dépensé à ce jour sur les 8200 ex-combattants a été financé à 95% par l’Etat de Côte d’Ivoire", a encore dit Karnan Soro.

Sur les mouvements d’humeur des ex-combattants, récurrents dans le pays, Dr Soro répond: ’’ Ils sont pressés parce que tout processus répond à un mode opératoire. Tous les ex-combattants ne se connaissent pas forcement. Chacun à la perception de sa propre situation. Donc chacun estime qu’il est plus ex-combattant que l’autre".

Notant beaucoup de passion autour de cette question, il estime qu’il faut être en mesure de garder beaucoup de sérénité. "Nous comprenons l’impatience de ces ex-combattants", a-t-il expliqué, soulignant que les "actes isolés’’ d’attaque ou de mouvement d’humeur n’entacheront en rien la détermination de sa structure à accomplir sa mission.

"Vous avez vu en début de semaine (lundi), les événements malheureux de l’attaque dont l’ADDR a été victime sur la route de Kong. On a continué le lendemain et nous sommes allés faire ce qu’on avait à faire à Kong" a ajouté Karnan Soro, soutenant que "ce sont des personnes expérimentées qui dirigent l’ADDR".

Lundi dernier, à la veille de la visite d’Etat du Président Alassane Ouattara dans le District des Savanes, le convoi du Directeur général de l’ADDR, Fidèle Sarassoro a été attaqué sur l’axe Ferkéssédougou-Kong par des individus armés non identifiés, tuant un gendarme de sa garde.

A l’endroit des ex-combattants, Karnan Soro, a appelé chacun à avoir une idée claire de ce qu’il veut faire, pour permettre au processus d’aller très vite.

"Les ex-combattants réintégrés doivent à leur tour, sensibiliser les autres pour qu’ils pussent se débarrasser de leur armement car la réintégration des ex-combattants se fait sur la base du désarmement", a conclu le Chef de la division DDR de l’ADDR.
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