La Côte d’Ivoire a longtemps fait figure d’exemple en Afrique de l’Ouest. A l’heure de l’indépendance, en 1960, le pays s’est engagé dans la voie du libéralisme pragmatique et a gagné la confiance de nombreux investisseurs, notamment ceux de l’étranger. C’est dire que la Côte d’Ivoire a connu alors une période exceptionnelle de croissance économique jusqu’aux années 80, grâce aux deux piliers du « miracle économique » ivoirien : le café et le cacao. En vingt ans, le PIB par habitant est multiplié par 5. Ce qui a permis au pays de développer des infrastructures inédites dans son ensemble régional : routes, autoroutes, ports, aéroports, barrages etc. Le développement de la Côte d’Ivoire est nettement plus rapide que ces voisins ouest africains. S’il faut saluer l’action gouvernementale pour ce développement, mais il n’est pas exclu que l’effort des promoteurs des activités libérales soit reconnu. En effet, dès son accession à l’indépendance, la Côte d’Ivoire a opté pour le capitalisme. Aujourd’hui, même si certains ne croient pas encore en leur capacité d’entreprendre, il faut pourtant reconnaître que les Ivoiriens dans leur ensemble ont cette volonté de mener des activités à leur propre compte. Nous avons de nombreuses Pme et Pmi qui existent sur l’étendue du territoire national. Toutefois, la plupart de ces Pme exercent dans l’informel. Il faut donc une politique adaptée aux activités d’économie libérales. L’Etat se doit alors de réorganiser ce secteur afin de mieux apprécier la contribution de ces petites et moyennes entreprises dans l’économie ivoirienne. Et cela doit passer par un recensement de tous les acteurs exerçant au moins une activité libérale. Cette identification permettra de mieux les encadrer et de pouvoir contrôler leurs activités. Laisser le secteur informel fonctionner à roue libre, c’est développer une politique contre le développement économique. C’est le lieu d’interpeller les autorités afin qu’elles aient un regard sur ce secteur qui, bien qu’il contribue à la réduction de la pauvreté en étant un grand pourvoyeur d’emplois, constitue aussi un frein au bon développement de l’économie d’autant que de nombreuses structures passent par tous les moyens pour échapper aux paiements des taxes qui leur sont soumises.
Lazare Kouadio
Lazare Kouadio