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Société Publié le vendredi 12 juillet 2013 | Le Patriote

Lutte contre la mortalité maternelle / Mme Dominique Ouattara : “Nous devons nous mobiliser pour que cela cesse”

© Le Patriote Par David Zamblé
La Première Dame équipe l`école maternelle de Kouto et le Collège d`enseignement technique féminin de Gbon
Jeudi 04 juillet.Kouto, Gbon et Kolia: Mme Dominique Ouattara soulage les populations
452 femmes meurent chaque jour en Afrique du fait de complications des grossesses, accouchements et suites à de fausses couches. Chaque jour, plus de 16 femmes meurent en Côte d'Ivoire pour des causes évitables liées à la grossesse et aux accouchements. Cela équivaut chaque mois à 4 Boeing 737 remplis de femmes enceintes qui s'écrasent en Côte d'Ivoire. Ce bilan alarmiste de la situation de la santé maternelle a été fait, hier, jeudi, à l'Hôtel Ivoire, lors de la cérémonie de lancement de la campagne pour l'Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA). Le thème de cette campagne : « Investir dans la santé maternelle pour qu'aucune femme ne meurt en donnant la vie dans une Côte d'Ivoire émergente à l'horizon 2020 ».
La Première Dame, Mme Dominique Ouattara, marraine de la cérémonie, a tenu à apporter son soutien à cette initiative. Elle a, d'ailleurs, profité de cette tribune, pour lancer un appel à tous les acteurs intervenant dans le domaine de l'amélioration de la santé des mères pour une prise de conscience de la gravité du phénomène.«Nous affirmons avec force et conviction que la femme, c'est la vie. Elle a cette mission confiée par Dieu, de perpétuer la race humaine et il est donc anormal qu'elle meure en accomplissant cette mission. Non, la femme ne doit pas perdre la vie en donnant la vie. Tous, ensemble, chacun à notre niveau, nous devons nous mobiliser pour que cessent les mortalités maternelles », a exhorté Mme Dominique Ouattara. Soucieuse du bien-être de la question mère-enfant, la Première Dame a insisté sur l'importance du phénomène pour le développement durable de la société. Pour la First Lady, la question de la mortalité maternelle va bien au-delà de la simple entité sociale que constitue une mère. Selon Mme Dominique Ouattara, cette question engage et implique le devenir même des sociétés humaines. «Pour nous, la santé maternelle est déterminante au bien-être à la fois des enfants, des familles et des nations. C'est donc une question de survie collective », a-t-elle soutenu. Poursuivant son analyse, la Dame de la charité ivoirienne a souligné que dans le cas spécifique de la Côte d'Ivoire, les différents rapports et publications sur la santé maternelles attestent de l'élévation du niveau de la mortalité maternelle. Le taux élevé de la mortalité maternelle est, selon Mme Dominique Ouattara, dû à l'inégalité entre les sexes ; la pauvreté et le faible accès des femmes aux services de santé ; le taux de fécondité élevé ; le mariage précoce ; les grossesses non désirées et les violences sous toutes ses formes faites aux femmes. Un état de la situation de la mortalité maternelle des plus alarmistes qui amène la Première Dame à se réjouir de l'ouverture de la campagne visant à éliminer le phénomène. D'ailleurs, elle a rappelé ses engagements en la matière en évoquant le projet de construction de l'Hôpital Mère-Enfant à Bingerville. « L'Hôpital Mère-Enfant aura pour but de réduire la morbidité et la mortalité maternelle, néonatale, infantile et juvénile et aura comme principale caractéristique de développer une offre de service de niveau tertiaire de la pyramide sanitaire », a expliqué Mme Dominique Ouattara. Ainsi, pour elle, l'espoir est permis. « Je reste optimiste quant à la préservation de la santé de nos mamans », a-t-elle confié à l'assemblée. En outre, elle a appelé les mamans à se rendre en consultations prénatales pour sauver leur vie et celle de leur enfant.« N'oubliez pas que vous êtes les principales actrices de la réduction de la mortalité maternelle. Pour cela, vous devez vous rendre en consultations prénatales. Elles vous garantiront le bon déroulement de vos grossesses. N'hésitez pas également à faire le test de dépistage du VIH/SIDA. C'est le meilleur moyen de prévenir la transmission du virus à votre enfant. Enfin, je voudrais vous demander d'aller accoucher dans les maternités pour sauver votre vie et celle de votre bébé », a-t-elle conseillé.
Le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan a, lui, remercié la Première Dame pour ses efforts incessants en vue de l'amélioration de la situation du couple mère-enfant. Il a profité de cette tribune pour lever un coin de voile sur le programme du gouvernement visant à éliminer le phénomène de la mortalité de la mère. Ainsi, il a précisé que le Gouvernement a adopté un projet dont l'objectif est de réduire la mortalité maternelle d'au moins 70 % d'un coup de près de 90 milliards de FCFA. Pour le Premier ministre, la vision du Président Alassane Ouattara est celle d'un système de santé performant et accessible à toutes les populations. « L'objectif de faire de la Côte d'Ivoire, un pays émergeant en 2020 ne peut se faire qu'avec une population en bonne santé », a-t-il poursuivi.
Dr Raymonde Goudou Coffie, ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, a rappelé la situation de la mortalité maternelle dans le pays. Ainsi, elle a relevé que l'on enregistre 614 décès maternels pour 100 mille naissances vivantes. Soit deux décès maternels toutes les 3 heures, des suites de complications liées à la grossesse, l'accouchement ou les suites de couches. A en croire Mme Raymonde Goudou Coffie, le risque de décès néonatal est de 38 pour 1.000 naissances vivantes. Pour la ministre de la santé, la rencontre du jour est la preuve du pari pris pour donner une image humaine à chaque chiffre et statistique derrière lequel se dessine un visage humain. « Ce visage est celui des mamans, des femmes et des filles qui meurent en voulant donner la vie, emportant dans la mort un bébé à naître, ou abandonnant malgré elles un nouveau-né qui ne connaîtra jamais sa mère », a-t-elle fait remarquer.
Pour Mme Anne Désirée Ouloto, ministre de la Solidarité, de la Famille ; de la Femme et de l'Enfant, ce triste constat de la mortalité maternelle n'est pas acceptable. Cette situation fragilise, à ses yeux, le tissu social et désagrège la société. Représentante du Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA) Mme Konaté Maïga Suzanne a fait l'historique du lancement de la CARMMA, née à l'initiative de l'Union Africaine (UA). « Le lancement de la CARMMA, est une initiative de l'Union Africaine, lancée le 07 mai 2009 lors de la 4ème session de la Conférence des ministres de la Santé à Addis-Abeba en Ethiopie. Cette initiative se fonde sur la situation encore inacceptable de notre continent sur la question de la mortalité maternelle », a-t-elle affirmé. Maire de la commune de Cocody, N'Gouan Aka Mathias s'est a noté que la mortalité maternelle est un problème majeur de santé dans les pays d'Afrique occidental.
Des organisations de la société civile se sont succédé à la tribune pour faire une déclaration d'engagement. Il s'agit notamment de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI) ; des sportifs et de l'Association des sages-femmes ; des infirmiers et infirmières de Côte d'Ivoire.
Edgar Kouassi
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