Le secteur agricole ivoirien a enregistré ces dernières années, l’avènement de nouvelles cultures de rente, en soutien au café, au cacao, au palmier à huile, entre autres. Ainsi, parmi ces nouvelles venues sur le terrain, l’hévéa a pratiquement conquis le cœur des Ivoiriens, notamment les fonctionnaires et travailleurs du privé qui considèrent cette production comme un investissement sûr pour la retraite. Ainsi, à l’instar du cacao, le caoutchouc fait aujourd’hui la fierté de la Côte d’Ivoire. En effet, le pays occupe la première place au niveau continental, et le 7e rang mondial. Selon les statistiques, 235 000 tonnes ont été produites en 2011 par les producteurs ivoiriens. Et, à en croire les experts, ce secteur pourrait constituer le pilier du deuxième miracle économique ivoirien. Cependant, l’engouement suscité autour de la production de cette culture de rente n’est pas sans conséquences. Non seulement le pays perd de plus en plus son couvert forestier en raison de la foresterie qui est faite pour cette cause. Mais aussi cette activité qui gagne du terrain pourrait être cause de famine en Côte d’Ivoire. En effet, ces espaces utilisés pour la production de l’hévéa ne sont pas récupérables pour la culture du vivrier avant plusieurs années. L’Etat est donc interpellé. Il ne faut pas attendre que le danger soit là avant de penser aux remèdes curatifs. L’on peut par exemple, identifier les zones propices à la culture vivrière et moderniser l’agriculture dans ces zones afin que les productions qui en découleront puissent répondre aux besoins des populations. C’est-à-dire qu’il faut une politique pour équilibrer les données à ce niveau. Faute de quoi, la concurrence hévéa-vivrier aura des conséquences fatales.
Lazare Kouadio
Lazare Kouadio