La récurrence des conflits entre agriculteurs autochtones et éleveurs étrangers a entraîné récemment dans la sous préfecture de Fronan, département de Katiola (Région du Hambol), des actes graves reprouvés par la loi. 178 têtes d’ovins ont été purement et simplement tués par des autochtones. Tous ces animaux étaient la propriété de M. Barry Samba. Voici les faits qui ont conduit à cette histoire sanglante.
Barry Samba, éleveur peulh âgé de 65 ans, s’est installé dans la région du Hambol et plus précisément à Kanangonon depuis les années 63. Arrivé très jeune dans la contrée, il y a fait fortune grâce à l’élevage et la boucherie qu’il exerçait depuis les années 80 à Fronan, localité située à 7 km de Katiola. Le bouvier par sa simplicité, est même arrivé à s’intégrer dans la société Tagbanan. Pour toutes les cérémonies officielles de la sous-préfecture de Fronan ainsi que celles d’un peu plus loin, il était assez sollicité par les autorités administratives et villageoises pour les dons en nature (bœufs), étant donné son statut de responsable de la communauté peulh et doyen de celle-ci dans la région, ce pour une meilleure organisation. Malgré les différends qui l’opposaient avec les autochtones inhérents aux dégâts provoqués par ses bêtes sur les cultures agricoles, le règlement à l’amiable lui était très souvent proposé. Compte tenu de la durée de son installation, il était en effet, considéré comme un fils du village. Mais voici que les choses vont finir par changer. Cette entente cordiale et pacifique sera mise à rude épreuve. D’abord la crise sociopolitique est passée par là avec son lot de chômage et de désorganisation administrative. Les jeunes avec le manque d’emploi perdent de plus en plus patience et règlent maintenant les différends par la violence, et surtout ils tolèrent moins la présence nombreuse d’éleveurs venus par la suite s’installer dans les différents villages avoisinants.
La cohabitation, il faut le reconnaître est de plus en plus problématique et les bagarres sont fréquentes entre autochtones agriculteurs et éleveurs peuhls. C’est ainsi que le sous-préfet de Fronan, dans une note du 17 Juin 2013, sur proposition des villageois de Kanangonon, village situé à 14 km de Fronan, décide de la délocalisation des parcs à bétail sur un nouveau site à compter de la date de la publication du courrier adressé aux concernés. Le sous-préfet Yro Kalou Dominique explique à MM. Barry Samba, Coulibaly Mopi et Sidibé Ousmane, trois gros éleveurs que dans la perspective de réduire considérablement les conflits entre agriculteurs et éleveurs, et pérenniser la cohabitation pacifique de ces deux communautés, il les somme de transférer leurs parcs, au motif que leurs bêtes sont régulièrement à l’origine des dégâts causés aux cultures, au regard des données statistiques tenues par le service de l’Agriculture. Un délai de deux (2) mois, à compter du 17 juin 2013 leur avait été accordé pour observer cette mesure. Le vieux Barry, pour éviter d’être rattrapé par la patrouille, décide avant la date limite, de construire un nouveau parc à Tafolo, village situé à 11 km de Kanangonon afin éviter d’éventuelle discorde. Mais voici, la transhumance étant difficile pour les bœufs, certains s’étant habitués à l’ancien site, d’autres parmi eux sont revenus dans l’ancien parc constitué de barbelés. Dans la matinée du 1er Juillet 2013, certains paysans, ayant appris le retour des animaux sur le site, ont informé leurs proches et ainsi, armés de fusils, ils se sont déportés au parc pour un carnage ignoble. La gendarmerie ainsi que le service de la production animale ont donc été saisis pour effectuer un constat sur les lieux. La population, ayant été approchée chez le chef de village pour mieux s’imprégner de la situation et des raisons de cette motivation, c’est la révolte générale qui a été à l’ordre du jour. Du cheptel de Barry Samba comptant 253 têtes à la dernière vaccination, il n’a été retrouvé en ce jour que 178 têtes. Certaines vaches ayant été abattues, ce sont les veaux qui ont été retrouvés et ramenés à Fronan au domicile de Barry Samba pour assurer leur alimentation au biberon. La gendarmerie, ayant interpellé les protagonistes pour audition, le responsable des jeunes, Coulibaly N’Kongon n’était pas en mesure de désigner ceux qui ont commis l’acte. L’enquête suit son cours.
Olivier Guédé
Barry Samba, éleveur peulh âgé de 65 ans, s’est installé dans la région du Hambol et plus précisément à Kanangonon depuis les années 63. Arrivé très jeune dans la contrée, il y a fait fortune grâce à l’élevage et la boucherie qu’il exerçait depuis les années 80 à Fronan, localité située à 7 km de Katiola. Le bouvier par sa simplicité, est même arrivé à s’intégrer dans la société Tagbanan. Pour toutes les cérémonies officielles de la sous-préfecture de Fronan ainsi que celles d’un peu plus loin, il était assez sollicité par les autorités administratives et villageoises pour les dons en nature (bœufs), étant donné son statut de responsable de la communauté peulh et doyen de celle-ci dans la région, ce pour une meilleure organisation. Malgré les différends qui l’opposaient avec les autochtones inhérents aux dégâts provoqués par ses bêtes sur les cultures agricoles, le règlement à l’amiable lui était très souvent proposé. Compte tenu de la durée de son installation, il était en effet, considéré comme un fils du village. Mais voici que les choses vont finir par changer. Cette entente cordiale et pacifique sera mise à rude épreuve. D’abord la crise sociopolitique est passée par là avec son lot de chômage et de désorganisation administrative. Les jeunes avec le manque d’emploi perdent de plus en plus patience et règlent maintenant les différends par la violence, et surtout ils tolèrent moins la présence nombreuse d’éleveurs venus par la suite s’installer dans les différents villages avoisinants.
La cohabitation, il faut le reconnaître est de plus en plus problématique et les bagarres sont fréquentes entre autochtones agriculteurs et éleveurs peuhls. C’est ainsi que le sous-préfet de Fronan, dans une note du 17 Juin 2013, sur proposition des villageois de Kanangonon, village situé à 14 km de Fronan, décide de la délocalisation des parcs à bétail sur un nouveau site à compter de la date de la publication du courrier adressé aux concernés. Le sous-préfet Yro Kalou Dominique explique à MM. Barry Samba, Coulibaly Mopi et Sidibé Ousmane, trois gros éleveurs que dans la perspective de réduire considérablement les conflits entre agriculteurs et éleveurs, et pérenniser la cohabitation pacifique de ces deux communautés, il les somme de transférer leurs parcs, au motif que leurs bêtes sont régulièrement à l’origine des dégâts causés aux cultures, au regard des données statistiques tenues par le service de l’Agriculture. Un délai de deux (2) mois, à compter du 17 juin 2013 leur avait été accordé pour observer cette mesure. Le vieux Barry, pour éviter d’être rattrapé par la patrouille, décide avant la date limite, de construire un nouveau parc à Tafolo, village situé à 11 km de Kanangonon afin éviter d’éventuelle discorde. Mais voici, la transhumance étant difficile pour les bœufs, certains s’étant habitués à l’ancien site, d’autres parmi eux sont revenus dans l’ancien parc constitué de barbelés. Dans la matinée du 1er Juillet 2013, certains paysans, ayant appris le retour des animaux sur le site, ont informé leurs proches et ainsi, armés de fusils, ils se sont déportés au parc pour un carnage ignoble. La gendarmerie ainsi que le service de la production animale ont donc été saisis pour effectuer un constat sur les lieux. La population, ayant été approchée chez le chef de village pour mieux s’imprégner de la situation et des raisons de cette motivation, c’est la révolte générale qui a été à l’ordre du jour. Du cheptel de Barry Samba comptant 253 têtes à la dernière vaccination, il n’a été retrouvé en ce jour que 178 têtes. Certaines vaches ayant été abattues, ce sont les veaux qui ont été retrouvés et ramenés à Fronan au domicile de Barry Samba pour assurer leur alimentation au biberon. La gendarmerie, ayant interpellé les protagonistes pour audition, le responsable des jeunes, Coulibaly N’Kongon n’était pas en mesure de désigner ceux qui ont commis l’acte. L’enquête suit son cours.
Olivier Guédé