Visite dans la région du Gôh/ Le président de l’Assemblée nationale a foulé le sol de Gagnoa, hier : les premiers moments forts d’une tournée chez les parents de Gbagbo

Il était annoncé, il est arrivé aux environs de 10 h30 mn. Le président de l’Assemblée nationale a été accueilli à l’aérodrome de Gagnoa par la 1ère vice-présidente du parlement ivoirien, puis devant la préfecture par ses collègues députés, mais aussi par une population majoritairement composée de ressortissants du Nord, chantant et dansant sous un soleil de plomb. Les chefs traditionnels Bété, initiateurs de la visite de Guillaume Soro à Gagnoa, avec à leur tête Gbizié Lambert, chef du village de Tchédjélet étaient également présents de même que les chefs des communautés venus d’autres contrées. Précédé de deux motos d’escorte de la gendarmerie nationale, le véhicule de commandement du président de l’Assemblée nationale a marqué un arrêt devant deux sections de la gendarmerie et de l’armée de terre qui ont rendu les honneurs au député de Ferké qui, par la suite, a serré plusieurs mains formant une haie sur une distance d’environ 200 mètres. Après un passage dans son hôtel, le président du parlement ivoirien est revenu dans l’enceinte de la préfecture de Gagnoa, inaugurée le 5 août dernier par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan. «Mesdames et messieurs les journalistes, je suis bel et bien vivant», a lâché Guillaume Soro avant d’étreindre chaleureusement Gnépo Didi Léopold, frère aîné de Charles Blé Goudé. «Mon ami, heureux de te voir. Comment vas-tu ? On se voit tout à l’heure», lui a-t-il dit avant de se diriger vers la salle de conférence pour une série d’audiences avec le corps préfectoral, les cadres et élus de la région, les chefs de communautés, les chefs des villages du département de Gagnoa et les commandants des unités des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Très ému par cette «marque de fraternité», Gnépo Didi Léopold a traduit son espoir quant à la libération prochaine de son frère, Charles Blé Goudé. «Soro est l’ami de Blé Goudé. C’est la politique qui a fait qu’ils sont divisés. C’est depuis 1994 que nous sommes ensemble. Il est venu trois fois à Kpogrobré, ce sera sa quatrième visite vendredi, alors il doit dire au moins où est son frère. Nous avons tout partagé ensemble, nous avons mangé le foutou ensemble, j’ai même acheté de l’attiéké pour lui et Blé Goudé, donc c’est cette dette que Guillaume Soro a envers moi. La dernière fois que j’ai vu Guillaume Soro c’était en 2012 à Dabou. Compte tenu de son programme, je n’ai pas pu le rencontrer, mais il m’a dit de l’appeler et chaque fois que je le fais, je lui parle de son frère Blé Goudé. Mais, il me dit qu’on verra cela après. Je suis confiant parce que la décision de Soro Guillaume porte beaucoup. Il est la deuxième personnalité de l’Etat, il peut décider qu’on libère Goudé demain matin. Je le connais, il en est capable. Je sais que mon frère se trouve avec des gens, il ne peut pas être ailleurs. Des anonymes m’appelaient par le passé pour me dire que Blé Goudé est mort. Je n’arrivais pas à dormir, mais je me rends compte aujourd’hui que c’était de la provocation», a-t-il dit.