Presque trois ans après l’appel solennel qu’il leur a lancé à voter pour Alassane Ouattara au second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010, l’on peut affirmer que la confiance demeure intacte entre le président du Pdci et les chefs baoulé. invités, hier, dans la plus grande cour du palais présidentiel de Yamoussoukro, par le président Bédié qui voulait leur exprimer toute sa reconnaissance, les chefs ont plutôt tenu à féliciter le patron du Pdci pour les avoir guidés et aidés à faire le bon choix en votant pour Alassane Ouattara. Mieux, ils se sont déclarés tout à fait disposés à respecter tout mot d’ordre qu’il plaira au président Bédié de leur donner dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire et du Pdci. Non sans avoir accordé leur précieuse bénédiction au président du Pdci au moment où il entame les travaux préparatoires du 12e Congrès de son parti. Convergence de vue totale. Ce fut en effet une rencontre qui s’est déroulée dans la pure tradition akan. Une rencontre qui se voulait d’abord familiale. Car, c’est en langue et selon la coutume baoulé que tout a été fait. Dès 8 heures, l’on a pu assister à un ballet de têtes couronnées baoulé, impeccablement habillés dans des pagnes du terroir, faire leur apparition. Dans la cour du palais. Dans une ambiance feutrée et festive entretenue par la fanfare municipale et les groupes de danses traditionnelles. L’on a assisté aussi à un ballet de personnalités politiques au rang desquelles l’ancien Premier ministre Ahoussou Kouadio Jeannot, le ministre d’Etat Charles Diby Koffi, le ministre Allah Kouadio (maître de cérémonie), Niamien N’goran. Le président de la République a aussi envoyé à Yamoussoukro une importante délégation conduite par le secrétaire général du Rdr, le ministre Amadou Soumahoro, et comprenant le chef de canton de Kong, Mme Jeanne Peumond, Mme Sita Ouattara (sœur cadette du chef de l’Etat), Joël N’Guessan (porte-parole du Rdr), le gouverneur Augustin Thiam. A 10 heures et demie, le président Bédié fait son entrée dans la cour de la résidence. Accompagné de son épouse, il se dirige dans le caveau familial des Boigny où il va s’incliner sur la tombe du père fondateur et lui confier la rencontre du jour. Quelques minutes après, il regagne la cour et salue au son du tam-tam parleur les chefs, tous debout. Suivront par la suite les échanges de nouvelles, les libations dites par Nanan Konan Kan et l’introduction du ministre Allah Kouadio Rémi. Le ministre de l’Environnement va, en effet, présenter les excuses du président Bédié pour le retard avec lequel intervient cette cérémonie de remerciements. Celle-ci aurait dû avoir lieu depuis longtemps, mais les contingences politiques et les préparatifs de calendrier en ont décidé autrement. Puisqu’après les élections et la victoire du président Alassane Ouattara, il y a eu la crise post-électorale, la guerre, la réclusion au Golf hôtel, un pays qu’il fallait remettre sur pied, les élections locales à achever, etc. Le président Bédié prendra, par la suite, la parole pour abonder dans le même sens que le ministre Allah Kouadio en réitérant ses excuses aux chefs réunis. Il rappellera également les circonstances dans lesquelles il avait effectué la démarche le 15 novembre 2010 en venant avec son frère, Alassane Ouattara, pour solliciter le soutien des chefs baoulé. Aujourd’hui, c’est l’occasion de dire merci car, non seulement l’appel à voter pour Alassane Ouattara a été suivi, mais en plus, le candidat du Rhdp est sorti victorieux des élections. Le président Bédié a indiqué qu’il n’est pas venu les mains vides puisqu’il a commis son homme de main, le ministre d’Etat, Jeannot Kouadio-Ahoussou pour offrir quelques présents aux honorables chefs. Dans leur réponse, les chefs à travers leur porte-parole, Nanan Yao N’guessan, chef de Gouominankro, ont tenu à dire merci au président Bédié qui, selon eux, leur a montré le bon chemin et permis de faire le choix qui a sauvé la Côte d’Ivoire. Pour les chefs baoulé, le président Bédié s’est montré tout simplement digne du président Houphouët, son père, puisqu’il s’est laissé guider par l’esprit de celui-ci. Il n’a pas embrasé le pays parce qu’on l’a déclaré perdant, mais a appelé à voter un autre fils du président Houphouët qui était dans la course. Les chefs ont aussi tenu à rassurer le président Bédié de leur soutien pour tous les combats qu’il mènera. A commencer par les assises du 12e Congrès. « Nous serons toujours avec toi ou avec celui que tu choisiras pour te succéder à la tête du parti », ont-ils déclaré en substance. Pour terminer, les chefs ont souhaité avoir une autre rencontre avec le président Bédié pour lui faire part de leurs véritables préoccupations sur la vie de la vie de la nation. Car, selon eux, le serpent ne fait pas sa mue en public, et donc, tout ne peut pas se dire partout. Ils ont donc souhaité un cadre beaucoup plus approprié pour se parler franchement.
AKWABA SAINT CLAIR
AKWABA SAINT CLAIR
